Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Réflexion collective sur la question écologique

Respectable Loge, La Grotte D’Andarta, Orient de Valence, Région 6 Est et Loges de Suisse

Mots Clefs : Croissance décroissanceDéveloppement durableEcologismeÉvolution de la population mondialeHumanisme

Constats

Nous sommes devant le plus grand défi de l’histoire de l’humanité.

Nous faisons face à une situation sans précédent. L’avenir est en danger. Aucune espèce vivante ne s’était encore comportée comme les humains dans toute l’histoire de la Terre. (Aurélien Barrau).

La dernière prévision des Nations Unies sur l’évolution de la population mondiale d’ici la fin du siècle s’élève, en hypothèse moyenne, à 11 milliards d’individus.

Supposons qu’on retienne l’hypothèse moyenne comme crédible. Passer de 7, 3 milliards à 11 dans l’espace d’une vie humaine constitue un véritable défi pour la planète, d’autant plus difficile à relever que de nombreuses ressources non renouvelables sont en voie d’épuisement. Mais cette approche globale cache un défi beaucoup plus sérieux encore : la croissance n’interviendra que dans une partie seulement du monde.

Il est difficile d’imaginer que les pays dont la population va ainsi augmenter puissent simultanément résoudre leurs problèmes actuels et faire face à l’explosion démographique et urbaine qui les attend.

Mouvements sociaux : Amérique latine, Asie, Europe, Moyen-Orient. Les dernières années ont vu la multiplication dans le monde de puissants mouvements de contestation citoyens en cours de développement. Une vague qui vient clore une décennie entamée avec le processus révolutionnaire tunisien, point de départ d’une véritable onde de choc politique qui va atteindre nombre de pays des mondes arabes à partir de 2011 lorsque, dans le même temps, d’autres mouvements socio-politiques contestataires se propageaient en Europe (mouvement des Indignés en Espagne, multiples luttes sociales en Grèce, « Gilets jaunes » en France, etc.) et dans les Amériques (dont l’emblématique Occupy Wall Street). Comme au début des années 2010, les mouvements actuels exigent partout le renforcement des droits sociaux et démocratiques des populations en même temps qu’ils révèlent les vulnérabilités structurelles, sociales, économiques et politiques des pays au sein desquels ils se déploient.

Cette nouvelle vague exprime la dénonciation et le rejet de plusieurs phénomènes récurrents, pour certains aggravés depuis le début de la dernière décennie, dont elle souligne par ailleurs les articulations : vie chère, inégalités sociales, politiques d’austérité qui rendent onéreux l’accès à des services publics de base détériorés, corruption endémique, accaparement des institutions par un personnel politique au service de minorités qui défendent leurs privilèges, logiques confessionnelles (Moyen-Orient) et clientélistes de distribution des pouvoirs et des richesses qui renforcent les dynamiques de dépossession.

Ces mobilisations montrent qu’un volcan bouillonne sous nos pieds.

Mouvement écologique 

L’écologie en tant que mouvement social a émergé il y a une cinquantaine d’années en Europe. Aujourd’hui, les mobilisations et les modes d’engagement ne cessent de se renouveler en faveur de l’écologie. Si ce terme ne constitue pas, à proprement parler, un concept pour la sociologie, il n’en demeure pas moins que la notion à la fois systémique, dynamique et empirique pourrait permettre de dépasser les clivages entre les différentes perspectives traitant des mouvements sociaux dans la littérature sociologique francophone. En effet, la diversité de leurs revendications (protection de l’environnement, promotion des “communs”, critique de la gestion de l’argent public, mais aussi remise en question de l’État centralisateur et autoritaire, rejet du capitalisme…), la variété des trajectoires politiques individuelles et communes dans ces luttes militantes, la multiplicité des formes d’engagement et des formes de mobilisation (des forums mondiaux aux manifestations nationales et aux résistances quotidiennes), l’articulation des échelles d’action peuvent être abordées tant à travers les prismes des conflits de classe qu’à partir des théories de l’émancipation. L’étude de cas précis en Europe permettra ici d’étayer ces croisements possibles. L’approche en termes de processus de « réforme de soi », en référence à Max Weber (1905), éclaire les modalités contemporaines de l’engagement (individuel et collectif) dans et pour l’écologie, en articulant les pratiques individuelles, leur sens au mouvement plus global d’écologisation des populations et des sociétés.

L’activisme écologiste tend à se radicaliser. Nombreux sont les militants qui se regroupent autour du concept de décroissance, qu’ils préfèrent à celui de développement durable. C’est l’idée même de développement avec sa tonalité progressiste qu’ils récusent.

La croissance rencontrerait sous nos yeux « les limites de la planète ». La décroissance serait un fait. Catastrophes écologiques, épuisement des ressources naturelles et bombe démographique en apporteraient la preuve.

Réflexions

Plusieurs mouvements sociaux ont rythmé l’année des Gilets Jaunes à la réforme des retraites, en passant par les marches pour le climat, les mouvements de colère dans les hôpitaux ou les manifestations contre la politique du gouvernement et la réforme du statut des fonctionnaires.

La crise du coronavirus appelle à anticiper davantage les risques à venir, et notamment climatiques. Revoir au plus vite notre modèle de développement est nécessaire pour éviter le pire, sur un plan écologique, mais aussi démocratique.

Les hypothèses de moindre croissance reposent sur une baisse du taux de fécondité qui s’accélèrerait et sur l’éventualité d’un taux de mortalité qui régresserait moins vite que dans la période récente. Certes, des pandémies et des épidémies, comme celle du sida du coronavirus ou des conflits pourraient avoir un coût démographique important. Mais des événements aussi catastrophiques que la grippe espagnole (50 millions de morts) et les deux guerres mondiales (respectivement 20 et 60 millions de morts) ne feraient perdre en fin de compte que quelques années de croissance.

Traditionnellement, les enjeux du développement durable sont répartis en trois catégories, conformément à la définition du développement durable, élaborée en 1987 dans le Rapport Bruntland. Il y a l’économie, l’environnement, et la société. On dit alors qu’un développement durable est une manière de vivre qui nous permette de concilier à la fois des objectifs de performance économique, des ambitions de protection et de préservation de l’environnement et un développement social commun positif.

Si cette vision a permis pendant de nombreuses années de penser l’évolution de nos sociétés de façon un peu plus durable, il semble qu’elle ne permette plus aujourd’hui de rendre compte de façon précise et pertinente des enjeux de développement durable auxquels font face les sociétés modernes. Au fur et à mesure que nos connaissances du monde se développent, nous avons pris conscience que ces trois dimensions (économiques, sociales et environnementales) étaient en fait imbriquées en permanence, toujours en interrelation complexe. Ainsi, on sait aujourd’hui que la protection de la planète n’est pas distincte de notre équilibre économique : la performance de nos entreprises et leur capacité à assurer nos besoins dépend directement de notre capacité à préserver les ressources et les écosystèmes. De la même façon, notre environnement influence des aspects sociaux de nos vies, comme la santé, les inégalités ou l’exclusion. La séparation entre l’économique, l’environnemental et le social semble aujourd’hui perdre de son sens. Alors, comment comprendre les enjeux du développement durable en allant un peu plus loin que cette typologie ?

Propositions

La crise sanitaire que nous venons de vivre avec ce coronavirus démontre de manière paradigmatique l’ampleur des transformations que nous allons devoir engager pour faire face au réchauffement climatique ». Il faut éviter « une relance à l’ancienne qui accroîtrait encore les émissions de CO 2 au détriment du climat, de la justice sociale et de la santé ».

Nous avons vécu comme un passage de cap pour l’humanité confrontée à sa vulnérabilité et à ses limites. Si l’heure est aujourd’hui à l’unité, il va falloir après réfléchir à l’absurdité d’une globalisation effrénée qui a fait de la circulation à flux tendu des biens un dogme. Il faut aller vers une forme de relocalisation qui ne se confond ni avec le protectionnisme ni avec le nationalisme. Nous avons reçu une forme d’ultimatum de la nature. ­Saurons-nous l’entendre ?

Les mots – croissance, concurrence, compétitivité, mondialisation, globalisation, ne font plus envie.

Peut-être faudrait-il les remplacer par entraide, relocalisation, consommer moins et répartir mieux.

Peut-on rêver d’une nouvelle société d’entraide et d’auto-organisation, basée sur l’autonomie alimentaire à l’échelon local…

Aujourd’hui, partout dans le monde, les sociétés sont face à un défi de taille : repenser leur modèle afin de construire les bases d’un avenir plus durable, plus positif, plus juste. Le développement durable est au cœur des réflexions, dans tous les domaines. On essaie de produire des énergies plus propres, plus respectueuses de l’environnement, de penser des moyens de se déplacer plus efficients mais qui détruisent moins la planète et soient plus accessibles à tous. On tente de définir de nouveaux modèles économiques, avec une répartition plus juste des richesses, de prévenir et de lutter contre l’exclusion, la pauvreté, le mal-être. On innove, on invente, des technologies ou des façons de vivre ensemble qui remettent en cause nos conceptions habituelles du quotidien, du travail des loisirs. Bref, les sociétés sont en train de se réinventer, ou en tout cas, elles sont contraintes de le faire face aux menaces que représentent la crise écologique, le changement climatique ou encore les transformations des aspirations citoyennes et démocratiques.

Tous ces défis font partie de ce que l’on pourrait appeler les enjeux du développement durable. Les comprendre, les analyser, les étudier, c’est se donner les moyens de trouver des solutions et des aménagements pour construire un monde plus durable, plus juste, plus sain. Quels sont ces enjeux ? Quels en sont les tenants et les aboutissants ? Comment comprendre leur complexité, les phénomènes qu’ils recouvrent ?

Une liste des enjeux et de réflexions du développement durable

Parmi ces enjeux, voici sans doute les plus importants :

Changements climatiques et atmosphériques

Biodiversité et écosystèmes

Transition agricole et alimentaire

Transition énergétique

Mobilité durable

Innovations durables et responsables

Préservation de la santé

Bien-être et qualité de vie

Égalité et droits humains

Lutte contre la pauvreté et l’exclusion

Répartition des richesses

Transparence et démocratie

Consommation responsable

Réduction des déchets et des gaspillages

Modèles économiques alternatifs

A lire aussi

L’Individu et la Société

L’homo Sapiens. La pandémie qui nous affecte cruellement au plus profond de nos vies, met en valeur quelques vérités premières quant à notre place sur la planète. *La communauté de destin de l’humanité apparait comme...

Lire la suite
Humanisme

Pour un humanisme écologique, intégrons la complexité dans l’éducation

Les dégâts du simplisme Les Lumières ont autorisé la raison à s’affranchir des dogmes religieux, ce qui a conduit à l’essor des sciences. La méthode scientifique inclut la décomposition des problèmes afin de permettre leur...

Lire la suite
Ecologie

Circuits courts et recyclage

Les circuits courts Quelle est la définition d’un « circuit court » ? Selon le ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche, est considéré comme «un circuit  court un  mode  de  commercialisation  des ...

Lire la suite
Ecologie