Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Individu et société

Respectable Loge, La Parfaite Harmonie, Orient de non renseignée, Région 4 Champagne - Ardenne - Alsace - Lorraine et Loges d'Allemagne

Mots Clefs : BénévolatConsommationIncertitudeIndividualismeSolidarité

Contexte

Depuis la fin des années 60, nous avons tourné la page de la reconstruction d’après-guerre pour entrer avec délectation dans le monde de la consommation et de l’individualisme. Ceci s’est traduit de différentes manières, tout d’abord l’équipement progressif des ménages les a rendus plus autonomes de la famille, des voisins, de la communauté professionnelle, ensuite le développement industriel associé à la productivité agricole a entrainé des migrations de la campagne vers les villes. Ce mouvement a entrainé une évolution de  la configuration familiale, en effet trois générations  vivaient auparavant  sous le même toit, la solidarité familiale s’en est trouvée amoindrie.

Les progrès de l’hygiène et de la médecine ont rendu la mort moins banale voire inacceptable. Le regard sur la maladie, le handicap, la vieillesse et la mort a été bouleversé, à tel point que l’on ne garde plus les vieux et les handicapés chez soi et que l’on ne finit plus sa vie dans son domicile.

Le système social bâti à la fin du 19ème siècle, puis renforcé en 1944 avec l’avènement de la Sécurité Sociale, de l’assurance chômage et de l’assurance retraite a fait croire au citoyen que l’Etat, ferait face aux difficultés quoiqu’il advienne.

La science et la technique ont repoussé les limites de la « vulnérabilité » à tel point qu’on accepte mal les pertes humaines, y compris lors de conflits armés.

Etat des réflexions

Les récents évènements nous ont remis les pieds sur terre, douloureusement. La maladie, la vieillesse, la mort nous sont revenus en pleine face. Nous sommes confrontés en même temps à la peur de l’Autre du fait du risque de contamination et au besoin de l’Autre, qu’il s’agisse :

–  des médecins, infirmières, mais aussi caissières, femmes de ménage, …

– de l’appel à la solidarité nationale, voire internationale avec l’accueil et le soin des malades du Grand Est dans d’autres régions de France mais aussi en Allemagne, en Suisse, au Luxembourg.

– de la prise en charge des jours de chômage et de divers financements, etc…

Cependant nous sommes confrontés à des dénis. Dénis d’incertitude, de risque et de mort, qui renforcent l’individualité. Il faut s’en affranchir afin de réellement vivre en Société.

Certains sont choqués d’entendre que quelques pays du Nord sont hostiles à la mutualisation des dettes. Ces pays  majoritairement de culture protestante ne conçoivent pas de solidarité sans engagement de la personne qui reçoit. (les FM philanthropes de Mulhouse au 19ème s. adoptaient déjà ce principe).

On a déssociabilisé l’ouvrier non qualifié en automatisant son poste de travail et en supprimant son emploi. En procédant ainsi on a cassé le lien entre l’individu et la Société.

D’autre part, les limites inhérentes à notre planète nous obligent à la sobriété car les ressources sont « finies » ce qui oblige l’individu à se préoccuper et à respecter le Commun.

Nous devons passer d’un mode de vie basé sur l’abondance et l’accumulation de la propriété privée à un mode de vie basé sur la sélectivité, la qualité et le partage et transformer ainsi l’individu consommateur en citoyen.

Propositions

  1. S’ouvrir à l’altérité.

En accueillant beaucoup plus les enfants handicapés dans les écoles et en facilitant le maintien des personnes âgées dans leurs familles.

En s’investissant dans la vie associative. Le bénévolat caritatif s’essouffle car il s’appuie essentiellement  sur des retraités, fragilisé par la crise récente, il risque de ne plus faire face à des tâches que l’Etat ne peut pas et ne doit pas  totalement assumer.

Et tout simplement en ouvrant sa porte au voisin.

  1. Développer des contrats RSA-bénévolat afin de renforcer le lien entre l’individu « démuni » et la Société.
  2. Co-constitution des politiques écologiquement sobres et socialement généreuses. A l’image de ce qui est en train de se faire sur le Climat, il faut engager des conventions civiques sur la Santé, l’Education et la Culture et bien sûr réduire le mille-feuilles administratif, afin de rapprocher le citoyen des institutions.

S ‘investir dans la vie associative

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