Un nouvel Horizon : La fin ou le début ?

La problématique

Le période de confinement et de post confinement a été vécue par la plupart d’entre nous avec une certaine angoisse de la maladie pour nous et nos proches et comme une privation de liberté, un repli sur soi et une remise en question de quelques-unes de nos certitudes.

Elle a permis de prendre du recul sur des thèmes majeurs comme ceux de notre société de consommation, une mondialisation guidée par le profit à tout prix, l’écologie et la préservation de notre planète, ….

Elle a aussi fait évoluer notre rapport au travail, à la famille, à la mort et même à notre engagement maçonnique.

Alors, après, plus rien ne sera comme avant ?

C’est ce que nous étions dit après les attentats de 2015, mais le « naturel » est vite revenu au galop avec tous les travers que cela induit.   

Analyse de la situation

La caractéristique principale du processus de confinement semble avoir été sa soudaineté : avant le 12 Mars, le COVID semblait être une nième grippe H1N1 dont nous n’étions qu’une « succursale » de la Chine.

Le 12 Mars au soir, le discours du Président nous a cueilli à froid et le 16 Mars, nous étions confinés sans comprendre vraiment ce cela allait induire de changement dans notre vie : le mot « guerre » était employé et l’inconscience de certains contrastait avec le catastrophisme d’autres.

Tout de suite, la population a été divisée en deux « camps » : ceux qui ont dû continuer à travailler malgré le risque et ceux qui sont restés chez eux pour se protéger et protéger leurs proches.

Pour tous, l’éloignement des proches à part la cellule familiale a été une réalité et le soutien physique aux plus fragiles, nos anciens, a été impossible : « quand on aime ses proches, on ne s’approche pas »

Rapidement, nous avons fait le tri entre le « vital » (alimentation de base, culture, soins vitaux, …) et l’accessoire (achat de vêtements, bijoux, maquillage, voiture, …)

Nous nous sommes raccrochés au passé : faire des gâteaux, cuisiner, revoir des films culte et les faire découvrir à nos enfants, comme pour conjurer ce que la modernité nous offrait

Cette période a été celle du repli sur soi mais pas toujours celle de la générosité : un seul sujet le COVID et pendant que nous comptions nos morts, ceux des Kurdes en Syrie, des libanais, des arméniens passait à la trappe de nos médias

Cette période a été pour nous, maçons, compliquée à gérer parce que notre vocation de continuer hors du temple notre œuvre maçonnique était compliquée dans cette situation. Le besoin de fraternité, de solidarité entre nous était contrarié par notre isolement physique loin de nos frères et sœurs, de notre rituel et du rythme de nos tenues (même si nous avons essayé de compenser par des tenues virtuelles en visio-conférence).  Elle a été aussi l’occasion pour certains, de se questionner sur leur engagement maçonnique et de le replacer au centre de leur vie personnelle, professionnelle et familiale avec des conséquences quelquefois définitives.

Aujourd’hui, une nième restriction vient perturber notre quotidien : le couvre-feu à 21h00 dont le terme même, nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire.

Le fossé se creuse entre ceux qui, vivant dans l’angoisse pour eux et leurs proches veulent plus de protection, de mesures de distanciation et de discipline et ceux qui, comparant les 33 000 morts du COVID en France à la totalité des 350 000 morts dans la même période craignent plus les conséquences du COVID sur l’emploi, nos libertés et notre qualité de vie que le COVID lui-même. Rudy RICCIOTI évoque même le terreau d’un état d’esprit favorable au Front National qui pourrait nous entrainer vers une période fascisante.

Propositions d’actions concrètes :

Œuvrer pour assurer notre autonomie sur le territoire européen en termes d’agro-alimentaire primaire, de médicaments de base même au prix d’un surcout

Créations de quotas par production de produits en tout genre

Création d’une prime à la consommation sous forme d’un revenu minimum à la consommation avec des contraintes strictes :

• Produits Français, 
• Impossibilité de sortir d’une famille de produit

Créer un observatoire de la consommation, pour limiter à la fois la sur consommation, la production de déchets (notamment les emballages) et le transport de cette production excessive ; Objectif : limiter la consommation à ce que la planète peut produire (nous avons gagné 3 semaines de surconsommation sur une période de 2 mois de confinement et 3 mois de reprise !!!!)

Faire la promotion de la FRUGALITE : modérer tous nos appétits de consommation, de déplacement et d’appropriation

Une vraie réflexion collective, un grenelle de la fin de vie, pour se laisser le choix individuel de comment et quand finir sa vie et se poser la question de la nécessité de prolonger la vie au maximum sans autre débat.

La proposition à mettre en exergue

Poursuivre après le confinement, en loge et au dehors, la distinction nécessaire entre ce qui est essentiel ou pas, et aller progressivement de la société de consommation individuelle à celle du vivre ensemble avec le respect :

–  De la planète en consommant local (taxer durement le transport des biens et des personnes) et frugal (en taxant aussi les emballages, les produits non essentiels)

–  Des autres en prônant une laïcité rigoureuse et humaine

–  De soi-même en respectant les choix personnels de chacun