Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Après : le travail

Respectable Loge, L’Etoile bleue, Orient de Toulon, Région 2 Alpes Côte d'Azur

Mots Clefs : BienveillanceCode

Je n’aborderai pas dans ce préliminaire la définition littérale du travail sachant que chacun d’entre nous, bien que n’ayant pas forcément les mêmes approches de ce principe, abouti aux mêmes constats et aux mêmes conclusions à quelques variantes près, à savoir que depuis la nuit des temps il est nécessaire de travailler pour vivre, que le travail est un droit pour tous garanti par la nation ;

A l’heure actuelle, le constat que nous devons faire est que le travail n’est pas également réparti entre les individus. Certains n’en ont pas, d’autres en cherchent, une certaine partie de la population vit du travail des autres, d’aucuns ne souhaitent pas en avoir car ils disposent de biens de subsistance qui les en exonèrent. Travailler c’est contribuer à l’effort collectif au sein de la nation et ainsi, sous réserve de rémunération se trouver associé à la production des richesses du pays. Le travail a donné son nom à ceux qui l’exercent : « les travailleurs » Qui sont ceux qui se cachent sous ce vocable ? C’est en général le peuple, partie intégrante des classes sociales qui reçoivent les ordres et les directives d’autres qui disposent des moyens appropriés de type privé ou d’État. Le peuple est la catégorie de population dominée par des dirigeants.

Cette masse active faite d’hommes et de femmes d’âge leur permettant de travailler (dans notre pays la loi y veille) œuvre à sa propre survie et par conséquent à la prospérité du pays. Nous sommes dans une société de consommation et ce sont ces critères qui conduisent une vie professionnelle associée à une génération de richesses qui produit le PIB.

Porter un avis sur ce constat c’est d’emblée se positionner dans une approche politique des choses qui mettra en évidence, ici les bienfaits du travail, là les disfonctionnements afférents. Le regard que l’on se doit de porter sur le phénomène doit être nécessairement critique et non partisan.

La problématique : analyse et réflexions

Le constat qui est fait, c’est qu’il n’y a pas toujours du travail pour tous. S’arrêter sur ce postulat serait négliger les circonstances qui font que dans certains domaines on manque de main d’œuvre, que dans certains autres il y en a trop ; et de s’interroger sur la répartition, la régulation de l’emploi dans notre pays et corrélativement, l’adaptation aux emplois en prenant en compte les critères sociaux dont les facteurs sont la rémunération, la pénibilité, la localisation, les avantages liés aux métiers, les perspectives en matière de retraite etc…Dans cette adaptation nécessaire aux évolutions économiques , technologiques on ne manquera pas d’intégrer la formation professionnelle tout au long de la vie car l’adéquation emploi /qualification ne manque jamais de rappeler à l’ordre toute recherche de développement. Un constat : Notre pays s’est démuni d’appareils de formation adaptés à la demande de cette main d’œuvre au point d’accuser un déficit très préjudiciable en la matière. Nous pouvons faire comme constat que, quel que soit le niveau technologique et la pression économique, il y aura toujours besoin d’un appareil de veille, d’ingénierie et de formation à la main de l’État pour résoudre l’équation entre l’adaptation des compétences nécessaires et les populations issues de l’école ou privées d’emploi. D’un point de vue socio-économique, il sera nécessaire d’adapter les rémunérations à chaque typologie de métiers, ceci afin d’éviter les désaffections de professions dont la nécessité est grande et de rétribuer à leur juste valeur ces acteurs économiques que sont ces travailleurs. Par rapport à l’entreprise privée, revoir le système de rétribution des actionnaires serait une des premières réformes à entreprendre afin de respecter une certaine équité entre ceux qui subissent, produisent, et ceux qui bénéficient souvent des subsides dont ils ignorent parfois l’origine au sens des efforts qui ont été nécessaires pour les assurer.

Propositions concrètes, opérationnelles, disruptives

En quoi ces propositions doivent être disruptives ? Elles s’inscrivent dans la prise en compte de conceptions, de paradigmes nouveaux qui sont apparus durant la crise que nous traversons.

On a vu au cours de cette période dramatique de Coronavirus, des professions mises à l’ordre du jour, redécouvertes et portées au-devant de l’actualité par la presse notamment, par l’appréciation qu’ont faite les hommes et les femmes de ce pays, – idem dans d’autres pays d’ailleurs-, de professions que nous avions considérées comme étant subalternes. Celles qui donnent du travail à un « petit » peuple celui qui innerve notre société de consommation habituée à ce que toutes contingences de la vie courante lui soient épargnées. L’une d’entre-elles qui composent l’axe fort de l’action de sauvegarde, de médication, de soin en tous genres, est celle qui constitue le corps médical, le personnel soignant en général, du médecin à l’agent de service en passant naturellement par les infirmières du secteur privé ou public, sans oublier les professionnels de santé associés, intervenants et fournisseurs divers auxquels on n’oubliera pas d’associer les chercheurs en qui se placent désormais toutes les espérances.

Pris de psychose générale, exacerbé par le gouvernement, les rédactions diverses, le peuple a eu peur. C’est simple à dire mais pas facile à expliquer tant des formes diverses se sont faites jour, appréhendées par les experts de diverses manières du fait de la découverte d’une pandémie inconnue et d’une crise exponentielle difficilement maîtrisable.

Tout un chacun, jeune et surtout « vieux » s’est tourné naturellement vers la providence que représente d’une part l’action publique et surtout ce corps médical vers lequel se tournaient toutes les espérances de salut. Ici furent redécouverts des métiers qui constituent habituellement le back-office, propulsés au front-office.

On a beaucoup applaudi les infirmières, comme la police avait été embrassée et louée par la foule lors de manifestations liées aux attentats. Mais le « soufflet » est bien retombé depuis (cf Gilets jaunes). Ne perdons pas la mémoire.

En parallèle, une autre façon de travailler se développe, celle qui consiste à pratiquer le télétravail. Il s’agit d’un nouveau mode, qui jusque-là modestement pratiqué, est venu par sa démultiplication, sa démocratisation, sa vulgarisation, bousculer les pratiques et les codes. Celui-ci aura incontestablement un impact sur les pratiques de travail futures, sur les méthodes et les organisations de l’enseignement dont il faudra tenir compte, adapter, encadrer. Cette crise que nous traversons avec difficulté doit nous servir à revoir les paradigmes dans lesquels nous évoluons certes mais aussi à reconsidérer les grands sujets de cette civilisation mondialisée, portant sur la consommation, en revoyant à la baisse certains de nos modes de vie, la planète dut elle en bénéficier. Et surtout au niveau interne profiter de cette schizophrénie générale pour reconsidérer celles et ceux qui ont, par leur travail contribué au maintien, ici de l’ordre général, là de l’exercice de la médecine sans jamais faillir, ailleurs de la sécurité sanitaire. Tous ces métiers que l’on se devra de revaloriser tant ils sont apparus pertinents et indispensables.

Selon moi une page se tourne et avec elle toute une civilisation bascule, puissions-nous en tenir compte afin que les nouvelles générations en prennent acte et réservent plus d’humanité à celle qui se profile.

  1. Apprenons à appréhender de nouveaux codes de travail face à un environnement qui change.
  2. Utilisons les nouveaux outils de communication que la technologie met à notre disposition et assurons-nous de disposer des moyens adaptés en cas de crise, afin de nous mettre dans la posture de « l’attente de l’inattendu »
  3. Reconsidérons l’homme dans sa plus noble dimension surtout quand il agit au service des autres en le rétribuant plus justement et en facilitant ses moyens d’action.
  4. Revisitons nos dispositifs de formation pour les rendre plus efficients et mieux adaptés à la demande.
  5. Ayons un regard bienveillant vers ceux qui travaillent au service des autres, aveuglés que nous sommes par un consumérisme effréné.

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