Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Pour une économie responsable et fraternelle

Respectable Loge, La Parfaite Égalité, Orient de Albi, Région 17 Sud et Loges d'Espagne

Mots Clefs : DignitéJusticeRespectUtopieViabilité

État des lieux 

L’Humanité est passée progressivement d’une économie de survie à une économie marchande, mouvement accéléré par l’émergence de l’ère industrielle, semblant atteindre son apogée dans le siècle présent. L’Humanité n’est-elle pas passée d’une économie grégaire de conservation de l’espèce (groupe, ethnie, nation) dans un environnement qui lui semblait dominateur, à une économie pensant dominer la nature cultivant un individualisme forcené tant à l’échelle des individus  que des groupes sociaux ?

La crise sanitaire a forcé la collectivité et son économie à se mettre en pause et a eu pour effet de permettre à chacun de pouvoir s’interroger sur le sens donné à sa vie, son rôle dans la société, sur les contraintes liées à un productivisme sans limite, mais a également mis en évidence la fragilité financière d’un trop grand nombre d’entreprises, une érosion de la mixité sociale pour ce qu’il y a de plus flagrant et une mise à mal de notre environnement.

Dans cette situation, comment analyser les valeurs revendiquées par la Franc-maçonnerie :

Liberté : peut-on librement modifier unilatéralement le paradigme de l’économie libérale ?

Égalité : La suprématie, la loi du plus fort ne transforment-elles pas l’obligation originelle vitale du « nous sommes » par « je possède donc j’existe » sans souci de l’autre ?

Fraternité : ce système économique qui juge le bonheur sur la notion de croissance des biens matériels n’est-il pas responsable du pillage des ressources, de la dégradation de l’environnement, et ce au détriment des plus faibles, les entraînant dans une détérioration de leurs conditions matérielles et d’espérance de vie ? Être Frère n’est-ce pas faire « corps » ?

Un système qui court à sa faillite

Le système économique n’est plus là pour gérer la rareté et la répartition équitable des ressources naturelles, ni mettre à disposition des individus la possibilité de vivre dignement. Il réduit l’Homme à être un simple acteur économique dont la finalité ne serait que « l’avoir » au détriment de « l’être », niant son existence dans la sphère sociale, concentrant dans les mains d’une minorité, l’essentiel du bien commun, faisant fi de la juste répartition de ces richesses. Révélant l’interdépendance des économies mondiales, la crise sanitaire met en évidence la nécessaire réorganisation des rapports entre nations devant permettre à chacune de redéfinir ses besoins essentiels, exigeant au minimum de revenir à une économie locale de subsistance pour assurer les besoins vitaux et remettre au-devant de la scène le cadre de vie à préserver.

Une économie viable pour une Humanité heureuse

Une Franc-Maçonnerie respectueuse de ses principes doit défendre l’avènement d’une économie répondant aux besoins d’une vie digne pour chacun, refusant des échelles de salaire indécentes, permettant de travailler pour se nourrir, se loger, se vêtir, s’instruire, se cultiver, entretenir sa santé et garantir sa sécurité, sans compromettre la satisfaction de ces mêmes besoins pour les générations à venir. Il faut que l’appareil d’état reprenne les rênes en organisant ou réorganisant les services publics garantissant à tous un accès à l’eau, aux besoins énergétiques primaires, à un environnement sain, aux services de santé, aux transports, etc… Cela signifie que l’économie ne doit pas être laissée aux seules règles du marché. Elle doit être régulée par la puissance publique, expression de la Nation, afin qu’il y ait une répartition équitable garantissant une économie viable, avec pour objectif la justice sociale et remettant en cause le modèle occidental de consommation. Il nous faut favoriser le développement d’une économie circulaire, collaborative et de proximité. Dans cette nouvelle définition de l’économie qui allie équité, respect des individus et de leur cadre de vie, le progrès technique doit être conciliable avec la préservation de l’environnement. L’implication, si elle est nécessairement collective, doit rappeler chacun à ses responsabilités. Une Nation souveraine n’est que la juxtaposition d’intérêts, de droits et de devoirs individuels. Il nous faudra apprendre à mieux partager, à prendre soin de l’autre et de notre environnement.

Les notions de respect et de solidarité, qui ont largement été revendiquées, ne doivent pas être mises en exergue exclusivement dans les moments difficiles; elles sont le ferment de la vie en société.

Un développement durable et universel dans une économie sociale et solidaire respectueuse de l’environnement, c’est l’UTOPIE qu’il nous faudra remettre dans le champ des possibles pour permettre la survie de l’Humanité.

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