Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Nous, Maçons

Respectable Loge, L'Arbre et la Pierre, Orient de Metz, Région 4 Champagne - Ardenne - Alsace - Lorraine et Loges d'Allemagne

Mots Clefs : Maçonnerie

Introduction

Nous vivons tous et toutes cette pandémie avec des sensibilités qui nous sont propres. Ses impacts et incidences sur nous en sont multiples, frappés dans nos chairs, nos consciences et nos cœurs. Bon nombre de nos valeurs Maçonniques ont été durement impactées, tant celles portées dans notre citoyenneté que dans notre humanisme et l’universalité de celui-ci.

En travaillant sur le « en quoi » nos valeurs ont été impactées, nous pouvons en tirer de « grands principes » qui, reconnus comme positifs, améliorés, démultipliés pourraient être utiles aux progrès de l’Humanité. Négatifs, ils nous seraient encore utiles à les circonscrire pour faire en sorte de ne plus les reproduire pour le grand bénéfice de la Nation comme de l‘Humanité.

Nous aurons la lucidité de penser ne pas être en capacité de proposer concrètement des actions correctrices. Par contre, nous avons la foi dans la force de l’Egrégore, celle capable de fédérer toutes les Obédiences Maçonniques et de rassembler de par le monde, toutes les compétences éparses de « Sachants » dans tous les domaines soutenant les piliers de l’Humanité et visant à son progrès. Un premier travail nous portera sur ce qui a résonné en nous pour notre Triptyque Républicain ébranlé. « Liberté-Egalité-Fraternité ». Un second, plus porteur d’axes de réflexion visant au progrès de l’Humanité et l’avènement d’un avenir plus fécond pour ce monde « d’après demain » dont nous participons déjà à la construction. Ce seront nos symboles Terre – Eau – Air – Feu, entrevus lors de notre initiation qui seront appelés en soutien de nos réflexions sur ce que nous ne voulons plus voir et/ou revoir pour le progrès de l’Humanité.

Liberté – Égalité – Fraternité

Liberté, c’est certainement cette valeur qui fut la plus touchée dans ses constituantes les plus fines et qui a eu et aura des incidences que nul ne peut encore définitivement définir précisément, tant pour tout un chacun que sur la vie de la Cité, entre colère sourde, ressentiment, pathologies diverses, pertes de repères, capacité de jugement etc. Même si d’aucuns purent en redéfinir des contenus et des contours positifs et structurants, il reste que ce ne put être le cas pour tout le monde. Des mesures brutales ont été prises, certes dans le cadre légal de notre Constitution de 1958 et de l’application de l’art 16, mais projetant brutalement notre société, en un premier temps dans un état de sidération et dans un second temps dans des modes de vie et de gestion de la Cité rappelant les heures sombres d’une autre époque.

Egalité des citoyens mise à mal, en premier lieu par une gestion de crise infantilisante frôlant presque le mépris sur nos capacités à réagir, à « comprendre » et « entendre ». Ce sont des mensonges pour en dissimuler l’incurie, entre défaillances logistiques comme médicales, l’enfance prise comme variable d’ajustement sociétal et économique. En second lieu dans la prise de mesures considérées comme structurantes alors que clivant encore plus notre société, comme l’organisation de l’enseignement à distance, le télé travail instauré à marche forcée mais ne pouvant concerner tout le monde, l’attribution de primes etc. Enfin, et le plus prégnant une égalité de traitement relative pour la déclinaison des droits à l’accès aux soins, comme à ceux de mourir dignement.

Fraternité, mise à mal par la rupture des liens sociaux elle fut pourtant sollicitée, mobilisée. Elle s’est très souvent et massivement manifestée, diversement et discrètement. C’est au niveau individuel, associatif comme à celui des collectivités locales qu’elle a pris toutes ses lettres de noblesse en suppléant aux défaillance de l’Etat, démontrant par là même que c’est bien du terrain que nait le « bon sens ».

Des points de vigilance doivent border le « plus jamais cela ». La Constitution de 1958 a vécu. Elle a été faite par et pour un homme charismatique dans une époque donnée. Gardons la mesure entre l’esprit de ses articles privatifs de liberté ou limitant la consultation des deux Chambres et leur application surtout pour ceux obérant l’expression de la représentativité nationale. Défions-nous de ces Conseils ne regroupant, que pour mieux les croiser, des intérêts particuliers, corporatistes et économiques. Eveilleurs de conscience nous nous devons de développer le sens critique comme le sens commun aux services des intérêts de la Nation. Nous ne pourrons plus consommer nos ressources sans changer de comportement. Comme nous ne pourrons plus aborder et organiser la valeur travail à l’aune de nos repères et paramètres actuels. C’est à nous de veiller à maintenir et à élever au plus haut niveau toutes formes de liens sociaux prévalant au « vivre ensemble » et au « surmonter ensemble ». Ces liens doivent se défier des nouvelles virtualités qui les organisent.

Au progrès de l’Humanité

Il est patent de constater que cette pandémie est une des manifestations de la rupture de plus en plus prononcée entre l’Homme et la Nature, l’Homme dans ses rapports avec la Terre. L’Homme dans ses rapports avec lui-même et ses frères. Symboliquement comme matériellement notre Terre Mère est attaquée dans ses 4 éléments fondamentaux. Ainsi vivons nous sur une terre épuisée, dont l’eau est inégalement accessible, de l’eau et de l’air pollué, des feux et des crues dévastatrices, des vents tempétueux et destructeurs. Dans ce chaos, s’ajoute un fonctionnement de la société des hommes ou la médiatrice entre ses 4 éléments se distord. Il nous faut revenir à l’équilibre et que nos Puissants y travaillent comme nous même y travaillions. L’écologie en regroupe déjà les 4 pour son seul défit universel. La Gestion de la Cité, la Politique et l’organisation des sociétés viennent s’y greffer. La porosité entre les deux n’est pas ou plus contestable comme les iniquités et égalités de traitements qui en jaillissent entre elles. Dans une approche aristotélicienne, travaillons à recomposer le Tout à partir de nos 4 éléments racines des choses, des qualités les constituant et de leurs forces opposées d’attraction et de répulsion, entre Amour et Haine.

Police de la cité, Politique, Santé, Travail, Enseignement, Science autant de domaines piliers de nos sociétés qui devraient renouer avec l’approche symbolique de leur composants fondamentaux et élémentaux (chaud/humide/froid/sec), le tout dans la connaissance et mesure de leurs interactions.

TERRE : Symbolisant l’Axe des choses, unissant tout elle doit renvoyer à l’essentiel et au concret. Toute Police de la Cité doit s’organiser pour fonctionner ainsi. Elle prend garde ne pas rester dans la passivité voire la résistance à l’appel au changement du peuple, des peuples.

EAU : Pour sa capacité de synthèse, de liaison et de collectivisation. Ainsi des mesures seraient prises dans un souci d’ouverture et de globalité utiles à un collectif, et non à des individualités ou intérêts particuliers. Elle porte ce qui peut percoler le Sens Commun et l’Intérêt Général. Rien ne se construit dans la défiance ou dans l’usage de la puissance de l’onde générant des flots dévastateurs détruisant tout sans irriguer, laissant des peuples hébétés et sidérés. Peuples pouvant été amené au mieux à rester passif au pire résister.

AIR : Etant un Principe d’énergie, d’activité et d’impulsion, il participe au souffle créateur et donne de la force au Verbe. Porteur de vie, support de communication, il diffuse toutes les espérances comme il est aussi porteur des cris de colères, de douleur et de révolte. En ce sens, il doit être entendu dans ses bruissements comme dans ses silences. La consultation et la vie démocratique des peuples ainsi que leur prise réelle en considération participe de ce principe. Il n’apporte pas son énergie au feu pour attiser et développer des incendies ravageurs dont les cendres ne sont pas toujours celles qui fertilisent la terre et sur laquelle on peut reconstruire.

FEU : Il aide à accéder à la lumière et à éclairer le Monde. Son éclairage suscite l’analyse des prises de décisions et de choix à faire. Il est moteur à toute dynamique de progrès. Par exemple il promeut l’enseignement et son accès. Il accompagne et vitalise les nouvelles formes de travail. Attention ! Si on y prend garde, il peut être source de discorde, de repli sur soi ou sur des détails bloquant ainsi tous processus de progrès pour l’humanité, voire de régression.

Conclusion

Gardons en mémoire la fable de la Fourmi et du Roi Salomon où l’Esperance et l’Amour peuvent aider à déplacer des dunes de sable.

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