Le constat
Après le commerce des esclaves qui a privé le continent de sa jeunesse tout en enrichissant Manchester ou Bordeaux, la révolution industrielle du 18e au 20e siècle n’a pas bénéficié à une Afrique colonisée exclue du processus. Logiquement, l’Afrique est le grand perdant de la mondialisation. Le PIB de l’ensemble du continent est au niveau de celui de la France. Ses ressources naturelles (pétrole, gaz, or, uranium, terres rares, essence de bois, …) font même l’objet d’une nouvelle prédation chinoise. Sa dette s’élève aujourd’hui à 365 milliards de dollars dont en toute logique environ un tiers est dû à la Chine. Le service de cette dette entrave son développement et donc la condamne au chômage de masse.
257 millions de personnes souffrent de la faim en Afrique[1]. La situation s’est aggravée en raison à la fois des crises économiques et de la dégradation des conditions environnementales alors que de nombreux pays souffrent de la variabilité climatique ou de conditions climatiques extrêmes ou encore des deux à la fois. L’insécurité alimentaire s’est aggravée dans les pays touchés par des conflits souvent accompagnés de sécheresses ou d’inondations.
Les économies africaines sont très exposées à la fluctuation des prix des matières premières sur les marchés internationaux et en même temps à celle des monnaies (échanges et endettement). En Afrique 7 personnes sur 10 n’ont pas l’électricité. Ce manque d’électricité et le manque de qualification de la main d’œuvre font obstacle à l’arrivée d’investissements privés et au développement de l’activité économique. L’urbanisation s’accélère en Afrique de manière désorganisée (+4 % de population urbaine en plus chaque année). Les villages deviennent des villes. Mais dans les mégapoles africaines 43 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté faute d’infrastructures.
L’aide publique en provenance des pays riches pour l’ensemble du continent s’élève à seulement 37 milliards de dollars (la fortune personnelle de Monsieur Bernard Arnault s’élève à 100 milliards €).
Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), les deux tiers des migrants de l’Afrique vers l’Europe viennent d’Afrique de l’Ouest et leurs motivations économiques (manque de perspectives, qualité décevante des services dans le pays d’origine…) jouent un rôle fondamental dans la migration. Une fois en Europe, la grande majorité de ceux qui ont un revenu, soit 78%, envoient des fonds dans leur pays.
Le budget de Frontex[2] a bondi de 142 millions d’euros en 2015 à 340 millions aujourd’hui. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, veut encore l’augmenter et porter le nombre des garde-frontières européens de 1500 à 10 000, d’ici à 2024. Comptant 1,2 milliard d’habitants en 2017, le continent africain devrait avoisiner les 2,5 milliards en 2050. Sa population « pourrait quadrupler pour atteindre 4,4 milliards en 2100, ceci, malgré les pandémies, la famine, les conflits, … ». Alors qu’un homme sur six vit aujourd’hui en Afrique, plus d’un sur trois y vivrait dans un siècle.
La problématique : analyse et réflexions
L’économie africaine est entravée (carence d’infrastructures, dette), trop dépendante des cours des matières premières sur les marchés internationaux et trop peu pourvoyeuse d’emplois. Une part très importante de la valeur ajoutée africaine est captée par des grandes entreprises multinationales.
Le chômage de masse pousse une jeunesse africaine désespérée à quitter famille, amis et pays pour un avenir souvent illusoire en Europe. Cette migration prise en charge par les mafias s’accompagne de drames : extorsions, esclavage, morts…
Une très grande partie des fonds publics et privés versés par la France et par l’Europe aux gouvernements africains corrompus sont préemptés et réorientés vers la France et l’Europe (Luxembourg, Suisse, Lichtenstein, iles anglo-normandes, …) : comptes numérotés, immeubles, or, actions, …
Les liens historiques entre africains et européens, les dynamiques démographiques et migratoires entre les deux continents nous obligent à adopter une alternative à l’unique réponse sécuritaire.
Propositions concrètes, opérationnelles, disruptives
Ce programme créera de l’activité et de l’emploi sur les deux continents, réduira considérablement les flux migratoires et favorisera la démocratisation de l’Afrique et crèvera l’abcès de la colonisation et de l’esclavage.
[1] Bureau régional de la FAO pour l’Afrique et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA)
[2] L’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes créée en 2004
[3] Muhammad Yunus : développement économique et social à partir de la base
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