Pour un humanisme écologique, intégrons la complexité dans l’éducation

Les dégâts du simplisme

Les Lumières ont autorisé la raison à s’affranchir des dogmes religieux, ce qui a conduit à l’essor des sciences. La méthode scientifique inclut la décomposition des problèmes afin de permettre leur résolution pas à pas. Cela a induit une vision mécaniciste du monde (cf. le Grand Horloger de Voltaire), dans laquelle le tout n’est que la somme des parties. La raison favorisait donc la simplification de tout ; le simplisme, ou simplification abusive, n’était pas loin. Or la pensée occidentale était déjà encombrée du dualisme et du moralisme présents dans de nombreuses religions. Les idéologies se sont engouffrées dans ce sillage, avec leur désignation permanente de boucs émissaires que l’on peut commodément charger de toutes les culpabilités. Au final, le 20^e siècle fut le plus sanglant de l’histoire, mais aussi le plus polluant. Le placement de l’homme comme seul élément central de la civilisation a autorisé une expansion au mépris de tout respect de la finitude des ressources, d’autant plus exponentielle que l’espérance de vie des hommes s’allongeait rapidement. 

La complexité et la nature

Les progrès de la science comme la physique quantique, les neurosciences ou la biochimie, montrent les limites des modèles mécanicistes en technologie ou manichéens en sciences de l’homme. Un écosystème est lui aussi un monde de relations multiples et interactives.

Tout cela va à l’encontre de l’amour des causalités simples et faciles à comprendre que notre éducation nous a inculqués, et que nos envies nous portent à privilégier : c’est l’enfant impatient que nous portons tous en nous.

Il faut donc commencer par faire appréhender la complexité dans les modes de raisonnement dès l’enfance.

Propositions d’action

Amener l’enfant à comprendre le monde par le prisme de la raison et non par celui des émotions premières est le travail des éducateurs, à l’instar des écoles d’avant-garde (Neill, Montessori, écoles de la paix, centres de vacances maçonniques…) qui ont pour objectif de faire de l’enfant un être autonome et plus tard un adulte maître de lui-même et accompli, avec équilibre entre cœur et raison. 

Propositions :

Soutenir la recherche en sciences de l’éducation 

Développer les centres de vacances pour enfants de Maçons

Introduire dans le cursus primaire et dans le cursus secondaire des échanges à propos des notions de la complexité du monde, (si possible en association avec nos valeurs telles que laïcité, solidarité et fraternité), par exemple avec un conférencier invité 

Introduire dans tous les cursus d’éducation supérieure une éducation aux faiblesses du cerveau (biais) ainsi qu’aux systèmes complexes dont l’écologie