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Livre blanc

Trois crises nous obligent

Respectable Loge, Fidélité – Travail, Orient de Montpellier, Région 8 Languedoc - Roussillon

Mots Clefs : Généralités

La crise du Covid 19 est une crise sanitaire majeure dont nous ne connaissons pas encore les dommages et les conséquences sur notre civilisation et nos sociétés. Francs-Maçons, et hommes libres, nous sommes légitimes pour formuler des propositions et contribuer à une réflexion sur le futur de l’humanité.

Trois crises nous obligent

Cette pandémie révèle trois crises majeures préexistantes, une crise de la raison d’Être, une crise de confiance, une remise en cause du savoir que notre interrogation sur le sens du progrès et la réaffirmation d’une autre organisation du partage de la connaissance comme chemin d’émancipation et de fraternité doivent pouvoir endiguer.

Une crise de la raison d’être : Le progrès matériel et son corollaire la possession se sont largement développés dans nos sociétés. Jusqu’au point où l’Avoir a envahi la raison d’être dans la confusion d’un bonheur dont il serait la marque. Leur logique évoque les stades de la rétention anale : tout garder, ne rien restituer, pour mieux contrôler le monde ; avidité, cupidité, rapacité sont les ressorts de leurs actions. Par ailleurs, il n’y aura pas d’espace durable de progrès ni social ni économique hors un rééquilibrage aujourd’hui encore hypothétique de l’écosystème sur lequel repose celui du « vivant » sur notre planète.

Une crise de confiance généralisée : La crise de confiance est forte entre des citoyens qui s’en remettent de moins en moins à leurs représentants politiques. Le décalage grandissant entre la parole politique et les résultats de l’action politique trouble le discours et détruit la confiance. Ainsi nos démocraties représentatives sont sérieusement affaiblies et la tentation d’un état autoritaire qui sait agir rapidement est forte. Il devient ainsi très difficile de savoir qui décide et au bénéfice de qui. Ce sentiment d’impuissance renforce l’idée que nos institutions sont devenues inefficaces et sans réelle capacité de changer le monde. Cela affecte profondément notre jeunesse qui se désengage de la vie politique et fuit les urnes. Et finalement cette défaillance relative de notre système vient de cette incapacité du politique à apporter des garanties. Francs-maçons nous nous sentons interpelés pour apporter notre contribution au rétablissement de la confiance indissociable de celle sur les évolutions vers le « monde d’après ».

La remise en cause du savoir : Notre culture est héritière des Lumières, elle repose sur la valeur donnée à la raison indissociable de l’accès au savoir. Elle détermine notre engagement dans le progrès, attentifs aux conditions exigeantes de sa progression et de ses effets sur l’humanité. Cette relativité du Savoir se caractérise par une remise en cause des cultures et des valeurs et se traduit par la montée en puissance des communautarismes et du multiculturalisme. La raison s’éloigne et avec elle la critique argumentée, constructive, source de respect et mère de toute démocratie.

Cinq verbes nous éclairent

  • Avoir raisonnablement

Passé au crible de nos valeurs humanistes l’examen des conditions d’accès à « l’Avoir » deviennent donc un devoir dont nous ne pouvons pas sous évaluer les difficultés. La véritable question n’est pas aujourd’hui d’entrer dans une phase de décroissance alors que tant de besoins restent à satisfaire pour les plus démunis mais de créer un processus respectueux de l’environnement qui modifie le contenu de la croissance et de la diffusion du savoir.

  • Savoir prioritairement

Le savoir c’est comme le bonheur, on peut le partager sans s’en priver. Si les innovations techniques et scientifiques fourmillent de nos jours, l’évidence d’un progrès pour notre civilisation est pour le moins discutable. Le savoir est dynamique, il est la résultante d’une transmission sur laquelle chacun de nous, apporte sa pierre pour à nouveau transmettre la valeur qu’il a ajoutée sur le savoir reçu. Ce partage du savoir est plus que jamais une condition à satisfaire tout au long de la vie pour préserver les perspectives de pérennité, dont dépendent la paix, la liberté, le progrès partagé.

  • Pouvoir collectivement

D’une part il va bien falloir que toutes les instances gouvernantes à travers le monde, quelques soient l’histoire, les cultures et parfois leurs divergences, trouvent dans la négociation un terrain propice à un équilibre des forces privilégiant la paix et répondant aux aspirations des populations. D’autre part, il faudra mettre en place des mécanismes de démocratie citoyenne permettant de retrouver plus de confiance dans les rapports entre gouvernants et gouvernés.

  • Partager équitablement

Partager est une notion complexe qui résiste à l’analyse conceptuelle. Elle est inscrite dans nos gênes, car toute forme de société fait partage et oblige à l’échange. Partager c’est donc d’abord répondre à un questionnement du « Je ». Partager paraît indissociable de la prise de conscience indépassable d’un destin commun, du fait même de l’interdépendance de tout ce qui vie sur terre. Partager c’est finalement donc répondre au questionnement du « Nous ». Ce destin commun nous oblige à donner un « sens » et à bâtir une humanité meilleure et plus éclairée. Cette « mission » passe par la transmission et le partage du savoir et de la connaissance.

  • Fraterniser solidairement

La contrainte du constat des dommages climatiques et environnementaux de plus en plus prononcés et de la rapidité exponentielle des atteintes portées au « vivant » en tout point de la planète oblige à la solidarité. En cela la confiance demeure l’élément clef. Or il ne peut y avoir de confiance sans  rencontre et donc sans réciprocité. Pour retrouver ce capital-confiance, il faudra apporter dans les plus brefs délais des droits garantissant des conditions de vie respectueuses de la dignité des populations les plus démunies. Cette crise replace donc la Fraternité comme une exigence et non plus comme un droit.

Notre chaîne d’union est une réponse symbolique. Elle témoigne de notre opposition à toute ségrégation, segmentation, et à toutes les formes de communautarisme.

Sept chemins (entre autres) nous guident vers un nouveau contrat social ?

  1. Passer du plus au mieux : Favoriser l’élévation du niveau de vie sans abaisser sa qualité
    1. Augmenter les durées de garantie des objets afin de lutter contre l’obsolescence programmée
    1. Favoriser les produits alimentaires locaux par une TVA adaptée
  • Passer du « certain » profane au « doute » de raison 
    • Partage de la connaissance pour tous par une éducation laïque réaffirmée
    • Travailler dès l’enfance sur les valeurs humanistes, la nécessité du respect et du débat
  •  Passer du quelques-uns à tous : Favoriser la participation citoyenne
    • Élections par internet au niveau local
    • Instituer au niveau des collectivités territoriales le principe de subsidiarité
  •  Passer du Monde au continent : Reconquérir nos souverainetés au niveau européen
  • Garantir la souveraineté alimentaire et sanitaire de la France et de l’Europe
  • Protéger la vie privée et réglementer l’utilisation des données personnelles recueillies par les GAFAM
  •  Passer du feu à la Terre
  • Accélérer la prise de conscience de notre destin commun
  • Garantir les accords signés sur la réduction des émissions (Cop 21 Paris)
  •  Passer du Je au Nous
  • Construire un projet européen humaniste pour lutter contre la barbarie et la haine
  • Favoriser l’émergence de nouveaux leaders à la hauteur du désengagement des peuples
  •  Passer du « lui » au frère
  • Transmettre à notre jeunesse la nécessité de la fraternité
  • Renforcer la protection de toutes les minorités

Ce nouvel équilibre pourrait s’appuyer sur la mise en forme d’un nouveau contrat social avec d’autres formes de démocratie participative, fondé sur la connaissance, montrant que nous sommes tous liés et que cette universalité de fait nous oblige à une plus forte solidarité humaniste. Donner du sens, rétablir la confiance, transmettre et éduquer, parvenir à partager pour construire le chemin de la fraternité. C’est là notre levier, à nous Franc -Maçons.

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