Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

L’individu, la société

Respectable Loge, La Foi Maconnique, Orient de Castres, Région 17 Sud et Loges d'Espagne

Mots Clefs : Volontarisme

Des analyses

Ces dernières années, un climat de méfiance et de peur s’est développé devant l’ampleur des problèmes, amplifié par les médias, et conduisant à choisir des leaders imbéciles, autoritaires, se moquant des droits de l’homme et de l’environnement. En 2019 les meurtres des lanceurs d’alertes écologistes ont battu des records (cf. Politis août 2020).

Le confinement après l’explosion des rencontres de masse, a mis en cause une forme de démocratie qui n’est pas en phase avec l’évolution d’une société mondiale débordée par les flots d’images et de communication diverses. « C’est l’explosion de l’individu seul et sa submersion par tous les autres avec effet de masse » !

Jamais le monde n’a connu un tel bouleversement. On peut aussi espérer que l’espèce humaine, ou certains de ses représentants, s’interroge sur le sens réel de cette menace planétaire. Opportunité de retour sur soi et sur l’essentiel, révélation de l’existence de personnes jusque-là invisibles,
Emergence d’une conscience de groupe, des effets d’appartenance inattendus, l’espérance d’un réel changement, avec des actions de groupe étonnantes. Mais attention : la possibilité de réfléchir, et les prises de conscience, varient aussi selon les moyens matériels, les conditions d’habitat, les conditions de vie, et l’activité de chacun.

Des propositions 

Ce chapitre se divise en deux points : des questionnements à organiser, des choix à faire

Des questionnements à organiser

Selon nos Frères, une « vraie » réflexion maçonnique devrait prendre trois voies :

-un premier questionnement doit porter sur ce qui a été fait, les moyens déployés, les attitudes adoptées ; en situation de conflit, on agit davantage qu’on ne pense, mais en situation de paix, on doit examiner ce que l’action a dévoilé. Avec un seul but : apprendre de la crise.
-un deuxième questionnement sur ce que la crise traversée, en cours, nous apprend. Dans l’œil du cyclone, dans le temps d’une pause respiratoire, c’est le moment de donner du sens à la circonstance. Avec ici comme but : apprendre par la crise.

-un troisième questionnement est aussi indispensable, qui porte sur l’élaboration du futur. « Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles » disait Paul Valéry en 1919 (dans « La crise de l’esprit »). Avec cette conscience nouvelle, nous autres francs-maçons nous devons faire émerger l’essentiel et faire société autour. Avec ici comme but : apprendre avec la crise.

Des choix à faire 

Nous sommes devant un choix :

-soit nous restons comme actuellement « avec des rustines » ; ce qui revient à fermer la parenthèse, profiter de la peur, confiner et reconfiner. Une idée serait peut-être d’introduire le référendum, la proportionnelle totale (référence de Gaulle et Mitterrand). On peut aussi continuer comme si rien ne s’était passé, avec en plus probablement la recréation d’un ministère de l’information. Attention : en cas d’urgence vitale la démocratie se met vite entre parenthèse (cf. art 16 de la C° actuelle).
-soit nous tentons de réviser la démocratie pour la rendre participative avec implication de l’individu. Un de nos Frères imagine une nouvelle Constitution. Sur des circonscriptions territoriales, gestion directe des élus pour une part et d’autre part des groupes de citoyens tirés au sort et par tranches d’âges, obligés de participer à la vie collective, pour éviter les « Yaka Faukon ». Au niveau national disparition du sénat (deGAULLE69), proportionnelle intégrale (Mitterrand), députés représentants les groupes politiques et non plus des circonscriptions, avec présence trimestrielle obligatoire. Au niveau présidentiel, pour un septennat, les représentants des territoires et ceux des idées élisent un gouvernement chargé de gérer l’Administration avec un retour électoral en milieu de mandat, et peut-être un Président et un adjoint ?

Une conclusion en termes d’action 

La maçonnerie ne sera digne d’elle-même que si au lieu de s’endormir pendant des mois, de rédiger des écrits pour l’après plutôt que pour le maintenant, de s’empêtrer dans des querelles de chefs, de consulter pour ensuite décider différemment, elle s’élève pour offrir à ses initiés des possibilités concrètes d’agir : moyens matériels, financiers, logistiques, informationnels etc…

Devons-nous viser la révolte ou la révolution ? peut-être bien que la réponse dépende des circonstances. Notre objectif n’est ni la révolte ni la révolution, notions toujours limitées au système auquel on s’attaque. Nous visons un objectif autrement plus ambitieux : la transformation de l’homme et par conséquent de toutes les structures rapidement obsolètes qu’il construit.

Ce n’est pas que les terrains d’action manquent, en fait ils sont partout. Pour les Francs-Maçons, et pour la Franc-Maçonnerie, il s’agit clairement d’engager les luttes, ou de se joindre aux luttes, qui vont porter nos valeurs au cœur des constructions sociales à venir.

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