Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Écologie en urgence

Respectable Loge, Convergence et Progrès, Orient de Nantes, Région 9 Ouest

Mots Clefs : Ecologie

Problématique, constat, contexte

La crise sanitaire liée à la COVID19 a mis en lumière la vulnérabilité de l’humanité face aux virus, vulnérabilité sanitaire et économique. Dans ce contexte la perspective de la fonte du pergélisol (cryosol gelé en permanence) et la libération potentielle de virus inconnus a renforcé dans les esprits la nécessité de répondre à l’urgence climatique. Même si tous les scientifiques ne confirment pas cette hypothèse, un chose fait consensus c’est la libération du méthane retenu dans ces sols gelés et son impact sur le dérèglement climatique.

 Certains ont vu dans l’arrêt de l’activité humaine et d’une partie de l’activité économique, un test grandeur nature des mesures à prendre pour inverser la courbe du réchauffement climatique. Certes, une baisse des émissions de gaz à effet de serre a été constatée, la qualité de l’air s’est améliorée et la faune et la flore ont pu retrouver dans nos villes des milieux de vie plus accueillants. Pour autant devons-nous avoir pour nouvelle devise de notre République liberté, égalité, fraternité, frugalité ?

État des réflexions, l’art, éléments déjà produits sur le sujet

La frugalité est mise en opposition avec une société productiviste qui appauvrit les ressources de la planète. De la frugalité à la décroissance il n’y a qu’un pas vite franchi dès lors que l’on pose la réflexion et que l’on commence à entrer dans le concret et les déclinaisons opérationnelles. En effet, Les modèles productivistes les plus « écologiques » sont sur la voie de la transition, transition que l’on pressent pérenne pour s’épargner des crises sociales. Mais les prévisions sont têtues, même si l’on met en œuvre tous les dispositifs et solutions issus de la réflexion sur la transition écologique, le réchauffement s’amplifie et demain 5 milliards de personnes ne pourront plus habiter la planète et comble de désespoir demain ce n’est pas à l’échelle des mutations climatiques traditionnelles de la terre, en millions d’années, mais en 2100 ! voir 2050 …échéance donnée en Europe pour atteindre la neutralité carbone dans nos activités. Dans ce contexte la frugalité semble plus porteuse de vertus rédemptrices que de réponse aux enjeux globaux qui se posent. Notre aveuglement ne pourra pas être absous par la frugalité, il est trop tard. Alors, les climato- septiques et autres partisans des théories du complot, s’accordent pour profiter un maximum et aller toujours plus loin dans le gaspillage des ressources. D’autres résistent en voulant construire des havres de paix et de sérénité avec un retour à la terre et une empreinte écologique réduite au maximum. Malheureusement, si la frugalité est une condition pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et préserver la biodiversité ce n’est pas la solution pour répondre à l’enjeu qui est celui d’aujourd’hui, la survie de l’humanité. Alors arrêtons les conventions climat qui accouchent de limitation de vitesse sur les autoroutes, arrêtons les accords de COP dont on entre et sort au gré de ses intérêts, l’urgence est réelle et elle demande du courage. La crise sanitaire actuelle n’est que le début de multiples stress et crises que nous allons vivre de façon chronique. A défaut d’engagements à l’échelle planétaire, la France doit se préparer à ces lendemains qui déchantent. Ayons le courage de construire collectivement un futur vivable et gageons qu’en montrant le chemin le France retrouvera l’esprit des lumières et œuvrera ainsi pour le progrès du monde.

Propositions disruptives

En préambule des propositions il faut insister sur la nécessité d’une approche globale et systémique pour un projet de société, un projet qui part nature ne sera pas figé mais en capacité de s’adapter en temps réel aux situations tout en protégeant toujours les plus vulnérables. Donc, deux axes le premier est de sortir de la transition écologique pour entrer dans l’urgence écologique le second s’appuyer sur ces actions pour devenir un pays résilient en capacité d’absorber les crises qui se profilent.

Pour répondre à l’urgence écologiques quelques propositions :

-Mettre réellement en place toutes les mesures connues et expérimentées qui concourent à limiter les gaz à effet de serre et la perte de la biodiversité (dont la limitation de l’usage du numérique)

-Poser un nouveau contrat social pour s’engager dans cette voie tout en assurant à chacune et chacun le bien-être et des conditions de vie décente (revenu universel, rémunération de l’engagement associatif …)

– Poser de nouveaux indicateurs de richesse qui donne de la valeur uniquement à ce qui ne détruit pas les ressources naturelles et à ce qui crée du lien social et du bien-être pour les humains et la nature.

-Engager réellement la mutation du système économique (aller plus loin dans l’esprit des sociétés à mission-société à engagements responsables…), reposer les objectifs de formation et d’emploi (baisse du temps de travail…)

-Imposer le green budgéting (on analyse un budget au regard de son impact favorable ou non pour l’environnement) pour toutes les dépenses publiques et des grandes entreprises afin de pouvoir très rapidement ne budgéter que les dépenses neutres en carbone et sans impact sur la biodiversité.

-Appliquer la notion de one health (une santé celle des humains et celle de la nature) pour guider l’action publique et privée.

-Intégrer la notion de services écosystémiques dans l’économie pour préserver la biodiversité avec notamment le paiement des acteurs qui agissent pour la préservation des services écosystémiques.

-Donner une valeur au temps en subventionnant le slow et en taxant tout ce qui fait gagner du temps et énergivore.

-Doter chaque individu d’un crédit carbone non transférable et non dépassable

– Osons un « frexit » en n’ayant pas d’accord commerciaux avec les pays du G7 qui ne respectent pas a minima les engagements de Biarritz pris en 2019 (charte biodiversité, élimination gaz HFC (gaz de refroidissement), Fashion Pact (industrie mode moins polluante…)

Pour construire un pays résilient quelques propositions :

-Identifier à toutes les échelles les menaces de toutes nature de façon claire, les partager avec les citoyens et co construire les parades à court, moyen et long terme avec eux.

-Se préparer à la montée des eaux en arrêtant les constructions dans les zones concernées et en engageant une réflexion pour adapter les villes concernées à ce nouvel environnement

-Poser de façon claire le « zéro artificialisation » des terres ; désimperméabiliser les sols en obligeant à renaturer tous les espaces goudronnés (même les routes) pour lutter contre les inondations, exiger l’absorption des eaux pluviales à la parcelle

-Revoir le code de la construction et de l’urbanisme pour intégrer des obligations pour des logements faibles en consommation de chauffage, rafraichies naturellement et résistantes aux évènements météo extrêmes ; développer les constructions semi enterrées plus fraiches et moins énergivores et recouverte de végétation.

-Mettre en place une vraie politique de préservation de la ressource en eau et de limitation des consommations d’eau, n’oublions pas que les conflits futurs seront liés à l’accès à l’eau.

-Réinterroger les notions des services urbains en réseaux (eau, assainissement, déchets, énergie, numériques) pour développer des solutions de proximité et limiter les vulnérabilités

-Concevoir des villes polycentriques maillées, riches en lien social avec emplois, services et loisirs sur place pour mieux vivre les périodes d’épidémies

-Redéfinir toute la politique agricole (espace utilisé, cultures, élevage …) pour pouvoir assurer sur le long terme l’alimentation de tous.

-Mettre en place dans l’éducation nationale de la maternelle jusqu’à l’université des cours de savoir-faire mixtes : cuisiner local et économe, réparation, jardinage, préserver sa santé, apprendre les gestes qui sauvent.

-Relocaliser la production de médicaments et développer la santé appuyée sur l’intelligence artificielle

-Proposer de réorienter les COP (conférence des parties à la convention cadre des nations unies sur les changement climatiques) sur le volet résilience pour prendre en compte les attentes des pays qui font déjà face à ces crises chroniques et tendre vers une approche mondiale des enjeux et réponses.

-Investir massivement dans la recherche pour trouver les solutions de demain et continuer à croire dans le progrès de l’humanité.

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