Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Après, L’individu et la société

Respectable Loge, Fraternité Cévenole, Orient de Bédarieux, Région 8 Languedoc - Roussillon

Mots Clefs : Civisme

Que nous le voulions ou non, nous sommes pris dans un mouvement perpétuel, universel.

De l’infiniment petit aux astres lointains en passant par les galaxies, tout n’est que mouvement. Les sociétés et les systèmes politiques n’échappent pas à cette nécessité obscure que, dans les discours politiques, on peut appeler de façon diverse : progrès, évolution, décadence, usure, marche de l’histoire et autres qualificatifs, selon le point de vue du discoureur. Quoi qu’il en soit, nous sommes dedans, volontairement ou involontairement, soit en suivant le mouvement soit en y résistant.

Depuis longtemps déjà, la société dans laquelle nous vivons, nous a transformés en consommateur, et ceci indépendamment des couleurs politiques des partis qui ont dirigé le pays. Aujourd’hui, nous pouvons faire les sombres constats suivants :

–  Inégalités sociales croissantes ; crises financières à répétition ; dégradation de l’environnement.

Il est difficile de nommer lequel de ces trois défis est à traiter en priorité. Cependant le troisième me semble le plus crucial car il concerne directement l’avenir de l’humanité.

L’une des causes de la crise écologique qui nous frappe tient à nos modes de consommation. L’acheteur/consommateur des pays riches contribue à entretenir un mode de production gourmand en énergie et de plus en plus polluant, productions délocalisées à l’autre bout de la planète, et pour le système économique dans lequel nous vivons, nous sommes devenus des consommateurs avant d’être des citoyens.

Qu’est-ce qu’un consommateur ? : Un individu qui a la capacité, grâce à ses choix d’achat, de peser sur l’offre des producteurs et, donc de devenir un véritable « acteur » du marché. C’est la théorie du système ! Mais dans la réalité nous sommes harcelés de toutes parts par les pubs agressives, ressassées à longueur de journées par les médias, et presque malgré nous, ce qui était un produit nouveau devient une habitude de consommation, qui sera dépassée et remplacée par une autre nouveauté, qui deviendra rapidement une autre habitude et ceci dans tous les domaines de nos vies quotidiennes. Dans cet engrenage sans fin, nous achetons à bas prix des produits fabriqués à bas coût à l’autre bout du monde par une main d’œuvre exploitée socialement.

Alors, revenons à notre pouvoir d’acheteur. Nous sommes  » libres » ? de consommer ce que bon nous semble, mais dans l’acte d’achat, il nous faudrait prendre en compte, la façon dont les objets sont fabriqués, les droits sociaux des pays où ils sont fabriqués, les coûts écologiques des transports de ces produits et l’appauvrissement des sols dû aux utilisations des engrais chimiques et pesticides en tous genres. Si nous le voulons, toutes ces données sont disponibles et nous pouvons être informés très exactement de tout ce que nous consommons. Mais prenons-nous du temps pour cela ?

Cette crise sanitaire du coronavirus nous fait prendre conscience de façon très aigüe, que nous sommes aujourd’hui des citoyens du monde. Que le confinement a obligé les individus à consommer beaucoup moins qu’à l’habitude. Que la croissance comme seule unité de mesure du bonheur individuel et collectif est un leurre et qu’il est de notre responsabilité de consommateurs de pays riches de faire face aux grands groupes industriels et agro-alimentaires en les mettant devant leurs responsabilités de pollueurs mondialisés. En laissant se dégrader la planète, c’est notre existence même que nous mettons en péril. La planète en a vu d’autres et elle s’en est toujours remise, mais nous humains vivants sur cette terre, nous sommes en danger… Douloureux constat… !

Une des solutions à notre portée est de boycotter tout ce qui est nourriture fabriquée industriellement et à grande échelle. Dénoncer les profits de la grande distribution installée sur des surfaces toujours plus énormes, gourmandes en terre utilisable pour d’autres usages. Nous avons succombé aux attirances de la pléthore de produits qui nous présente un soi-disant choix, en nous replaçant devant notre soi-disant rôle de responsable de notre consommation qui n’est en fait qu’une prison dorée où tout est soi-disant accessible à prix réduit. L’ardoise finale est lourde, et la société de consommation dans laquelle nous nous sommes laissés entraîner, fait de nous des responsables involontaires mais consentants de la destruction de notre planète… Triste constat… !

Évidemment, cet état de fait ne s’est pas fait en un jour, et décennies après décennies, le système économique qui nous a procuré un travail rémunéré, travail qui nous a permis de consommer, tourne aujourd’hui à vide puisque nous sommes acheteurs de produits que nous ne fabriquons plus.

Nous n’avons plus conscience, ou ne voulons pas avoir conscience que nous détériorons la terre sur laquelle poussait un arbre magnifique, que cet arbre possédait de belles et solides branches, que nous étions assis sur l’une d’elles, et que nous sommes en train de la scier ou de la laisser scier avec un regard d’impuissance… Triste et douloureux constat… !

D’un autre côté, en étant objectif, le confinement nous a fait prendre conscience de la dangerosité de la perte de nos valeurs.

Beaucoup commencent à consommer moins et acheter ce qui est produit au plus proche, français ou européen, certains se reconvertissent dans de nouvelles entreprises. On a vu, ne fusse que pour les masques, le retour des soi-disant petites mains dont le monde robotisé disait ne plus avoir besoin.

Le confinement a également démontré l’élan de solidarité qui subsiste au fond de tous.

Cette prise de conscience nous conduira espérons-le vers un nouvel environnement de travail où chacun sera reconnu comme indispensable à l’ensemble de la société.

Évidemment, ce sera un peu plus onéreux pour chacun, mais la qualité du travail rendu sera meilleure, le chômage moindre, la pollution diminuée, la relocalisation entraînant moins de cheminement des marchandises.

Nous ne pouvons empêcher les multinationales de poursuivre dans l’idéal de capitalisation, mais par un choix commun de vie plus saine, sciemment consenti, nous pourrions peut-être changer radicalement les choses

Adopter le civisme comme maître achat, se responsabiliser individuellement et collectivement pourrions-nous le faire, Francs-Maçons ou pour le moins cesser de ne pas le faire

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