Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Les modifications psychologiques

Respectable Loge, Thélème, Orient de Paris, Région 14 Paris 4 et Loges d'Europe de l'Est

Mots Clefs : Psychologie

La crise a fait prendre conscience aux individus de leur fragilité, alors qu’ils pensaient être devenus des demi-dieux, cette conception résulte des chimères laissant croire que nous allions vers l’immortalité, thème développé par les transhumanistes.

Cette fragilité replace donc l’humain dans son contexte par rapport à la nature, que nous essayons de domestiquer, mais dont bien des éléments restent encore libres d’agir comme ce virus.

Les certitudes tombant, le comportement psychologique individuel, comme celui de la masse qui n’est que l’agglomération d’une somme d’individus, est inévitablement modifié.

Mais de quelle intensité cette modification va-t-elle être ? Dans les périodes de crise aigüe, les sociétés changent fortement, comme ce fut le cas après les deux guerres mondiales. Mais ces changements radicaux ne furent possibles qu’après une hécatombe (plusieurs millions de morts).

Avec le covid 19, nous sommes dans une autre logique, car l’échelle du malheur n’est pas la même. La Première Guerre mondiale arrivait à environ 20 millions de morts en Europe, alors qu’à ce jour (26 juillet 2020) le covid 19 a tué 640 000 personnes dans le monde.

Les comportements des individus vont donc se modifier inévitablement, mais pas rapidement. La décantation sera lente entre le nouveau monde et l’ancien monde.

C’est à la fois heureux et désolant, car le sentiment d’incertitude va continuer à planer et créer plus d’anxiété, donc plus de nécessité de refouler cette dernière en consommant des drogues.

Le refus de voir diminuer notre supériorité a été tellement intolérable, que même devant la mort, certains ont refusé de porter le masque sous prétexte qu’il entravait notre liberté, qui est un moindre mal par rapport au confinement.

Nous ne sommes pas immortels et nous devrons accepter que nous ne bénéficiions pas d’une liberté absolue, le dérèglement climatique aux conséquences tragiques est là aussi pour nous le rappeler.

Qu’on l’accepte ou non, consciemment pour certains actuellement ou inconsciemment, l’humain commence à réviser ces conceptions d’hier, comprenant qu’il ne peut s’affranchir de son milieu naturel. Certains se braquent devant cette alternative et ils ont réagi en niant toute réalité du covid (complot, refus du confinement, réunion de groupe sans appliquer les mesures de précaution)

Aujourd’hui ,26 juillet 2020, en raison de la prolongation du virus, des adaptations se modifient, comme l’acceptation du port du masque maintenant bien accepté par la population, et les politiques qui ont rejeté cette solution, effectuant un virage à 180°(républicain aux USA)

Pendant le confinement, les études ont démontré que la pollution de l’air avait fortement diminué et l’on a vu réapparaître dans les villes ou dans les ports des animaux sauvages.

Inévitablement l’humain s’il en était nécessaire, est placé devant ses responsabilités concernant la destruction de notre environnement. Il ne peut plus rester aveugle, et le vote vert aux dernières municipales est peut-être une des modifications des comportements à venir.

Le confinement a aussi révélé que la notion du temps pouvait être modifiée. Cette réclusion forcée nous a appris que la vitesse sans cesse croissante pour obtenir un gain de temps était illusoire, car plus nous allions vite et moins nous avions de temps disponible, et plus nous étions enchaînés.

Nous avons donc réappris la nécessité de disposer d’un temps pour réfléchir et prendre du recul et que la précipitation était factrice d’usure de notre système nerveux. Deux sociétés commencent à s’opposer : l’une voulant maitriser son temps et être responsable de sa gestion et l’autre étant toujours dans la course au plus rapide pour une concurrence irréfrénée. De plus ce confinement a démontré pour certains les futilités de la surconsommation et qu’il faut réinventer un modèle de consommation.

Pour ceux qui croyaient que l’humain était fondamentalement bon, les désillusions ont été aussi convaincantes avec les réactions des personnes envers le personnel hospitalier qui se sont vus chassées de leur domicile. Hélas Rousseau avait à moitié raison, car ce n’est pas seulement la société qui est responsable de nos agissements, mais il y a chez nous une part irrationnelle qui peut se révéler dangereuse si nous ne la muselons pas par des moyens éducatifs mais aussi répressifs.

Cette crise amène les personnes à se poser la question suivante : est-ce nous qui devons- nous adapter à la société qui nous est imposée ou la société qui doit évoluer en fonction de notre bien-être ?

D’autres préfèrent se replier sur eux-mêmes, comme avec le renforcement du télétravail ou la communication avec les autres par le biais des réseaux sociaux ou divers s de réunion par vidéo- conférence. Une partie des personnes ont intégré cette nouvelle psychologie en refusant de s’ouvrir à l’autre jugé maintenant dangereux et qui amènera à l’appel de systèmes plus protecteurs donc autoritaires.

Si les élections municipales laissent penser à une ouverture et une solidarité plus grande, le peu de participation, peut révéler tout le contraire à savoir un besoin d’enfermement et de replis sécuritaire qui se confirmera ou non aux prochaines élections. Autre révélation et changement des mentalités, une trop grande dépendance par rapport à des produits de première nécessité, comme les masques, et là encore cette prise de conscience agira inévitablement sur le comportement des politiques subissant une pression de plus en plus accrue de leurs concitoyens. Ce qui s’opère dans les têtes à cause de la pandémie, est de trouver un équilibre, aussi bien pour l’individu que pour les masses, entre une sécurité plus grande, en raison des failles des pays les plus avancées technologiquement et le besoin de préserver nos libertés.

Le covid 19 fût ainsi pour certains un révélateur, des graves dérives que nous avons engendrées, et modifiera ou à modifié notre psychologie individuelle ou de groupe.

C’est aussi un besoin de souffler qui a été insufflé inconsciemment dans les esprits par la crise du covid, comme si nous prenions un temps d’arrêt pour aborder un autre changement dans nos vies, à savoir la conquête de l’espace, et l’avancée de nouvelles recherches (génétiques etc…) qui n’est plus une illusion et va modifier encore plus profondément nos vies. Nous restons malheureusement au milieu du gué du fait que la destruction n’a pas été forte et les frustrations engendrées et les peurs vont créer une société plus parcellisée et donc plus violente. Cette crise risque donc d’amener les personnes à être de moins en moins tolérantes, mais seul l’avenir nous le confirmera, car il faut rester prudent et ne pas tirer des conclusions hâtives, du fait que nous n’avons pas assez de recul, l’épidémie étant toujours active.

C’est en conséquence un renforcement de l’obligation de nous entendre pour trouver un équilibre entre les différentes psychologies modifiées ou non, ou bien l’inévitable se produira à savoir un affrontement généralisé qui est aussi une solution que les humains ont souvent utilisée dans le passé.

Plus que jamais la nécessité de réunir ce qui est épars devient flagrant en raison de la fragmentation de notre société. L’UE en raison de son obligation d’agir en commun a su, devant le danger qui la menaçait, trouver un compromis, même après des débats houleux, pour se sortir d’un risque d’effondrement.

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