Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Comment repenser la maladie, la mort et la finalité de la vie ?

Respectable Loge, Maillon et Liberté, Orient de Lyon, Région 6 Est et Loges de Suisse

Mots Clefs : Finalité de la vie

Introduction

Il y a cinquante ans de cela, en France, la dernière pandémie connue, la grippe de Hong-Kong fait entre 30.000 et 50.000 morts (voire plus mais on ne sait être très précis). Les médias : le journal Le Monde ou les JT parlent « d’une épidémie de grippe qui n’est ni nouvelle ni grave ». Et aucun responsable politique de la majorité comme de l’opposition ne s’empare du sujet.

Ainsi la pandémie due au Covid nous a profondément marqués. Depuis des décennies nous n’avions pas, plus, pour habitude de craindre l’apparition d’une maladie nettement plus létale que la grippe saisonnière.

Repenser la maladie

Prise de conscience due à la crise

Nous ne prenons dans ces lignes que les maladies que nous qualifierons de collectives : de celles qui touchent une population importante.

Ce qui a amené cette prise de conscience de tous sans distinction, c’est que tous sont susceptibles d’être atteints. Les précédentes crises sanitaires n’ont pas généré cette même prise de conscience de notre fragilité face à la maladie. Que ce soit le Sida, qui touchait des populations souvent ciblées jeunes avec une sexualité active, hétéro et homosexuelle, le monde des dépendants aux drogues dures, ainsi le plus grand nombre se sentait protégé. La crise du sang contaminé qui ne concernait que les patients transfusés. Les crises « Médicamenteuses », type Médiator, elles aussi ciblaient que des personnes sous traitement.

Avec le COVID, ce sont les plus anciens et les plus fragiles qui ont été le plus durement atteints. Sans solution thérapeutique efficace de type vaccins, et devant l’ampleur de la pandémie, nos responsables politiques ont pris la décision de lutter contre la maladie par le plus vieux des remèdes en cas d’impuissance : le confinement. En en appelant, avec cette décision forte, au collectif ils nous ont rappelé que la santé n’est pas qu’une affaire individuelle : c’est par l’effort du groupe que la dissémination du virus a régressée, et c’est par le relâchement de cet effort que la pandémie risque de repartir.

Les responsabilités concernant sa santé

Le Covid a amplifié le sentiment général que la lutte contre la maladie, la préservation de la santé, sont désormais perçues comme des droits. L’état et ses institutions ont désormais la charge, dans l’esprit du plus grand nombre, de tout ce qui concerne notre santé. De la prévention (les masques), jusqu’au traitement de l’urgence (les places en urgences, les respirateurs …). Sans doute faut-il rééquilibrer les responsabilités de chacun. Puisque désormais la santé est perçue comme le bien individuel le plus précieux, presque comme un élément indispensable à notre bonheur, la première responsabilité doit être celle de chacun. L’humain cultive ce paradoxe qu’il passe sa vie à craindre la maladie et la mort et ne se préoccupe pas de se protéger de la maladie. Peut-être parce que la limite entre la santé et la maladie ou entre un état normal et un état anormal n’est pas aussi nette qu’on le voudrait ? Toutefois, il ne faudrait pas que cette crise fasse reposer sur la collectivité et sur l’Etat la responsabilité de notre santé en général, il est nécessaire que chacun soit partie prenante à son propre niveau. Le Covid, le Sida, le cancer (ce ne sont que trois exemples parmi tant d’autres) sont problèmes nationaux qui méritent une prise en charge par des plans d’action pilotés par l’Etat, des financements publics pour la recherche, des campagnes de dépistage etc… tout l’arsenal de mesures déployées et à notre disposition. Pour d’autres pathologies qui affectent gravement et durablement notre santé, nous ne citerons ici aucun comportement qui génère de graves maladies, l’accent doit être principalement mis sur la prévention par des campagnes d’information, et l’éducation dès le plus jeune âge. L’occasion est unique, grâce à la prise de conscience collective due à cette crise, de faire comprendre à chacun que la santé est un bien précieux, qui est souvent (pas toujours malheureusement) une conséquence du comportement et du mode de vie de chacun.

Quelles seront les conséquences sur notre société ?

Nos politiques ont très clairement privilégié la solidarité et la fraternité envers les plus vulnérables, en ayant la parfaite connaissance des conséquences de cette décision : notre société va plonger dans une profonde crise économique. On annonce un chômage record, des faillites en hausse exponentielle, avec toutes les conséquences que cela suppose : précarité, misère sociale et donc augmentation des inégalités, la santé étant un des principaux vecteurs d’inégalité.

Le Covid, crise sanitaire favorisée par la mondialisation, a déjà eu, sans doute (???), des conséquences politiques :

La vague verte a déferlé, montrant à quel point l’avenir de la planète est un souci majeur pour la société. Cette vague verte concerne les villes et donc les politiques locales, limitées à la politique d’urbanisme, la circulation dans les villes, les aides au développement économique, devraient permettre de favoriser les industries propres et solidaires. Cette gouvernance de 6 ans qui se met en place va être un laboratoire, et servira de comparatif avec les méthodes de gouvernance politiques et économiques traditionnelles. Les modèles économiques et politiques -capitalisme, mondialisation- ont semblent-ils été ébranlés et remis en cause. Sont-ils pour autant aussi obsolètes ?

Repenser la mort.

L’ampleur, mondiale, en un temps très court, du nombre de décès dus au Covid a remis en avant les limites de la vie et notre mortalité intrinsèque. Notre brièveté redevient soudain apparente, inéluctable. Tout cela nous montre aussi la force de la nature et face à elle la fragilité humaine. Il y a deux visions du temps dans notre monde, le temps humain comme le temps animal, est linéaire, de la naissance à la mort -et le temps de la nature, cyclique, circulaire, qui fait se suivre à l’infini les saisons. Ce sont deux visions du monde, qui correspondent à des perceptions bien différentes de la mort selon nos croyances ou nos certitudes.

Accepter la mort individuelle. Notre perception de la vie, de notre passage sur terre et de la mort sont très différentes selon nos croyances, qu’elles soient religieuses, philosophiques et nos certitudes. La « listes des produits » qui nous sont proposés est longue : Paradis avec ou sans purgatoire, réincarnation, intégration de l’esprit dans un cosmos, le néant …

Ce que, par contre, nous connaissons, nous vivants, c’est que le plus dur est pour ceux qui restent. Le chagrin ne s’efface qu’en faisant son deuil. Et celui n’est possible qu’en disant adieu selon des rites sacrés. Sacrés selon les croyances de chacun. C’est le manque de ces rites qui nous a surtout semblé insurmontable durant cette crise sanitaire.

Comment pallier cette « ignominie » qui nous a été imposée ?

Cela a eu pour conséquence de relancer deux grands sujets, au sujet desquels nous ne pourrons désormais plus éviter un débat national.

La fin de vie

La plupart des décès dus au Covid concernent des personnes de plus de 80 ans. Ce sont en très grande majorité nos anciens qui sont partis. Des êtres très proches car parents et grands-parents retraités, très disponibles, dans la bienveillance et la transmission. Mais aussi des personnes seules souvent en EPHAD, dans un état de grande dépendance.

La création d’une cinquième branche de la sécurité sociale est un sujet majeur. L’augmentation rapide de la durée de vie, et donc d’une tranche importante des personnes dépendantes va générer des futures dépenses de santé. Quel devra être le financement. La complexité de ce dossier se couple avec celui des retraites, comment à la fois conserver une politique de retraites par répartition, avec l’augmentation du temps de perception et les couts générés par la dépendance des plus âgés ?

Le droit de mourir dignement. L’euthanasie.

Ce thème est cité pour mémoire parce qu’il est associé à la mort. Mais le sujet mérite un autre traitement qu’un simple paragraphe.

La finalité de la vie

Qu’est-ce qui finalement anime notre parcours de vie ?

Depuis la nuit des temps, la reproduction de l’espèce. L’homme est un animal comme les autres.

La transmission

Et puis pour certains des rêves fous, très anciens pour certains : l’immortalité- très modernes pour d’autres par le transhumanisme, l’alliance de l’homme et de la technologie pour créer des êtres augmentés.

Proposition :

Plutôt que conclure nous pourrions poser trois questions :

Doit-on rendre la mort inacceptable. Non seulement notre espèce, mais la protection de la vie, de toute vie animale et végétale, de l’environnement, de la planète ?

La solidarité pour protéger les plus faibles durant cette crise, doit-elle être une politique étendue à tous non seulement l’humanité mais tout ce qui l’entoure ?

En découle la question qui suit. Ainsi qui préserve-t-on ? l’individu ou l’espèce ?

Et si nous disparaissons, finalement sommes-nous si importants ?

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