Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

L’école et plus largement tout le système de formation ont été impactés. Le numérique a permis une certaine continuité dite pédagogique, Qu’en est-il vraiment ? Quelles limites et quelles améliorations proposées ?

Respectable Loge, Humanisme et Progrès, Orient de Toulon, Région 2 Alpes Côte d'Azur

Mots Clefs : Ecole

La crise pandémique vécue a contraint notre système éducatif, mais aussi l’ensemble de la société à s’adapter en trouvant des moyens de communication, de production, d’échanges qui s’ils existaient déjà, n’étaient que très peu utilisés. Il s’agit bien sûr du Numérique.

Si le e-commerce fonctionnait, la période a dopé son essor tout comme celui du télétravail et de l’enseignement à distance.

Concernant le système de formation, il a été lui aussi dans l’obligation de s’adapter au confinement du fait de la fermeture des établissements scolaires.

L’enseignement au sens large a donc été confronté à une nécessaire adaptation car, pouvions nous laisser nos apprenants sans lien avec une obligatoire continuité d’apprentissage ?

C’est grâce au numérique que la continuité pédagogique a pu se réaliser, mais pour qui et par qui, et avec quoi ?

Il y aurait eu dans le monde entre 5 et 20% d’élèves sortis des radars (D’utilité publique/CDC) du fait d’une mauvaise connexion au réseau, du fait du manque d’outil informatique à la maison mais aussi du fait du non-accompagnement par les parents (confinement/capacités). Par ailleurs avec la même source, on apprend que 40% des enseignants français n’ont pas de compétence pour pratiquer l’enseignement à distance.

On peut aussi s’interroger sur la capacité des élèves à utiliser les outils numériques pour se former, pour apprendre, pour se forger un esprit critique même si nous le supposons, ils excellent dans la présence sur les réseaux sociaux.

On peut donc penser que si nous devions envisager une autre façon d’assurer une pédagogie, il faudrait tout d’abord le dire.

Que demande-t-on à notre Éducation Nationale ? Il faut redéfinir les missions et les annoncer à toute la population. Ouverture d’esprit des enfants, connaissance du fonctionnement démocratique, écologie, laïcité, maitrise des fondamentaux (écriture, lecture, calcul) voilà quelques exemples non exhaustifs. Pour faire simple, Il faut donc communiquer et s’entendre sur ce que doit être le parcours d’enseignement au 21ème siècle.

Préparer nos jeunes générations à leur vie future d’adulte pour pouvoir s’insérer au mieux dans nos sociétés.

 Par ailleurs si nous attendons beaucoup de notre système éducatif, ne sommes-nous pas trop dans l’attente de solutions miracles de la part des enseignants ? Dès lors faudrait-il former les enseignants, où changer de paradigme pour notre Éducation Nationale. Arrêtons de demander aux enseignants le mouton à 5 pattes. Ils ont des compétences, renforçons les sans en rajouter de nouvelles qu’il est possible de trouver ailleurs. Ouvrons plus encore l’École au monde extérieur et faisons appel à des sachants. Par exemple, quand il s’agit d’arts, les élèves vont au musée où les intermittents du spectacle viennent dans l’école (demande du Président de la République dans son discours sur la prise en charge du confinement des artistes et techniciens du spectacle). Quand il s’agit de donner des notions de langue étrangère, il est commun de faire intervenir des « auxiliaires » d’une autre nationalité. De nombreuses choses sont en place, il faut accélérer ce mouvement d’ouverture en apportant les outils nécessaires.

Nous l’avons vu en préambule, si les enfants surfent sur les réseaux sociaux, sont-ils à même de profiter de l’ouverture d’esprit que donne l’utilisation du numérique, quand il est bien utilisé ?

Le confinement a aussi montré que l’isolement dans les familles n’était pas toujours équitable en fonction de la famille de l’enfant.

Pouvons-nous être sûrs qu’un nouvel épisode de ce type ne se produira plus ?

Préparons-nous à cet affrontement.

Pour cela nous voulons que les outils soient optimisés alors équipons les élèves mais adaptons aussi les structures. Trouvons les fonds pour équiper chaque élève d’une tablette numérique et que chaque endroit (pas forcément l’école) soit équipé d’un Wi-Fi suffisamment puissant pour plusieurs connexions ensemble.

Exemple : la fibre sur tout le territoire serait une bonne chose au plus vite.

Pourquoi ne pas imaginer la partition du temps d’étude en 3 tiers.

  • Un tiers pour les matières fondamentales.
  • Un tiers pour les activités d’ouverture (Sport, Art, Langues, Instruction civique, Numérique…)
  • Un tiers pour les devoirs qui seraient surveillés et/ou accompagnés

Le premier serait réservé à l’enseignant, le deuxième et le troisième à un tiers de confiance.

Ainsi comme les activités sportives emmènent à un déplacement dans un stade, piscine, salle de sports, on pourrait dans chaque municipalité (ou arrondissement) affecter une salle équipée d’outils numériques, mais aussi permettant de pratiquer ce qui n’est pas matières fondamentales.

Je pense par exemple au fonctionnement d’un conseil municipal.

Car ce sont bien les collectivités locales, acteur fondamental dans le développement du numérique, qui sont le mieux placées pour cela. (Les équipements pourraient aussi servir aux citoyens pour les connexions de plus en plus nombreuses avec l’Administration.)

Nous le savons le numérique est un outil puissant mais ne reste qu’un outil. Demain l’Intelligence Artificielle va certainement apporter de nouvelles contraintes mais aussi de nouvelles opportunités. Les enseignants ont montré que si notre système éducatif n’était pas adapté au confinement ils ont su relever le défi.

Peut-on toujours imaginer l’enseignement avec un maître au centre de la classe, quand la mise en place d’un enseignement à distance généralisé a ébranlé ce modèle vertical ?

Donnons-nous les moyens de réussir cette transformation.

Cette partition en 3 tiers permettrait aussi de limiter le nombre d’élèves par classe. Les activités de chaque tiers étant distinctes tant sur le lieu que sur la nature de l’apprentissage.

Peut-être est-il aussi temps de mesurer l’efficacité, la pertinence des expériences mais aussi de sortir du centralisme des décisions.

Sortons du global pour revenir au local. Ceci pour permettre une réactivité plus grande et efficiente.

Bien sûr il faudrait adapter ce mode d’enseigner en fonction de l’âge des enfants.

Car l’adaptabilité se doit d’être recherchée, ce qui en temps de crise nous permettra de résister.

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