Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Écologie

Respectable Loge, Parole et Création, Orient de Paris, Région 12 Paris 2

Mots Clefs : Invincibilitél’AutreLe rapport à l’écologie

Première partie : Un immobilisme humaniste face à l’expansion du libéralisme…

La crise inédite que nous traversons entraîne une multitude d’interrogations chez nos contemporains. Alors que la menace pèse sur nos vies sur un plan sanitaire, il semble que nous prenions enfin conscience des réels dangers que l’homme a produit de lui-même sur la Vie en général. La destruction de l’environnement, le réchauffement climatique, la pollution sont des maux connus depuis longtemps. Tout le monde s’accorde à reprendre les propos de Jacques Chirac « notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». C’était en 2002 et depuis bientôt 20 ans rien n’a vraiment changé. Pourtant, individuellement, la majorité d’entre nous est convaincue de « l’urgence climatique » et de la nécessité d’une véritable politique écologique. C’est la survie même de notre espèce qui est en jeu.

De même, la suprématie économique des pays occidentaux se trouve profondément affaiblie sur le plan psychologique. Alors que nous semblions nous complaire dans un confort de vie égoïste, nous prenons enfin conscience des inégalités face à l’idée même de la mort, tout autant du fait qu’elle ne nous épargne pas. Mais pourquoi les pays occidentaux se sont-ils sentis si « invincibles » face à la menace d’une pandémie alors que les pays asiatiques n’ont pas minimisé la gravité de la situation sanitaire ? Cet excès d’orgueil ne peut-il pas être dangereux dans d’autres crises sanitaires ou d’autres domaines : écologie, social… ? Cette crise sanitaire peut-elle être le déclencheur d’une prise de conscience accompagnée d’actions concernant des problèmes sociaux tels que les maltraitances des femmes ou des enfants ? Plus globalement, c’est la question du rapport à l’Autre qui devient centrale !

Deuxième partie : Entraînant un appauvrissement économique, social et environnemental…

Depuis la seconde guerre mondiale, la croissance mondiale de la richesse n’a cessé d’accroître l’utilisation des ressources et les émissions polluantes, et ce bien plus rapidement que toute tentative de les réduire grâce une meilleure technologie. Les citoyens aisés du monde entier sont responsables de la plupart des impacts environnementaux et sont au cœur de toute perspective future de retour à des conditions environnementales plus sûres. Toute transition vers la durabilité ne peut être efficace que si des changements profonds du mode de vie complètent les avancées technologiques. Cependant, les sociétés, les économies et les cultures existantes incitent à l’expansion de la consommation et l’impératif structurel de croissance dans des économies de marché compétitives empêchant les changements sociétaux nécessaires. La domination « hégémonique » du capitalisme mondial est donc le principal obstacle à la transformation systémique nécessaire pour réduire la surconsommation. Il ne suffit donc pas d’essayer de rendre la consommation actuelle plus « verte » grâce à des technologies comme les énergies renouvelables. Nous devons en fait réduire notre impact sur l’environnement en changeant nos comportements et en nous concentrant sur la réduction de notre utilisation des ressources planétaires.

La période de confinement que nous venons de vivre avec un ralentissement de l’activité humaine a montré l’impact de cette dernière sur la nature : amélioration de la qualité de l’air dans les villes sans circulation automobile et avec une activité industrielle ralentie, retour des animaux dans des zones où on le les voyait plus… Mais cela durera-t-il si nous ne réagissons pas ?

Troisième partie :

L’écologie ne pourra être réellement prise en compte que si elle est utilisée comme un moyen et non comme une fin. Les mesures bénéfiques pour l’environnement et pour l’Homme sont souvent opposées aux mesures en faveur de l’économie. Elles sont considérées comme coûteuses et non productives. Pourtant des mesures en faveur de l’environnement peuvent être des leviers pour créer des richesses. C’est bien notre modèle de développement et de consommation qu’il faut interroger pour, sans doute, éviter qu’il ne se généralise et se perpétue si l’on veut préserver la planète. Il faut apprendre à concilier environnement et développement économique. C’est ce que permet en grande partie le développement durable s’il est technologiquement et collectivement maîtrisé. Mis en œuvre, il rapproche alors production et consommation.

Celles et ceux qui ont pris conscience de cette nécessité absolue d’adopter de nouvelles postures pour faire face à la mise en danger de la terre qu’engendrent nos comportements, œuvrent déjà pour faire évoluer par tous les moyens, souvent modestement mais toujours avec détermination, notre modèle de société. Ils tirent, pour cela, les conclusions des effets délétères qu’a eu la pandémie due au SRAS-Cov2, estimant qu’ils ont là un excellent point de départ. L’heure du réveil à l’intérêt collectif semble avoir sonné et les « bonnes pratiques », celles que fondent les valeurs humanistes que nous portons, vont permettre d’avancer. Mais attention, pour qu’une idée qui « va dans le bon sens » soit vraiment innovante, il faut qu’elle mette en exergue le juste et le bien et qu’elle privilégie la qualité du rapport à l’Autre, autrement dit qu’elle soit le fruit d’une réflexion éthique qui, seule, peut guider et orienter l’action. Encore faut-il qu’elle « rencontre » le plus grand nombre ce qui ne s’est pas encore produit. Cette « non-conscience » de la réalité de la situation écologique explique qu’aujourd’hui, la révolution de nos modes de vie qui apparaît comme un impératif catégorique, ne soit même pas en marche !

Aussi est-il temps de réorganiser et de reconquérir les territoires afin de donner place à la vie bonne : ancrons l’Homme à la terre, faisons le choix d’une agriculture raisonnée synonyme de réhabilitation de la qualité alimentaire et la possibilité, par le travail de la terre, de tendre vers un équilibre absorption/ rejet de gaz à effet de serre (CO2). La cassure de l’humanité en deux parties, l’appauvrissement de l’une servant à améliorer le confort de l’autre, ne doit plus durer. Il n’est plus question de travailler plus ou de travailler moins, il faut travailler mieux pour vivre mieux et s’épanouir dans un collectif d’échanges. Il faut encore chercher à être en cohérence avec une nécessaire mondialisation des idées et de la liberté car, c’est un fait : une politique écologique de qualité n’a de sens que si elle dépasse les nations, qu’elle devient supranationale ce qui signifie qu’il n’y a pas d’avenir sans mondialisation. Cette mondialisation pourtant, se doit de respecter les traditions et les cultures. Elle ne peut, de plus, pas être sans pare-feu économique, industriel ou social, sans garde-fous sanitaires. Soyons certains, en tous les cas, que l’économie ne peut plus être un prétexte pour ne pas faire face au risque climatique et à la nécessaire dignité des hommes. Aussi pour relever les défis environnementaux dont dépendent l’avenir et le progrès de l’humanité, sachons mettre la finance au service du bien de tous et n’ayons pas peur de créer une dette qui, répartie de façon équilibrée entre tous les pays du monde qui pourrait être assimilée à une subvention écologique et durable et non remboursable dès lors qu’elle servirait à des investissements écologiques ou qu’elle est utilisée pour améliorer la santé dans le monde ou qu’elle permet la création d’un « revenu minimum universel de dignité ». Au triptyque républicain « Liberté, Égalité, Fraternité », ajoutons le ternaire « Conscience, Éthique, Écologie » et l’Amour présidera à la destinée du monde dans la Foi, l’Espérance et la Charité qui composent l’ADN de la vie bonne.

Jean Jaurès écrivait il y a un siècle : « Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l’avenir. » C’est là le défi qui s’offre à nous de reconstruire un monde durable où la question écologique et environnementale doit être raisonnée et appliquée qui entremêle les dimensions locales et supranationales. Elle passe par la conscience, l’éthique et l’humilité, notamment des Occidentaux, dans un objectif d’amélioration constante du rapport à l’autre.

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