Après cette crise, le citoyen doit-il revoir son éthique personnelle ; à savoir : la combinaison subtile de ce qu’il peut faire, ce qu’il doit faire, ce qu’il veut faire ?

Les trois points essentiels qui traitent de l’éthique citoyenne sont subtilement liés au que doit-on faire ?

            ⁃           le civisme : c’est respecter et faire respecter les règles et les lois édictées par la société. C’est aussi avoir un comportement actif visant l’intérêt général.

            ⁃           La solidarité : un principe républicain de fraternité, qui est absolument nécessaire à un groupe d’individus ayant un projet commun.

            ⁃           La civilité : est une forme de politesse et de respect des règles de bienséance et de préséance Au nom de la dignité, c’est aussi une reconnaissance mutuelle.

Cette question ne doit pas être considérée uniquement au niveau du citoyen, car elle découle d’une situation de crise mondiale, sous tendue par des rapports bien établis en fonction du poids politique, économico-financier et militaire de chaque pays. Elle est supranationale.

Les gouvernants nous demandent aujourd’hui de nous réinventer en remettant en cause notre façon de vivre, notre façon d’être, pour les adapter au contexte nouveau qui semble se profiler, mais qui reste obscur à nos yeux. Changer de paradigme n’est pas aisé, lorsque sur l’inconscient collectif, sur le citoyen et l’individu, se fait sentir le poids d’une histoire, d’un vécu, d’une culture, et de valeurs…

A une époque encore récente, que l’on pourrait appeler romantico révolutionnaire, le mot d’ordre était : résister, c’est la première tâche.

Aujourd’hui les données ont changé. Il en va de la survie de l’Humanité. Pas celle de la planète. Cette dernière continuera d’exister sans nous. Elle ne disparaîtra pas. C’est nous qui disparaîtrons.

Nous sommes là, face à un exemple parlant et à une occasion remarquable, de mettre en œuvre la résilience. C’est la seule option que nous ayons. La résilience ne doit pas être vue comme une capacité d’adaptation, comme le décrivait Charles DARWIN, mais comme une réelle capacité à rebondir, à prendre son destin en main.

Le destin collectif, n’est malheureusement pas maîtrisé par l’individu. L’époque loufoque que nous connaissons aujourd’hui mets bien en évidence la recherche permanente des décideurs, à adapter les vieilles valeurs, les modus operandi d’une autre époque, aux nouvelles donnes, non pas pour changer, pour supprimer un modèle qui n’est plus viable, mais pour le maintenir au service de ceux-là même, qui ont conduit le système à sa perte. Il continuera de fonctionner au détriment des mêmes, et au bénéfice de ceux qui sont toujours à la manœuvre. C’est un rapport de force qui est établi, y compris entre les États. On le voit bien, lorsque certains pays, dont le nôtre, se montrent forts … avec les faibles…

Ne versons surtout pas dans le conspirationnisme, mais constatons tout de même que le citoyen a peu de latitude pour agir en dehors de ce qui lui est dicté, sans qu’il ne soit éclairé loyalement et honnêtement, sur les prises de décisions aux plus hauts niveaux. De ce fatras d’obscurité, de non-sens, d’incohérence, peut-on faire jaillir la lumière, la vérité ?

Attendons-nous à ce que nos principes maçonniques soient bousculés, et ne relèvent plus que d’une profonde utopie, aujourd’hui plus qu’hier, mais bien moins que demain.

Réunir ce qui est épars, cette profession de foi aura-t-elle encore un sens, quand tout est fait pour favoriser le repli sur soi, le repli communautaire, l’individualisme ?

Ne baissons pas les bras, récupérons dans le passé tout ce qui est positif, faisons table rase du reste, mais sauvons cette maxime si chère à Carlos MARIGHELLA : Résister, c’est la première tâche !