Respectable Loge, La Vraie Lumière, Orient de Nancy, Région 4 Champagne - Ardenne - Alsace - Lorraine et Loges d'Allemagne
Mots Clefs : AlimentationBien êtreJustice socialeRésilienceTransitions4 objectifs majeurs et 12 mesures concrètes pour promouvoir un système alimentaire plus résilient et plus durable
L’épisode Covid19 a avivé l’intérêt de reterritorialiser au maximum la production, la transformation et la distribution alimentaire. Il est temps de construire un véritable système alimentaire territorial (SAT) comprenant l’ensemble des acteurs publics et privés impliqués de la production à la consommation, ainsi que leur organisation.
La responsabilité collective commande de réorienter le système alimentaire vers une transition à la fois énergétique et circulaire. Sa réussite réside dans l’accompagnement du renoncement à un bénéfice immédiat au profit d’un bénéfice collectif qui s’exprimera à plus long terme.
Ces propositions offrent une double approche :
Systémique, du champ à l’assiette, de l’action macroéconomique à l’action microéconomique, de l’échelle internationale à l’échelle locale
Politique, tenant compte des réalités des rapports de force et des impasses des modèles agricoles actuels, mais encourageant les coopérations permettant d’accélérer le basculement du système alimentaire vers un modèle qui réduit la malbouffe et éradique la malnutrition.
Objectif 1 : la puissance publique doit porter la transition vers une alimentation sécure et saine
Mesure 1 : mutualiser les achats publics durables en transcendant les logiques politico-administratives
Intégrer systématiquement les achats durables (mieux-disant, souvent plus chers) et locaux (échelle biorégionale) plutôt que les achats fondés sur le moins-disant, sous réserve de l’évolution des règles européennes (cf. mesure 9).
Garantir de façon contractuelle des volumes aux producteurs de l’agriculture périurbaine et urbaine, dans le moyen et long terme
Développer une politique sociale et de santé publique à travers la tarification sociale dans la restauration scolaire.
Mesure 2 : favoriser par la loi l’accès à la propriété foncière
Favoriser (juridiquement, financièrement, spatialement) les conditions d’installation des primo-accédants, en mettant à disposition des terres arables à orienter vers la production de légumineuses.
Sanctuariser le foncier dans la loi, bien commun de la Nation
Garantir son accès aux primo accédants, afin d’assurer la relève générationnelle. Un Livret Vert pourrait constituer un instrument financier.
Préserver le foncier de la spéculation et des accaparements étrangers.
Mesure 3 : installer une triangulation Etat-collectivités locales-professions agricoles
Etablir une planification tripartite de l’usage des sols à une échelle infrarégionale, à travers les documents d’orientation et de planification. en accord avec la volonté de souveraineté alimentaire plus importante.
Mesure 4 : le citoyen comme consommateur responsable du vivant
Permettre aux citoyens de s’impliquer davantage dans la vie des exploitations agricoles de leur territoire (coopératives par exemple)
Placer le citoyen (en herbe) au cœur des réflexions sur le système alimentaire tourné vers les consommateurs (éducation alimentaire)
S’interroger, sur un plan éthique, à notre relation alimentaire à la nature et au vivant, et adapter notre mode de consommation – carnée en particulier – en conséquence.
Objectif 2 : intégrer plus encore les acteurs privés dans la mutation du modèle linéaire vers un modèle circulaire
Mesure 5 : soutenir la transition vers l’agroécologie par la voie contractuelle
Affranchir l’agriculture française des pesticides par un plan de sortie accompagnant les agriculteurs
Transformer profondément les systèmes de culture vers un modèle circulaire bas carbone
Répartir plus équitablement la valeur ajoutée entre producteur, transformateur, distributeur en promouvant un contrat de transition agroécologique et alimentaire, garanti par l’Etat et l’Union européenne
Mesure 6 : conforter au maximum une chaîne de valeurs locales
Penser plus globalement l’agriculture urbaine et périurbaine avec de véritables « hubs alimentaires locaux » impliquant les acteurs de l’agriculture, de la production et de la distribution/ restauration
Relocaliser la seconde et troisième transformation.
Mesure 7 : valoriser les biodéchets en faveur de deux filières créatrices d’emplois locaux
Instaurer une collecte séparée et la valorisation des restes alimentaires afin d’une part de structurer une filière de compost bio pour du maraîchage bio d’autre part de soutenir l’essor de la filière biométhanisation, créatrices d’emplois endogènes.
Objectif 3 : négocier l’interprétation des traités européens pour un juste échange
Mesure 8 : refonder le système des aides en l’indexant sur des normes qualitatives et sur le travail
Faire évoluer la PAC afin qu’elle rompe avec son prisme productiviste et se transforme dès 2023 en Politique Agricole et Alimentaire Commune.
Prendre en compte d’une part la participation des travailleurs (UTH) sur les exploitations dans le calcul des aides. Cela implique de redéfinir ce qu’est un paysan, un actif agricole.
Mesure 9 : faire de la PAC un levier de la transition agroécologique
Renforcer son ambition environnementale (réduction des quantités d’intrants notamment), à budget inchangé, et la compléter par un système additionnel de bonus autofinancés au niveau national.
Mettre en cohérence ces stratégies nationales avec la PAC, l’agriculture intensive étant l’une des principales causes de l’érosion de la biodiversité.
Modifier les règles européennes de libre concurrence pour, dans les marchés publics, permettre de mettre des critères relatifs la distance d’approvisionnement ou son origine.
Mesure 10 : faire respecter les normes européennes de production
Constituer un cercle des pays soumis aux mêmes normes sociales et environnementales
Permettre uniquement l’importation de denrées agricoles alignées sur les règles de production de l’Union européenne (mêmes normes qualitatives, prix minimaux d’entrée).
Poursuivre l’amélioration des conditions de bien-être animal dans la chaîne de production.
Objectif 4 : investir massivement dans le co-développement
Mesure 11 : financer la nécessaire mutation de l’agriculture en développant des projets collectifs à financement privé
Aider au développement de la productivité agricole des cultures vivrières afin d’assurer la souveraineté alimentaire dans chaque pays et le maintien des paysanneries locales.
Mesure 12 : sélectionner, adapter et transformer les cultures vivrières suffisamment vite par rapport aux changements climatiques dans les régions les plus chaudes
Coopérer avec les pays du Sud à la fois dans l’action scientifique (exploiter toutes les opportunités que la biosphère nous offre, en intensifiant tous les processus écologiques) et dans la transposition du droit rural.
Lutter contre toute forme d’accaparement de la propriété intellectuelle des ressources naturelles et des organismes vivants, modifiés ou non.
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