Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Mobilité des personnes et des biens et notion de proximité :

Respectable Loge, La Parfaite Union, Orient de Rennes, Région 9 Ouest

Mots Clefs : MobilitéProximitéRévolution culturelle

Une Révolution Culturelle à impulser !

Nos relations sociales : physiques – réelles – et virtuelles

La question de l’expression du lien social est un passage obligé pour envisager « le jour d’après ». Le dernier siècle et demi a apporté des évolutions considérables en matière de communication et de relations sociales : du sémaphore à la téléphonie mobile ! Tout cela a profondément modifié l’organisation des relations sociales, celles-ci pouvant donc devenir « virtuelles » ! La situation de confinement n’a fait qu’amplifier cela puisque, en dehors du foyer domestique, le contact physique aura été temporairement proscrit ! S’il y a quelques décennies l’horizon relationnel et sociétal d’un individu s’établissait localement, aujourd’hui il est international pour les populations « connectées ».

Le confinement a permis le développement de la « friend-connexion » : de l’apéro virtuel à la réunion-commérage vidéo et la mobilisation intense des « réseaux sociaux ». Mais, « en même temps », il a permis à chacun de (re)découvrir les vertus de la proximité : son quartier, ses voisins, la nature sous sa fenêtre… Reprendre le temps de penser, de regarder, d’écouter, de lire, d’échanger plutôt que de courir pour répondre aux injonctions sociales : aller à tel spectacle « qu’il faut voir », faire tel voyage « incontournable », s’acheter tel ou tel produit « indispensable », tel véhicule « performant » ou vêtement « à la mode » !

Parallèlement le pouvoir politique a retrouvé des vertus à l’existence des corps intermédiaires capables de structurer et irriguer les relations sociales à l’échelle des groupes sociaux.

Ainsi, au jour d’après, et au regard de ce que cette crise interroge de notre modèle de développement, il conviendra de réévaluer l’importance et la durabilité dans nos relations de l’ « ici et maintenant » face au « partout et tout le temps » ! Il s’agit d’un travail sur nos valeurs et leurs expressions.

Nos déplacements : quotidiens, professionnels, touristiques

La crise du Covid-19 n’est pas seulement sanitaire, nombre d’analystes et de scientifiques(du GIEC ou de l’OMS), soulignent son aspect symptomatique d’une crise systémique profonde. Le XXème siècle a permis le plus grand développement possible de l’individualisme à partir de l’extraordinaire envahissement de la voiture automobile individuelle, symbole des notions de liberté, d’autonomie et de … réussite sociale ! Dans une certaine strate de la population nantie, le déplacement en avion est en passe d’obtenir le même statut… Fort de cette capacité de déplacement, l’ « Homme Moderne » s’est mis à arpenter tout le globe, mondialisant son économie et son mode de vie. Mais cette débauche d’énergie et ce brassage « no limit » se heurtent aujourd’hui au mur de la réalité tangible de notre environnement dont toute déstabilisation entraîne inéluctablement des phénomènes adaptatifs de rééquilibrage qui n’ont que faire de l’Homme … la terre survivra, l’Humanité, c’est moins certain !

Face à ces enjeux vitaux soit on continue comme avant … mais pas pour longtemps ; soit on profite de l’opportunité du « jour d’après » pour revisiter nos mantras sociétaux par une véritable révolution culturelle concernant nos déplacements quotidiens, professionnels et touristiques.

Les déplacements quotidiens sont en grande partie liés à notre organisation sociale et urbanistique : il s’agit surtout d’aller/revenir du travail, s’approvisionner, se cultiver et entretenir nos liens sociaux. L’un des chemins pour réduire ces déplacements consiste à interroger notre organisation spatiale sur le territoire : ne plus densifier et spécialiser les lieux mais faire de la mixité fonctionnelle et mieux la répartir sur le territoire (rapprocher le travailleur du travail et le consommateur du magasin !). Pour le reste il faut s’interroger sur les moyens de locomotion mobilisés ainsi que sur leur mutualisation.

Pour les déplacements professionnels, chaque organisation doit repenser son fonctionnement. Le télétravail doit devenir une modalité ordinaire d’exercice professionnel. Ensuite il convient à chaque fois d’évaluer la nécessité de se déplacer et son coût réel.

En ce qui concerne les déplacements touristiques il faut interroger cette frénésie de « découvrir le monde » qui consiste le plus souvent à le parcourir en constatant sa beauté tout en contribuant allègrement à le détruire. Il faut aussi appliquer le principe de « la vérité des coûts », y compris les « externalités négatives » ainsi que celui de pollueur/payeur. Un travail culturel s’impose sur ce que veut dire rencontrer l’autre et exister socialement, quel marqueur social pertinent pour afficher une « réussite », une « ouverture », une certaine « culture » ? De plus, il est nécessaire d’analyser le type de développement induit par le tourisme de masse. Si les sommes colossales investies dans les infrastructures touristiques étaient orientées vers le développement endogène des pays concernés, les populations locales y gagneraient en autonomie, en qualité de vie et en capacité à faire face aux aléas de la vie (autrement dit : en capacité de résilience…).

Lieux de production, flux de marchandises

Pour des raisons d’emploi et de non-dépendance à l’égard de pays étrangers, notamment les moins démocratiques et/ou les plus égoïstes, la pandémie du Coronavirus nous enseigne de relocaliser la production de tout ce qui est indispensable à la vie quotidienne de la population et du pays.

En premier lieu il convient de rendre notre agriculture plus locale (ne dépendant pas d’importations massives de soja ou maïs transgéniques américains), moins intensive et revitalisante pour nos campagnes. Cela doit s’accompagner d’une lutte contre le développement des monocultures imposées dans les pays tiers au dépend des productions vivrières locales.

En matière de production industrielle il est maintenant établi que le concept de pays « ateliers du monde » (de quel monde ?) n’est plus pertinent. L’assemblage de biens en un lieu à partir de multiples pièces produites aux quatre coins de monde « au meilleur coût » est un modèle obsolète car coûteux, si on intègre les « externalités négatives » y compris sociales et environnementales, et fragile car il suffit qu’un des producteurs soit défaillant pour que l’ensemble du processus soit mis à mal.

La conséquence des deux propositions ci-dessus est une plus grande sécurité d’approvisionnement, une création d’emplois locaux et une baisse considérable des flux de marchandises

Bien évidemment ces réflexions et évolutions de nos systèmes productifs sont à mener au niveau de l’UE ou, par défaut, au niveau de la zone euro : le politique doit gouverner l’économique ! Mais il est aussi fondamental que les individus et leurs collectifs prennent toute la mesure de leur responsabilité et de leur pouvoir d’agir en tant que citoyens et que consommateurs. La somme des choix individuels peut imposer tout ou partie de la solution, là encore il nous faut nous révolutionner !

La Proximité… c’est une conclusion !

Le jour d’après se doit donc de conjuguer la notion de proximité sur tous les modes : pour produire, pour consommer, pour voyager mais aussi et surtout pour être, être avec l’autre, être pour l’autre, être dans la fraternité ! Mis à part le géniteur, c’est le frère (ou la sœur) qui est le plus proche… cette notion de proximité doit donc nous être à la fois concrète et enthousiasmante !

Alors oui, c’est le circuit court qui doit devenir le modèle dominant, le circuit long ne devant prendre place que par défaut, lorsque le circuit court n’est pas possible ou pas pertinent. Il ne s’agit pas de se fermer à l’altérité : l’autre, même proche, peut être différent, complémentaire, source d’apprentissage et de renouveau. La proximité ne doit pas être la fermeture … l’autonomie n’est pas l’autarcie !

L’homo-sapiens-sapiens peut légitimement œuvrer pour son propre épanouissement, mais il est inscrit dans un contexte ! Dame nature n’a pas été faite pour lui ; elle est en elle-même et il en est partie intégrante… Le bien-être de l’un passe par le bien-être de l’autre : c’est de la proximité extrême !

Propositions autour de la question de la proximité

– Initier un grand débat national sur les valeurs de notre société et leurs modes d’expression

– Mener un débat sur la pertinence de notre organisation spatiale sur le territoire et ses conséquences

– Interroger la pertinence, les modalités et la finalité de l’ensemble de nos déplacements

– Faire du circuit court un principe général, le circuit long (2 intermédiaires ou plus) devenant l’exception

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