Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Qu’avons-nous appris de cette crise ?

Respectable Loge, La Persévérance, Orient de Saumur, Région 9 Ouest

Mots Clefs : IncertitudeOptimisme

Liberté donnée à chacun de pouvoir exprimer ses propres convictions, son ressenti sur ce qu’il a « appris de cette crise ».

Aussi, je vous propose une première approche avec ma contribution personnelle et quelques pistes de réflexion émises par les FF∴ de la Loge (groupe 3), de nature à ouvrir un débat.

« Qu’avons-nous appris… ?» est au passé simple… et pas si simple !  La crise sanitaire n’appartient malheureusement pas au passé !

D’ailleurs, s’agit-il uniquement de la crise sanitaire du covid19, de la crise d’angoisse, d’introspection, de la crise morale, sociale, économique, politico-financière, de la crise de confiance, voire de la toute dernière crise identitaire, bref : d’une crise polymorphique ?  De quelle crise allons-nous parler ? S’agit-il de La Crise (avec un grand C) qui englobe toutes ces crises (avec un petit c) ?  Et fondamentalement, qu’est-ce qu’une crise ? Comment la définir ?

Si l’on parle du passé : à la fin du XVIIème siècle, dans le dictionnaire de Furetière, on trouve cette définition du mot crise : « Jugement qu’un médecin fait d’une maladie par quelque symptôme qui arrive au plus fort du mal, quand la nature tâche à se dégager de ses mauvaises humeurs (…). La crise est un soudain changement de la maladie qui se tourne à la santé ou à la mort. »

La question qui se pose « Après » est celle des outils et des matériaux de construction à utiliser pour rénover notre édifice endommagé, autrement dit ; des principes et des valeurs qui sont les nôtres.

Il s’agit de nous engager « ici et maintenant » sur l’essentiel : Où sont nos vraies valeurs ? Qu’est-ce qui est important dans nos vies ? – Un nouveau paradigme ?

En effet, nous avons appris de cette crise la fragilité, répond l’un de nos FF∴ :

« Fragilité des humains d’abord devant une maladie nouvelle, inattendue ; alors que certains semblaient espérer la mort de la mort ; celle-ci a montré qu’elle a des ressources cachées.

Fragilité des démocraties ensuite, que le caractère délibératif des décisions les a probablement empêchés de les prendre avec la rapidité nécessaire.

Fragilité des régimes autoritaires qui auraient pu prendre des décisions rapides, mais qui ne l’ont pas fait parce que leur talon d’Achille est l’absence de communication et d’écoute.

Fragilité des économies qui subissent la pire crise depuis celle de 1929.

Fragilité de la mondialisation qui a montré des limites auxquelles peu avaient pensé.

Et alors ? Notre F∴ doute que nous en tirions beaucoup d’enseignements ; pensant que, grosso modo et avec quelques aménagements à la marge, tout finira par repartir à peu près comme avant. 

Nous, Francs-Maçons, que pouvons-nous faire concrètement, s’interroge cet autre F∴ : « Nous avons des idées humanistes généreuses, une solidarité fraternelle, des valeurs fortes comme les idéaux d’égalité, de fraternité, de laïcité ; et notre étendard est, et demeure la République. Tout cela est vrai…et magnifique, surtout dans un monde où « les loups sont aux portes de la ville » comme chantait Serge Reggiani.

 Mais dans le monde de brutes (existe-t-il d’autre nom pour le qualifier ?) qui nous entoure, quel est notre poids ? Quels sont les moyens dont nous disposons pour changer les choses, en dehors des bons sentiments dont nous ne sommes pas avares ?

Par quels moyens (à l’ère numérique) communiquons-nous pour faire connaître et passer nos idées auprès du grand public ?

Pensez-vous raisonnablement que nous puissions agir à l’échelle du monde, sur celui de la finance qui dirige tout de nos jours, ou auprès des « politiques » eux-mêmes vassaux des financiers et des lobbys ; bref, sur toutes choses qui nuisent gravement à l’humanité ? »

Ré-enchanter le monde resterait la plus belle des tâches, si cela était encore possible.

Avons-nous les moyens, nous FM∴, de faire changer notre société de paradigme ?

Aujourd’hui ce n’est pas une ÉVOLUTION du monde qui est souhaitable mais bien   une RÉVOLUTION. Sa survie est à ce prix.

Nous rêvons tous d’un monde nouveau nécessitant une remise à plat massive, dans tous les domaines.

Elle se fera certainement, bien qu’ayant quitté le Monde de la Raison, car nous ne sommes pas loin du « Struggle for life » Darwinien, hélas ! conclut notre F∴

Individuellement, ce nouvel horizon nous invite à une prospective maçonnique :

  • redécouvrir la notion de doute, de questionnement, dans notre quête de vérité.
  • revivre notre initiation, laquelle perpétue la libre recherche, le jugement toujours élargi, la certitude toujours dépassée, qui placent l’humanité dans le cadre de l’universel.
  • se rappeler les serments.
  • envisager une autre façon de travailler sur « le devoir d’assiduité », suggère un F∴ de l’atelier, qui s’interroge :  « peut-on être FM sans participer aux T » ?

Il observe :

  • l’inadaptation de nos outils, méthodes et règlements à la situation ;
  • l’administratif fonctionne, organise des votes électroniques, mais pas sur tout.
  • une boîte mail sécurisée au sein du GO, par laquelle nous puissions nous joindre et échanger en sécurité, a fait défaut
  • les échanges via réseaux sociaux et leurs dangers ou limites
  • l’absence de téléconférences…
  • le sentiment que d’un coup l’opératif, le quotidien, a pris le pas sur le symbolique et le philosophique.

Et puis, portons un regard sur une sacoche et des outils « trop bien rangés »

  • l’absence des voyages, TOUS les voyages…
  • opposer à la douloureuse impression que, sans nous, le monde continue de tourner : la persévérante activité des FF∴ et SS∴ qui, sur le terrain, dans la cité, « mettent en œuvre concrètement » leur volonté d’un monde meilleur et plus éclairé.
  • la fabuleuse envie de participer à la préparation et à la mise en place d’un « monde d’après ».

Nous avons : d’une part, la démarche anti-créativité qui limite le modèle rédactionnel de la contribution ; d’autre part, la crainte que, chez nous aussi, le monde d’après ne reprenne vite « comme avant » et que des masques ne jonchent le sol, que des FF∴ et SS∴ ne démissionnent.

Entré en débat, « ce nouvel horizon » est apparu sombre pour certains FF∴, manifesta des lueurs d’espoir pour d’autres ; ce qui importe, c’est de positiver.

Nous n’avons pas les moyens d’agir et faire passer nos idées auprès du grand public – d’ailleurs, telle n’est pas notre mission. Toutefois, il est permis d’espérer que le présent Livre blanc sera largement connu et diffusé à l’intérieur et à l’extérieur de notre Obédience.

Par sa pratique de la fraternité et de l’égrégore, la Loge présente une forme de convivialité libre et spontanée. Toute pensée et toute réflexion sont en perpétuelle construction et ne sont jamais achevées, ou encore que la tâche de chacun dans la cité soit un idéal à atteindre, à construire, mais qu’il ne faut pas s’attendre à ce qu’il ne soit jamais vraiment atteint, jamais vraiment terminé.

Finalement et heureusement, nous avons des messages et des armes : la connaissance et l’amour ; le souci d’apprendre au-delà des apparences, éveiller les gens qui nous entourent.

Nous avons appris à gérer l’incertitude, il va nous falloir générer de l’optimisme.

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