Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Le travail et l’école

Respectable Loge, Saint Jean - La Flamme de l'Espérance, Orient de Eguilles, Région 15 Provence- Alpes - Corse et Loges de Sardaigne et d'Italie

Mots Clefs : École

Dans la thématique « le citoyen, l’Etat, le monde… », nous nous sommes attachés à développer le sujet du travail et de l’école. L’environnemental qui contextualise le monde de l’homme ne peut être évincé.

A ce niveau, les problèmes les plus prégnants auxquels nous avons à faire face dépassent largement nos frontières : réchauffement climatique, développement de l’intelligence artificielle, le transhumanisme, la destruction de très nombreuses espèces, la pollution, l’épuisement des ressources naturelles, l’injustice sociale, concentration des richesses, pandémie mondiale…. Tous ces enjeux sont hors de portée du simple citoyen.

Constat 

Le citoyen est lui-même en voie de disparition. Le développement et la domination d’une société hédoniste l’a depuis converti en consommateur. Il faut donc commencer par retransformer peut-être le consommateur en citoyen concerné et respectueux de son environnement et des autres espèces autant que des autres humains.   Le citoyen dominé par son réflexe de consommateur conditionné doit revoir son comportement. Le confinement a d’ailleurs incité le consommateur a autant fréquenter les commerces de proximité. Si l’’altruisme se répandait aussi vite que la pandémie, l’individualisme et surtout l’égoïsme seraient davantage mis en lumière.

Le maçon face à lui-même et à son sens des responsabilités devrait être le premier à revoir ce comportement sans attendre qu’un autre agisse à sa place. Savoir dire non ça suffit.

Le travail est devenu une marchandise comme une autre et devrait viser à produire ce qui est utile. Pourtant notre société génère de nouveaux besoins en permanence pour satisfaire la surconsommation qui rassure et qui peut même compenser des manques. Elle aggrave les inégalités sociales. La matérialité est trop souvent un critère de reconnaissance sociale et de réussite professionnelle. Le monde moderne soigne l’affichage et la beauté extérieure. Ce qui se passe à l’intérieur de l’être a été laissé aux religions, qui ne doivent pas interférer dans l’enseignement laïque. L’objectif du profit devrait intégrer l’objectif de valorisation, d’incitation et de reconnaissance de l’humain. Le travail est un moyen d’épanouissement et de réalisation pour certains mais pas suffisamment pour les moins qualifiés qui méritent aussi le respect. La pandémie a permis l’apparition d’une nouvelle réalité oubliée : le constat de la fragilité de la vie humaine et la reconnaissance de certaines professions mises en exergue dans cette période. L’économie est gravement impactée dans ce contexte de crise sanitaire. L’occasion est donnée au citoyen de revoir son comportement en n’hésitant pas à changer par force ou par choix d‘orientation de vie. Les pouvoirs publics devront revoir les priorisations professionnelles en incitant à former par exemple davantage de soignants, à privilégier l’aide à la personne dépendante et à créer de nouveaux métiers servant l’humain et son environnement. 

Dans ce contexte actuel, le télé-travail est certes une solution pour certains, pour moins se déplacer et permettre moins de contacts mais en se développant, ne risque-t-elle pas après la fin de la pandémie de s’inscrire comme une nouvelle norme qui relèguera le besoin de contact physique au contact virtuel. Cette nouvelle zone de confort ne doit pas favoriser l’individualisme au dépend encore des devoirs envers les autres ainsi que l’esprit d’équipe et la solidarité. Même le système éducatif est actuellement en partie tournée vers un enseignement en distanciel.

Réflexions et propositions :

Après la pandémie, les bases de l’enseignement et de la pédagogie devront être repensées. Si la Laicité qui devrait être un ciment est mal comprise, il va falloir reprendre l’enseignement des outils. Ceci en commençant par la Fraternité qui devrait par solidarité permettre à tous de pouvoir nourrir son corps et son esprit. Manger à sa faim et s’attacher à développer le travail de l’esprit.

L’égalité : afin de traiter son semblable comme son égal. Puis la Liberté pour nous libérer de la crainte, de la peur de celui qui est différent. L’échange n’en sera qu’amélioré et la Laïcité sera ensuite peut-être perçue comme le respect mutuel à ne pas trahir.

Redonner du sens à la relation humaine et ainsi la notion de devoir tendra naturellement à se rapprocher de celle des droits tant privilégiés. Il faut réinventer le système éducatif pour rectifier le monde de demain. Les enfants du monde moderne devraient bénéficier dans leur enseignement de l’intérêt du bien vivre ensemble, de la nécessité du respect mutuel en leur présentant ETRE et AVOIR comme deux bases dans leur vie : le premier devant être majeur et non le contraire.    

L’homme doit garder le contrôle sur le progrès technique et veiller à préserver et à servir plus l’humanité qu’à la desservir, dans ses conceptions modernes. La proximité de l’échange s’efface devant des moyens de communication qui tendent souvent à avoir un effet contraire en isolant les personnes.

L’humain se plaint qu’il n’a jamais de temps pour lui, pourtant pendant le confinement, une majorité a disposé de beaucoup de temps, certes dans des conditions parfois oppressantes. Beaucoup de personnes se sont retrouvées seules et face à elle-même. Ce rendez-vous étant très inhabituel a du contrarier et effrayer dans ce contexte anxiogène. C’était peut-être l’occasion de penser au monde de demain. Mais le consommateur-citoyen fuit parfois ce type de rendez–vous essentiel : on peut penser que les conditions n’étaient pas favorables pour tous. Nous manquons de temps même pour les rencontres. Une partie de la jeunesse privilégient plus volontiers le speed-dating pour une rencontre souvent sans contraintes et sans lendemain, en jugeant sur l’apparence. La solitude est ensuite souvent au rendez-vous. Des questions doivent se poser ? Une vie voulue sans contrainte est-elle un nouvel idéal ?

Mais, n’est-il pas plus important d’avoir la tête bien faite avec un esprit d’ouverture plutôt qu’une bien pleine tournée vers soi ?

L’éternel besoin de s’approprier de nouveaux biens et de vouloir toujours gagner plus pour consommer plus, enferme le consommateur dans un monde où il ne prend plus le temps d’être citoyen. Ce comportement peut générer une insatisfaction permanente. Le bonheur doit se préparer dès l’école en expliquant que la notation et la course au classement des élèves ne doit pas interdire l’entraide. Ainsi leur mise en concurrence plus tard et la compétitivité dans le monde du travail devrait aussi permettre l’accompagnement et le compagnonnage dans l’intérêt général même d’une entreprise. 

Conclusion 

Ainsi le futur citoyen aura peut-être eu la prise de conscience nécessaire à prendre rendez vous avec lui-même qu’il ne connait peut-être pas encore assez bien, afin d’être en cohérence avec lui-même ; de repenser sa vie et pour soigner son mieux être.   

Est-ce que la méthode maçonnique peut le permettre ?

ETRE avant AVOIR sont les bases incontournables à expliquer aux élèves en âge et en capacité de le comprendre. 

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