Aux travers de la Pandémie

L’Individu, ses forces et Faiblesses

Penser l’individu

Quelle est la place de l’être humain dans l’ordonnancement de la vie ? Naît-on (ou n’est-on) sur terre que pour (n’) être (qu’) un consommateur ? L’homme aspire-t-il véritablement à quelque chose qui le transcende ou souhaite-t-il n’être qu’un mammifère comme les autres qui ne jouit que des plaisirs d’une existence égoïste et égotique en vantant au passage tant d’intelligence qui ne lui sert finalement qu’à s’asservir lui-même. Cet esclave qui aurait l’amour de sa servitude dans une dictature parfaite comme le résume si bien Aldous Huxley ? « La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader. Un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude. » Le citoyen était perdu face à l’épidémie en raison du confort relatif dans lequel il hibernait mais aussi à cause du désengagement de l’Etat. Sur le plan politique, les calculs à court terme ont bien primé sur l’intérêt général renforçant le sentiment de rejet, par la majorité des citoyens, de la classe politique.

Des questions se posent : l’Homme se pense-t-il vraiment Homme ? Se conduit-il en animal lorsque sa vie est mise en danger ?

Forces et Faiblesses de l’individu

Il est vrai qu’une partie de la population combat cette épidémie malgré les tensions et restrictions de ces derniers mois et certainement des mois à venir. Nous pensons à nos frères et à nos sœurs du milieu médical bien entendu qui ont beaucoup souffert du manque de moyens (financier, matériel et temporel). Positivement l’absence de masques a contribué à faire ressortir la bonté de l’Homme qui s’est mis à coudre pour son prochain. Altruisme de courte durée car les vacances et le « traintrain » quotidien ont fait oublier la solidarité. L’individualisme, nœud de notre système économique et social, a révélé certaines de nos pulsions les plus enfouies comme la délation, la peur de l’autre, le racisme.

L’état des lieux Étatique

A l’évidence ça patauge encore.

Discours de non-sens, précipitations rendant les mises en place compliquées, médiatisations à outrance… rien ne va plus chez les premiers de cordé.

Le pays ne peut plus être uniquement considéré comme un libre marché. Absence de projet sociétal et social face à la toute-puissance régnante de l’argent. Il faudrait trouver une solution pour repenser notre système démocratique, tel de RIC. Il faudrait qu’il soit plus simple, plus direct, moins coûteux et surtout plus abordable pour que chaque citoyen puisse s’y intéresser. En ce moment même, les messages de propagande, de stigmatisation à la télévision nous montrent que si l’on ne respecte pas à la lettre les règles à suivre c’est à dire port du masque, un mètre de distance et tout le reste nous risquons d’être coupable du décès de notre grand-père voire de la marraine du voisin ! La politique ce n’est pas de faire culpabiliser ou infantiliser les citoyens de cette façon. Il faudrait en plus que notre téléphone fasse office de traceur. Mais où allons-nous ?

Attention à cette privation de liberté : Liberté de circulation, liberté d’expression, couvre feux…

On nous rabâche tous les jours aux informations le nombres de décès causés par ce coronavirus, il semblerait en fait que ce soit de plus le nombre de personnes positives au test et non des victimes ! Il n’y a que des prévisions apocalyptiques, images morbides en boucle : sous couvert de protection contre le covid-19, les politiques et les médias ont organisé la terreur sanitaire au sein de la population.

Et ensuite ?

L’après a toujours un goût particulier…il peut avoir un goût de regrets, de chance, de perte ou de désillusion, de désir de revanche ou de vengeance aussi …cela devient plus grave et ambigu.

De tous temps, il y a eu des après …. « Plus jamais ça » n’a-t-on entendu, quinze ans ont suffi pour effacer toutes les horreurs, les malheurs et les morts des mémoires…des mémoires même de ceux qui ont vécu tout ça… L’enfant a promis qu’il ne recommencerait plus, mais l’enfant ne peut s’empêcher de commettre ce qui l’attire le plus. L’enfant devenu grand n’a rien perdu de son attirance pour les désastres… à son échelle. Qu’avons-nous vécu ? Une suite ininterrompue (et encore maintenant) de désastres humains, de faux semblants, d’atermoiements, de décisions inutiles ou dangereuses, d’envolées lyriques de spécialistes démontrant que tout cela devait arriver… L’Apocalypse de St Jean revisité en 2020… avec ses vrais et ses faux prophètes, sa religiosité monétaire faisant bon cas de l’être humain.

Qu’en est-il de l’être humain ?

Certains se sont voués à une vérité médiatique… d’autres aux évangiles du « on dit que… ». Dédain et passion pour l’invisible bestiole qui a fait de tous, des victimes potentielles d’une égalité mortelle. Et encore… Victimes arrivées à un âge où l’oubli et l’indifférence ne jouent pas pour elles. Les masques sont parfois tombés, montrant l’égoïsme et le chacun pour soi des peuples pourtant réunis en une seule et indivisible fraternité européenne… Qu’en est-il de ces masques de la bête qui se cache derrière chacun d’entre nous ? Tango lancinant du oui ou du non des décisions ponctuelles qui devaient nous préserver et préserver ceux que nous aimons ou devons aimer : l’autre nous–même.

Les ombres de ceux qui ont véritablement œuvré pour que le fil ne casse pas entre les êtres humains sont devenues un temps, un trop court instant, les lumières quasi divines de l’espoir d’une vie qui a oublié trop vite la mort.

Qu’avons-nous fait ?

Une détention ou un confinement mal vécu, qui ont fait des individus des candidats à une rébellion face aux pouvoirs en place, politiques ou médicaux.

Nul n’a su dire le mal que pouvaient engendrer l’isolement, le manque de contacts, la peur du lendemain digne de la grande peur des siècles passés, la méfiance et parfois la haine des autres, de tous les autres. Savoir et pourvoir dire «je t’aime » autrement que par la vitre glaciale d’un écran… La vision ou le toucher de l’être cher ou de ceux que l’on ne connaît pas mais que l’on aurait dû apprendre à connaître. L’enfant devenu adulte vient de s’apercevoir que la mort est inéluctable. Seul il sait que cela lui sera impossible à concevoir cette fin, avec ou sans ceux que l’on nomme les spécialistes de tout poil…

Qu’est devenu l’être humain ? Où est-il ?

Il est devenu l’homo-destructus… Il tergiverse sur une mort programmée sans s’apercevoir que le monde dans lequel il vit souffre de sa propres présence…

La richesse et les valeurs que nous possédons doivent renaître. L’enfant a encore besoin du soutien de celui qui l’aidera à se confronter à sa propre destruction et à prendre conscience que tout est possible… encore

L’autre est et restera mon autre moi-même. Revenir à cette idée primordiale le sauvera, nous sauvera. La richesse ne se calcule pas, elle se vit avec les autres et pour les autres. L’engagement que nous avons pris prend toute sa finalité dans cette quête d’un Graal accessible si nous reprenons un travail qui va certainement s’avérer difficile, mais ô combien salvateur.

Qu’importe les croyances ou les philosophies que nous avons mises en pratique, il n’est plus temps de la division, mais l’être humain a un besoin vital de ce que nous défendons dans nos temples…

L’Homme n’a plus qu’à retrousser ses manches et ouvrir les yeux, les oreilles, voir, écouter et surtout ouvrir son esprit et sa conscience. Tout le reste n’est que palabre…