Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Une situation de crise dans une société démocratique justifie-t-elle une restriction des libertés ?

Respectable Loge, Les Françaises et Neuf Sœurs Réunies, Orient de Bordeaux, Région 16 Sud-Ouest

Mots Clefs : DémocratieLiberté

La liberté est un concept personnel, sûrement illusoire, à l’usage de tous. Paul Valéry écrit « La liberté est un de ces détestables mots qui ont plus de valeur que de sens, qui chantent plus qu’ils ne parlent ». Cette question de liberté amputée vient s’opposer à celui qui se croit maître de son destin et méconnait le déterminisme, principe qui soumet l’Homme aux lois naturelles. Mais d’autres objections aux libertés apparaissent : celles des Hommes envers eux-mêmes, c’est-à-dire les lois sociales et politiques. L’État, a fortiori en démocratie, agit en organe de régulation de la société. Un ensemble de règles, émanant d’institutions officielles, semble définir un cadre de vie qui ménage à tout individu une part de libre arbitre.

Ce système politique fonctionne tant bien que mal jusqu’à ce qu’une crise sanitaire renverse le fragile équilibre sociétal. Là, pris de court, l’État veut rassurer, montrer qu’il contrôle, quitte à mentir.

Dans l’affolement, il oscille entre confiance en la sagesse du Peuple (qui se signe des autorisations de sortie) et attitudes répressives, via la menace de sanctions si les concitoyens ne se comportent pas comme le Gouvernement l’entend.

Une mécanique punitive injustifiée est instaurée, la machine administrative et judiciaire gérant dès lors notre quotidien.

Des ordonnances liberticides (confinement des Seniors en EHPAD malgré leur grande dépendance relationnelle) sont promulguées à la hâte, sans examen critique, pour soi-disant protéger la population, contenir la propagation du virus (décompte quotidien des admissions en « réa ») et freiner le nombre de décès. Les médias jouent un rôle de mise en garde, relaient les instructions officielles : respecter …, se distancier…, se laver…, éviter…, tout un arsenal de termes militaro-hygiénistes. Bref, une grand’messe cathodique quotidienne qui entend infantiliser la société pour mieux la contrôler.

Et la Franc-Maçonnerie ?

Elle apparait timide, prônant l’ordre, l’obéissance, par sa tradition de ne pas s’opposer à la sphère politique (ne portons-nous pas un toast à la République ?). Les Tenues « distanciées » sont mises à l’index, la survie maçonnique est évoquée.

Est-ce la bonne méthode pour préparer « l’après » ?

Quel est ce concept au juste ? Pour ma part, il n’est qu’illusion, persuadé que tout repartira comme « avant ». Chacun aura son opinion sur ce point, tant il parait compliqué de prétendre changer une société en 6 mois. En revanche, SE changer est possible, s’éprouver en toute conscience, si nous « changeons l’ordre de nos désirs plutôt que l’ordre du Monde » (Épictète). Reprenons la pensée stoïcienne, libérons-nous de l’illusion de nous croire libres et transformons une contrainte (subie) en obligation (à laquelle nous pouvons désobéir).

Alors l’agrégation de nos volontés individuelles pourraient, toutes ensemble, permettre d’envisager la vraie libération : justifier, ou plutôt « rendre juste », nos nouvelles obligations par des actions libres et non contraintes.

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