L’écologie intégrale, réflexions sur l ‘écologie politique

Pour Dominique Bourg : « L’écologie intégrale passe par des aspects sociaux et écologiques, qui deviennent le centre de la société. C’est la première chose. La deuxième, c’est qu’on doit tenir compte des coûts écologiques dans la compréhension des phénomènes sociaux ». Pour cela, on dispose de deux indicateurs : les limites planétaires et l’empreinte écologique – nous en sommes aujourd’hui à consommer 1,7 planète en une année.

L’écologie intégrale fait appel à la notion d «’économie circulaire ».

                Le premier niveau d’économie circulaire, le niveau sur lequel tout le monde s’entend aujourd’hui, c’est la croissance verte, l’économie verte : on circularise des éléments épars à l’échelle des sites de production, mais sans aucune vision systémique des flux globaux.

                Le deuxième niveau se concentre sur les flux globaux et se focalise sur les matières premières en préconisant que le taux de croissance de consommation des matières n’excède pas 1%, au mieux 0,5% par an ; à cette condition, on parvient à circulariser une partie de l’économie.

                Le troisième niveau, c’est ce qui est appelé l’économie perma-circulaire, avec le retour à une croissance de 0,5% par an comme une première étape, et comme perspective de faire descendre les flux qui sous- tendent les activités à hauteur de ce que permettent les limites planétaires. En termes de stocks toutefois, pour le carbone et la biodiversité déjà détruite, le retour en arrière est quasiment impossible à l’échelle historique. Il convient de ne pas franchir les autres limites et surtout de revenir à des niveaux de flux, qui n’auraient jamais dû être dépassé. Il faut donc faire en sorte que les flux de matières non renouvelables n’augmentent plus, et ensuite qu’ils diminuent, ainsi que le volume de nos activités matérielles. Quant aux matières biologiques, il faut s’engager sur des pratiques régénératives comme l’agro-écologie et la permaculture, qui permettent de rétablir des équilibres écologiques, de restaurer les sols, la faune des sols, etc. on est donc bien dans une dynamique de décroissance, en tous les cas au début.

                Il y a donc bien, dans l’économie circulaire, trois niveaux différents et la permacircularité est le dernier. Au 2ème niveau, on applique les «5R» (réduire, réemployer, réutiliser, re-fabriquer, recycler) et on atteint une croissance économique faible. Mais une croissance toujours, qui continue d’exploser les limites. Dans un modèle permacirculaire, on contrôle tout ce qui rentre dans le système économique, les matières premières sont issues du recyclage ou bio sourcées (à base de végétaux) et on tend vers une empreinte écologique annuelle d’une planète.

Dans les mains des humanistes l’écologie intégrale peut être une pensée structurante et compatible avec une transition écologique programmée pour sortir de l’impasse capitaliste et de la prise de conscience d’une finitude planétaire.

* les propositions d’actions sont surlignées en rouge

L’écologie sociale et solidaire

Le schéma ci-dessus reste très explicite pour s’intéresser au développement durable ; il est à la croisée des trois pôles de l’activité humaine et constitue un triptyque incontournable applicable dans bien des domaines de réflexions humanistes.

Il nous propose trois espaces communs

Dans le Social et l’économique : c’est l’équitable.

On revient toujours au partage des fruits du travail et du capital.

La plus-value au sens marxiste du terme qui reprend force et vigueur chez de nombreux économistes.

Cette progression vers un idéal d’équité n’est sans doute pas encore satisfaisante.

Dans l’Écologique et l’économique : c’est le viable

Cette notion de viabilité est déjà un sujet en soit : parle –t-on de viabilité à court terme ou à long terme ?  La réponse nous rapproche sans doute de la notion de durable.

 L’adhésion à un projet de société de développement durable ne peut se faire que si l’ensemble des acteurs y ont un intérêt immédiat. Pour cela tout individu doit être en capacité de prendre en compte voire de défendre un certain nombre de valeurs, à la condition qu’un certain nombre de préoccupations de base soient résolus. C’est la description de la pyramide de MASLOW qui part des besoins primaires pour évoluer vers les besoins spirituels.

Dans l’Écologique et le Social : c’est le vivable

Construire des habitations à loyer modéré, limiter les coûts de transport, Produire et assurer une mixité énergétique seraient bien utile à notre société.

Comment faire ? Est-on en capacité de limiter notre liberté ?

 Pour aller dans cette voie, il est nécessaire d’avoir ce schéma en tête et vous verrez d’emblée que nombre d’actions peuvent être qualifiées de développement durable.

Propositions 

A/-          la production d’énergies renouvelables dans des régions ou elle peut être un outil de développement économique

B/-          la lutte contre l’obésité, l’éducation nutritionnelle et plus globalement les actions de prévention en matière de santé.

C/-          la recherche agronomique en direction de céréales de type sorgho.

 Réinventer ce concept et ce modèle économique de développement durable peut se faire aussi à l’aune d’une économie circulaire et permacirculaire dans le cadre d’une écologie intégrale