Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Les décisions politiques sont parfois appuyées sur des expertises scientifiques qui peuvent avoir l’apparence de la confusion notamment en matière de santé publique. Comment s’y retrouver ?

Respectable Loge, Axis Mundi, Orient de Draguignan, Région 2 Alpes Côte d'Azur

Mots Clefs : ConfianceScienceTemps de la rechercheTemps médiatique

La médecine est une science

La médecine n’est plus un art fort heureusement, c’est une science. Les arguments d’autorité de nos anciens « mandarins » ne font plus autorité… et l’on se soumet désormais à l’ « evidence based medecine » c’est-à-dire à la médecine non plus basée sur une opinion mais sur des preuves.

La science médicale répond donc comme les autres à un certain nombre de critères : expérimentation (Claude Bernard), études cliniques et compréhension des lois des grands nombres (statistiques), inductions, déduction, critères de falsification (Karl Popper) etc…

Une idée scientifique n’est considérée comme vraie que jusqu’à ce que sa fausseté soit (éventuellement) prouvée. Elle est alors définitivement fausse. Autrement dit la vérité scientifique n’est jamais définitive contrairement à l’erreur. La fausseté est aussi en soi une forme de vérité ! ….

Il est donc difficile et illusoire de vouloir tout comprendre définitivement et immédiatement alors que les choses sont en marche et que le savoir se construit sous nos yeux en passant par des hésitations, des intuitions, des impasses, des erreurs et même des croyances mal gérées et plus ou moins conscientes.

Pour l’astronomie ou la physique quantique ce n’est pas grave car la vie quotidienne  n’en est pas bouleversée.

En ce qui concerne la santé publique, on le voit bien, il y a de l’urgence, de la passion, de la politique, des intérêts derrière chaque mot, derrière chaque nouvelle, avec risque permanent de désinformation et de boursoufflure médiatique

Le savoir se construit en silence dans la sérénité et la durée

Il est très malsain que les scientifiques pressés par les médias, dont l’objectif n’est pas celui de la santé publique, ne puissent plus travailler dans la sérénité ni le silence de leurs laboratoires et soient ou se croient tenus de donner des oracles dans la précipitation du moment avant même les conclusions de leurs propres travaux.

Le temps de la recherche et de l’observation n’est pas celui des médias ni celui de l’opinion publique. Les réseaux sociaux et les médias ont accentués l’ultracrépidarianisme chez certains, au point que tous peuvent se prétendre médecins, virologues et épidémiologistes en accentuant la confusion, voire la défiance.

Le rôle des experts est de conseiller les politiques. Leur exposition sur les plateaux avec tout ce que cela implique de polémiques entache leur crédibilité. Nos politiques sont pour la plupart des littéraires qui doivent décider dans l’immédiateté alors que la médecine et la science ont besoin de temps. Cette différence de notion de temps implique forcément un manque de débat, de recul nécessaire afin de prendre les choix les mieux adaptés du moment.

La confiance repose sur 3 piliers

Pour s’y retrouver en matière de santé il faut donc se donner du temps, se garder du sensationnalisme, de ce qui est rapide, immédiat ou « préliminaire ». Il faut comprendre que  les médias de masse ont pour objectif de ne pas rater une « actualité », d’aller le plus vite possible au risque de déraper. Enfin il faut prendre le temps d’aller aux sources, d’une part suivre et protéger les lanceurs d’alerte afin de pouvoir éventuellement anticiper et/ou suivre les recommandations de l’OMS ; mais aussi se diriger vers les publications de référence. Fille de la science La vulgarisation est  une nécessité qui demande longue patience, humilité, et recul. La confiance doit également être de mise dans un Conseil Scientifique « indépendant » des conflits d’intérêts bien trop souvent à la solde des laboratoires pharmaceutiques, ou l’on doit privilégier l’intérêt général et mettre de côté la notoriété et les intérêts personnels. La confusion peut naitre de ce manque de transparence sur les choix et prises de décisions apportées. (On peut citer en exemple l’Etude EDiscovery que les médias et le CS ont poussés en avant en pleine urgence sanitaire, cette Etude faisant parti d’un consortium « Reacting » diligentée pour le compte de M. Delfraissy.) La recherche, la clarté des sources, des données et le temps sont évidemment nécessaires à la science ; mais dans ce sens nos valeurs humanistes vont à l’encontre d’étude par placebo en urgence sanitaire, ou la vie ne doit pas être question de loterie!

Le temps « perdu » de la recherche, le silence qui l’accompagne, la vérification des sources sont les trois piliers de la confiance. Ceux-ci sont incompatibles avec les objectifs des médias. Les conseillers du gouvernement gagneraient en légitimité s’ils s’interdisaient le showbiz.

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