Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Un nouveau Contrat Social

Respectable Loge, Demain, Orient de Paris, Région 11 Paris 1

Mots Clefs : Ecole républicaine

Celui qui diffère de moi loin de me léser m’enrichit.

Dans le Petit Prince, Antoine de Saint Exupéry dresse de façon métaphorique l’histoire de mondes peuplés d’individus ô combien différents. Il nous force ainsi à nous interroger sur notre condition humaine et sa complexité. Cette citation, qui doit résonner au plus profond de chaque Franc – Maçon, nous force à nous interroger sur l’harmonie du monde dans lequel nous vivons.

La crise que nous sommes en train de traverser, et dont les conséquences sociales et économiques ne font que commencer, n’est que le révélateur d’une situation complexe qui se développe depuis des décennies dans notre société. Or la situation est grave. Des visions du monde toujours plus opposées les unes des autres se font face, faisant ainsi naître de plus en plus de troubles dans notre monde où l’invective et le populisme prennent la place sur la Raison et la modération.

État des réflexions sur la crise

Cette crise nous contraint ainsi à devoir accélérer notre réflexion sur ce que doit être le rôle de l’État dans le monde de demain. Les travaux du groupe de travail permettent d’ailleurs, à eux seuls de mesurer, à quel point il n’est pas aisé, d’atteindre un équilibre entre des opinions éparses et particulièrement affirmées. 

S’il est de notre obligation à nous Francs – Maçons de réfléchir et de participer activement à la création d’un monde harmonieux où chaque individu doit pouvoir s’épanouir, librement, dans le respect de l’autre et de sa personne, sur ce même terrain, deux familles de pensées s’opposent systématiquement depuis la création de notre système Républicain. La synthèse qui suit va tenter de les résumer.

– D’un côté, les tenants d’un État centralisé, fort, qui doit planifier et réguler toute forme d’activité pour permettre le développement et l’épanouissement de chaque personne. Au risque cependant d’imposer un égalitarisme entravant les libertés de chacun ;

– Et de l’autre un état passif qui devrait laisser la place entière au marché et aux différents intérêts particuliers. Au risque quant à lui d’accroître les inégalités de revenus entre les individus et de créer une forme d’esclavage moderne.

Ces théories ont été conçues en réaction les unes aux autres au cours de multiples luttes sociales et politiques. Mais le constat demeure, si   nous ne pouvons pas construire un monde nouveau en opposant systématiquement les individus et les sphères, en revanche des solutions existent :

– Tout d’abord les sphères publiques et privées ne sont pas opposées ! Elles sont au contraire totalement interdépendantes et construire une pensée politique en niant ce fait, d’un côté comme de l’autre, ne peut conduire qu’à l’impasse.

– Ensuite, c’est d’ailleurs bien dans une impasse que nous nous trouvons aujourd’hui, avec toutes les formes de réactions que notre société éprouve et qui se matérialisent, d’un côté, par un désengagement massif du citoyen modéré et de l’autre, par la montée des extrêmes qui eux conservent un solide ancrage militant.

– Enfin, c’est à nous qu’il appartient d’inventer un nouveau modèle Étatique fondé sur l’écoute, la Raison et garant des libertés individuelles. Ne serait-ce d’ailleurs pas là le rôle de l’État, celui de garantir que chaque individu puisse s’épanouir et se développer à son rythme dans un environnement harmonieux.

Et pour se faire développer une politique et des outils permettant de protéger un citoyen affaibli tout en permettant à un citoyen plus éclairé de se développer au service de l’humanité, sans systématiquement opposer l’un par rapport à l’autre.

Un document de synthèse de deux pages ne peut permettre que d’esquisser le début d’une analyse sur ce que devrait être le rôle de l’État dans le monde de demain. Ces travaux ne pourront donc apporter qu’un début de réflexion à chacun d’entre nous.

Propositions concrètes

Tout d’abord, il appartient à l’État de former dans les écoles républicaines et tout au long du parcours d’apprentissage des citoyens éclairés.  Cela passe par une réforme massive de l’enseignement de l’éducation civique, d’une part, en termes de volume horaire assigné à cette matière, et d’autre part, en termes de compétences des professeurs qui dispensent cet enseignement. C’est de cette manière que les citoyens du futur deviendront des citoyens éclairés et que  l’État pourra  garantir par leur assimilation au cœur de la République.

Ensuite, l’État doit renouveler son mode de fonctionnement afin d’inciter la participation active de tous les citoyens. Cela passe par la multiplication des instances de dialogue avec la société civile, tels que les CESE ou les conventions citoyennes, tout en créant un véritable espace permettant de centraliser et d’analyser toutes les données collectées en toute objectivité.

Ces instances devraient permettre le développement d’une information de qualité, avec des débats de fond en mesure d’éclairer les citoyens sur les sujets de société.

L’État doit, enfin, être le moteur d’une régulation éclairée permettant à chacun des individus et des organisations de se développer. Cela passe par une réforme structurelle de son organisation centrale et territoriale afin de permettre à l’État de se recentrer sur ses missions prioritaires et de déléguer à d’autres acteurs publics ou privés des fonctions non essentielles.

Proposition phare

Ce n’est qu’en bâtissant un nouveau contrat social que nous arriverons à maintenir notre unité et à engager les citoyens dans un modèle raisonné seul à même de combattre le rejet actuel des modèles établis.

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