L’individu et la société : Penser l’individu, réfléchir sur ce qui est apparu comme forces et faiblesses

Problématique

Le COVID n’a été qu’un révélateur de malaise dans la société française, et de ses fractures fortes. Les FFSS de Pacifica semblent s’accorder sur l’idée qu’après la crise du COVID, les choses ne seront jamais plus comme avant. La situation actuelle doit donc susciter des débats de reconstruction. Mais pour la plupart, ils s’accordent sur un constat : les réactions immédiates de solidarité, après un premier élan d’altruisme, et d’entraide, ont laissé la place à l’essoufflement dans la durée, un nouveau « normal » où nous acceptons la crise. Qui est encore « Charlie » aujourd’hui ? Lorsque les journalistes se sont permis de publier les mêmes dessins, ils ont maintenant suscité les cris contre le blasphème et contre Charlie Hebdo…

Nous devons définir des moyens de mobiliser nos concitoyens et de tenir nos dans la durée.

L’enjeu de cette crise est aussi la (re)définition d’une éthique individuelle. Remettons la question dans son contexte : on ne peut définir d’éthique personnelle seul. Avoir une éthique personnelle c’est mettre en œuvre quelque chose qui peut marcher en société.  Cette éthique ne peut pas être prescriptive comme une réglementation – ce n’est pas code civil, trop spécifique. Mais elle doit proposer des mesures concrètes.

Nous sommes confrontés à une situation comme l’après-guerre, ou le Conseil National de la Résistance, avait contribué à reconstruire la société française. La situation nous invite à remettre les choses sur le métier : Refonder un contrat un contrat social sur les valeurs des Lumières.

Analyse de la situation et ce qu’elle est devenue en ces temps de crise

Pour le FM, les enjeux sont nombreux. Sur le plan individuel, c’est la capacité à éviter les comportements égoïstes dans la société. Le fossé entre ceux qui ont tout et ceux qui n’ont rien se sont encore accentués, la réalité de la solidarité est très limitée : l’inégalités face à la maladie, avec un facteur de risque cent fois plus élevé pour les plus démunis, le manifeste. Le grand nombre de cas fatals dans les EPAD, par exemple, en est une manifestation.

L’épidémie, et l’isolement qu’il a causé, a permis un retour sur soi et une introspection : la pandémie a permis de ralentir nos rythmes personnels, et de poser des questions sur la validité de nos valeurs, de remettre en question en particulier notre système économique. Tout une partie de la population est laissée pour compte. La situation des « cas contacts » et les mesures qui suivent l’exposition a des malades nous aide aussi à réaliser notre haut degré d’interdépendance dans la chaine des relations aux autres.

Il faut noter que la situation montre aussi des contrastes forts entre France et États-Unis. En France, une véritable solidarité existe avec des avantages sociaux. Aux États-Unis, c’est plutôt le tissu associatif local qui vient parer à ces besoins, pour offrir le relai d’institutions. En France, l’engagement de l’État a causé un désengagement personnel dans les solidarités locales, au point que l’engagement local est parfois perçu comme suspicieux – certains évoquent même des accusations de substitution aux prérogatives régaliennes de l’État, ou comme des manœuvres manipulatrices. En Californie, il est beaucoup plus naturel et légitime de s’engager sans parti-pris politique dans des activités comme le volontariat, la participation dans les associations scolaires et sociales, et les conseils d’administration des collectivités locales. Ces activités y sont beaucoup mieux perçues.

Ce contraste accroit encore la pertinence de notre questionnement. Il permet d’examiner si nos démarches sont en alignement avec le comportement maçonnique, et l’urgence de reprendre la promotion de valeurs humanistes. Remettons en question ce qui régit la morale de notre société. « Morale » est un mot terrible mais il doit fonder la remise en question de ce qui fait la structure de notre société.

Les mesures concrètes

Nos Frères et Sœurs proposent plusieurs mesures pratiques, en observant que leurs préconisations sont à mettre en œuvre en France comme en Californie :

• Allions-nous avec les loges américaines pour promouvoir nos idées de solidarité, de partage, d’hospitalité : agissons avec la Grande Loge de Californie (RL Parfaite Union) plutôt que seuls. Saisissons l’opportunité offerte par notre déménagement pour nous rapprocher : Parfaite Union (GLC) + Solstice Light (FIDH) + Golden Journey (GWU).
• Organiser des tenue blanche ouverte sur les concepts de la franc-maçonnerie
• Rappeler que le vote existe, et que nous devons voter pour les candidats qui incarnent les valeurs auxquelles nous tenons
• Promouvoir la laïcité : faire comprendre qu’elle est une valeur humaniste et éclairée
• Aider à changer la vision économique, et amener une série de propositions dans les domaines suivants : décroissance, écologie / climat, société et racisme
• Agir pour aider les laissés-pour-compte, lorsque l’aide initiale a déjà en partie disparu
• Une initiative citoyenne intéressante. Le rugby peut être utilisé comme moyen d’intégration et de vetting et conduire à des embauches
• Mettons l’emphase sur ce qui nous unit plutôt que ce qui nous divise. Appelons à une action partagée, concertée, lorsque les querelles et les affrontements politiques (par exemple, les actions des gilets jaunes) reprennent

Conclusion 

La crise actuelle doit nous faire garder une lueur d’espoir dans un contexte effarant. Notre responsabilité est d’avoir de grandes ambitions pour notre société. Une approche timorée ne serait d’aucun secours face à la situation économique, environnementale, nos problèmes raciaux et sociétaux. Sans une ambition radicale, nous courons à la catastrophe. Face aux éternels recommencement, nous devons appeler à « plus jamais ça ! » Continuons nos efforts pour comprendre comment faire propager nos valeurs au plus grand nombre.