‘’Après’’

Environ quatre milliards d’êtres, soit la moitié de l’humanité sont priés ou tout au moins poussés à rester chez eux pour tenter d’enrayer la pandémie mondiale de Covid-19 !

Il y a là de quoi semer largement la panique sur l’économie mondiale et de pousser les Etats à prendre des positions sécuritaires et à adopter des politiques interventionnistes. Si cette crise sanitaire pose de nombreuses questions actuellement, elle en amènera immanquablement de nouvelles, lorsque la pandémie sera terminée !

Le Covid-19 sonnera-t-il la fin du capitalisme ? Nous dirigerons-nous vers un nouveau système ? A quels changements doit-on s’attendre en France ? En Europe, dans le monde ?

Cette pandémie peut-elle modifier les comportements des Etats et des citoyens face au réchauffement climatique ? Enfin, est-ce que les Etats vont s’entendre et renforcer la coopération internationale ? Souhaitons-nous un réel changement en lien avec la problématique climatique ?

Le manque de coordination dans les premières phases de la crise nous incite à être très prudents.

Probablement qu’il y aura de nombreux changements ! Espérons-le et mettons tout en œuvre pour poursuivre et valoriser les solidarités qui se sont créées. Cependant, faisons très attention à ne pas basculer dans le souverainisme. La coopération internationale est indispensable pour combattre cette pandémie, même si le rôle de l’Organisation Mondiale de la Santé est matière à débat. Il y aura aussi des changements dans la sphère familiale, de nombreuses questions et réflexions sur notre relation aux autres, au travail, aux nouveaux métiers, à l’importance et au rôle déterminant des enseignants. Egalement, il nous faut prendre en considération les manifestations pour le climat, les élections des partis politiques écologistes, la prise de conscience de nombreuses entreprises sur la mise en place rapide de mesures liées au développement durable.

Le télétravail : Risque ou opportunité ? Celui-ci va prendre de l’ampleur avec automatiquement des conséquences sur la vie quotidienne et des avantages, comme la limitation des déplacements entrainant une diminution de la pollution. Soyons vigilants et trouvons un juste milieu entre les nombreux contrôles qui évitent le développement de la pandémie et le respect de la sphère individuelle.

On peut, malheureusement, envisager une progression des partis populistes à la faveur d’une situation économique détériorée, confortée par certains dirigeants de grands pays comme les États-Unis, le Brésil, qui ne répondent pas efficacement à la menace sanitaire car, toujours dans le déni !

Qu’avons-nous retenu de la crise sanitaire ?

Sans aucun doute, une prise de conscience de la peur de la mort qui peut être une expérience douloureuse si celle-ci ne trouve pas d’exutoire. La mort une finitude ?

Pour atténuer les difficultés et permettre de s’échapper, les nouvelles technologies créatrices de divertissements sont largement utilisées, comme Internet, Netflix, la multitude de chaines sportives ou autres médias.

La famille peut ainsi, dans ce contexte particulier, redevenir une valeur fondamentale !

Les impacts sur le plan économique : Les changements doivent être un accélérateur de prise de conscience au même titre que le télétravail. Le management à distance est différent de celui en présentiel. Celui-ci pourrait, en définitif, ressortir enrichi.

Il existe d’autres formes de réflexions qui pourraient être associées à la lutte contre cette crise sanitaire, comme, celles des relations de proximité qui pourraient contribuer à la réinvention des circuits courts. Notre relation face à l’environnement doit avancer rapidement, être équitable et pérenne.

La réinvention dont on parle concernera en premier lieu, le sens. Il nous faudra donner du sens au sein des organisations pour déterminer ce qui est vital ou important dans les actes ou activités qu’on projette et réalise. Peut-être que la crise nous aura permis d’échapper à la routine et qu’elle deviendra une formidable opportunité ?

Quel avenir et comment penser à l’après ?

Nous sommes dans une grande période de changements et les solidarités doivent renaître dans nos relations sociales, nos comportements, notre conscience collectives, notre société, nos valeurs !

Tous maçons et plus de profanes ?

Remettre le collectif en avant par rapport à un monde individualiste révolus ?

Etre attentifs aux autres ?

De nombreuses réflexions ont vus le jour depuis plusieurs mois sur des initiatives d’associations sur le thème du Monde d’Après (Inventer le monde d’après par la croix rouge, WWF…), de partis politiques, de syndicats, d’instituts ….

Voilà les grands thèmes communs qui ressortent de ces réflexions :

1) Remettre la protection santé au cœur des volontés politiques en créant un grand ministère social et des solidarités.

2) Accélérer la transition écologique :

1. Plan de rénovation énergétique

2. Le Green Deal Européen

3. Le climat doit être placé au cœur des plans de relance

3) Bâtir une société plus solidaire

1. Revenu universel d’activité

2. Accentuer l’égalité professionnelle et l’inclusion dans l’emploi

4) Relocaliser au niveau national des activités essentielles à notre sécurité :

1. sanitaire

2. Alimentaire

5) Transformer le monde du travail

1. Réflexion sur le télétravail

2. Accompagnement des entreprises sur la transformation énergétique

3. Passer de l’économie coupable à l’économie responsable

4. Dispositif d’embauche des jeunes

5. Revaloriser les métiers dont on a vu l’importance pendant la crise (Infirmières, soignants, métiers du grand âge, chauffeurs routiers.)

6) Mettre en place un pouvoir citoyen au plus près du local

7) Et plus philosophiquement, repenser notre approche de la mort et de son accompagnement.

Nous y ajouterons quelques pistes complémentaires issus de notre réflexion :

– Pourquoi ne pas créer tout simplement un ministère des utopies

– Ou une assemblée citoyenne du futur

Utopies ? Se berce- t-on d’illusions en Maçonnerie ? Notre pouvoir d’agir semble bien inférieur à celui aux lobbies économiques ?  Les idées et les utopies ne manquent pas, il faut maintenant les prioriser et les mettre en action par une volonté politique.

L’ensemble de ces réflexions mettent en lumières les principes de notre ordre. Le Grand Orient, par sa culture, son histoire, ses outils maçonniques peut être un acteur majeur et efficace dans la réalisation de ces utopies.

Le GO avait tenté de lancer les « Utopiales » !  L’Utopie, c’est essayé de faire le lien entre l’individu et le collectif ! La Vie est un risque perpétuel comme le mouvement de marcher ! C’est la recherche d’un équilibre constant !

Chaque Maçon peut porter la parole autour de lui, dans sa citée, à son travail, dans son groupe familial et distillé des idées qui germeront comme autant de petites utopies qui grandiront ensuite !

Notre famille maçonnique a une mission prépondérante et doit pouvoir répondre aux attentes des Sœurs et Frères des Différentes obédiences à travers ce livre blanc.

A nous maçons de le vouloir …