Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Pour une France riche de ses citoyens et fraternelle

Respectable Loge, Le Réveil Charolais, Orient de Paray le Monial, Région 6 Est et Loges de Suisse

Mots Clefs : Responsabilités

Le président Emmanuel Macron a affirmé à propos de la pandémie qui frappe la planète que « le jour d’après ne sera pas le jour d’avant ». Quels objectifs, dès lors, peuvent-être envisagés ?

Toute grande expérience inédite vient ranimer une puissance résiliée qui doit nous pousser à nous transformer. Un nouveau paradigme doit sortir nos sociétés de la crise systémique majeure qu’elles traversent et qui détruit leurs fondements-mêmes.

Sortir de la prédominance de l’idéologie consumériste, du capitalisme ultralibéral et financier. Il faut adopter une logique non plus quantitative, mais qualitative, qui remette l’homme, le vivant et la planète au centre de tout. Certaines personnes, associations ou entreprises ont déjà commencé à initier ce processus. Nous devons être nombreux à nous mobiliser pour le poursuivre.                   

La mutation du travail : « Enfin, il est probable que le travail va changer. Pas seulement sur le plan pratique, car c’est une affaire entendue–le télétravail va connaître un essor sensible au cours des prochaines semaines et s’imposer comme une façon normale de travailler… Mais c’est dans la façon d’envisager son travail que les choses sont susceptibles de changer en profondeur. Les Français, au cours de la décennie précédente, ont réalisé l’importance de maintenir un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle… » (IFOP).                                                        

La crise des valeurs que traversent nos sociétés est en partie liée à l’effondrement des grandes religions.  Cet effondrement a eu pour conséquence en Europe une perte de l’intérêt collectif qui a débouché dans les années 80 sur le développement d’un individualisme consumériste. Celui-ci a fait disparaître le lien social qui favorisait le vivre ensemble à partir de valeurs communes.  Ces valeurs- universelles-qui rassemblent les hommes sont au nombre de six : la recherche de la vérité, la justice, le respect d’autrui, l’amour et la fraternité. Et la liberté ! (L’être humain doit avoir la possibilité d’exprimer ce qu’il est, sans entrave). Ce sont typiquement-là les fondements de la Franc-Maçonnerie. Le drame de l’Occident moderne est d’avoir émancipé l’individu qui a bien souvent joui de sa liberté en oubliant ses responsabilités vis-à-vis des autres, des générations futures et de la planète. Or « entre 2014 et 2019, sur une liste de 22 mots, les mots « solidarité » et « fraternité » sont parmi les mots dont le nombre de citations a le plus progressé. Dans le même temps, les mots plus individuels de « plaisir » et de « réussite » ont nettement baissé…Cette hausse des valeurs collectives en dit long sur l’absence de collectif que ressentent les Français aujourd’hui… (IFOP)

Est-ce une vision un peu utopique ? Bien sûr ! Quand les « Lumières » du XVIIIe siècle imaginaient une démocratie laïque tout en vivant dans un monde religieux et royaliste, c’était une utopie… qui est devenue réalité ! Il faudrait par exemple une gouvernance mondiale pour régler les problèmes planétaires : questions environnementales, échanges économiques et régulation financière, problèmes sanitaires…Etc. Les corps intermédiaires, les ONG, les associations, les réseaux sont nécessaires pour soutenir de nouveaux modes de production et de consommation, mais aussi de vivre ensemble. Et de manière ultime, c’est chaque individu qui est concerné. « soyez le changement que vous voulez dans le monde », disait Gandhi. Car comment accepter le saccage de la planète ? La détérioration des rapports humains ? Ces dégradations sont telles que nous n’avons d’autre choix que de réagir. Plus nous serons nombreux à en prendre conscience et à agir en conséquence, plus nous pourrons construire un monde plus solidaire, plus humain.

L’environnement : « ce qui est clair, c’est que le volet sanitaire de la conscience écologique qui ne cesse de s’affirmer depuis deux ans, va sortir fortifié de cette crise. La dégradation de notre environnement, en particulier les effets nocifs de la pollution sur les Français, est une préoccupation qui a bondi depuis trois ans… De fait, la proportion de Français déclarant qu’ils font « de plus en plus attention aux conséquences que pourraient avoir sur la santé les produits qu’ils achètent » n’a jamais été aussi haut » (IFOP).

Voltaire a lancé, dans son Traité sur la Tolérance, un appel à l’amour de ses semblables : « puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères ! Qu’ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail…Si les fléaux de la guerre sont inévitables… ne nous déchirons pas les uns les autres dans le sein de la paix… ».

Dans quel monde vivrons-nous ? Au cours des prochaines années, le monde connaîtra de nombreux bouleversements. Les populations continueront d’augmenter, les migrations aussi, avec des millions de réfugiés supplémentaires.  Les États-Unis ne seront plus la seule puissance dominante : concurrence de la Chine dès maintenant, en attendant celles de l’Inde, du Nigeria… Des avancées numériques dans les biotechnologies, les nanotechnologies, les neurosciences feront apparaître des mutations majeures. Et elles vont améliorer considérablement nos modes de vie. Mais les catastrophes climatiques seront toujours là. Un grand nombre d’espèces vivantes seront menacées ou disparaîtront. Les pollutions de l’air et de l’eau seront toujours présentes. Le réchauffement de la planète ne sera pas réglé. Et on ne peut pas exclure les ravages de guerres nouvelles et du terrorisme. Mais pour l’heure le plus préoccupant, c’est cette crise économique et financière qui risque d’être durable

Dans quelle France ? La France devrait être parmi les dix premières puissances économiques du monde et la deuxième d’Europe. Elle ne manque pas d’atouts, d’ordre géographique et démographique, auxquels s’ajoute son rayonnement international. Et parce que sa population multiethnique et pluriculturelle se reconnaît dans les valeurs communes de la République (égalité, tolérance, libertés, laïcité, droits de l’homme…). Mais ces valeurs ont été mises à mal : l’État doit réfléchir son avenir avec fraternité, solidarité et compréhension. Il doit penser à la jeunesse en priorité, devenir leader dans l’Europe et dans la francophonie…Il faudrait aussi quelle redéfinisse la laïcité et qu’elle repense la place des religions.

Le système éducatif, est à la fois sous-performant et inégalitaire. Quel constat ? Le Primaire est singularisé par une très grande hétérogénéité des pratiques et des publics. Le Collège souffre de trop grandes rigidités, ignorant aussi la diversité des apprenants. Quels remèdes ?  Mieux assurer la formation des enseignants (initiale et continue), proposer des programmes de qualité, réduire les pesanteurs administratives, développer l’apprentissage, rendre les chefs d’établissement plus autonomes, ouvrir l’école sur des intervenants extérieurs, etc. L’école, atelier des intelligences, ascenseur social, doit donner l’égal accès à la connaissance pour tous. C’est aussi une condition de la richesse de la France. 

Conclusion : pour en finir avec la détérioration de nos vies et de la planète, exacerbée par la crise actuelle, il nous faut donc développer responsabilités individuelles et collectives, alliant liberté et fraternité.

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