Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Une prospective maçonnique : De quoi sommes-nous riches ?

Respectable Loge, L’Utopie et la raison, Orient de Rouen, Région 9 Ouest

Mots Clefs : HumainRichesseUtopie

La richesse dans le monde profane

Dans notre société, la richesse se mesure par la quantité, l’accumulation de biens, d’argent, de matières premières, de nourriture etc… Aux origines de l’humanité, ce besoin d’accumulation est sans doute né avec l’avènement de l’agriculture, de la sédentarisation, de la naissance des regroupements en villages, de la division des tâches et de l’échange. Mues par une conscience du futur, la peur de manquer et la volonté de pouvoir ont généré chez l’Homme ce besoin croissant de richesses.

Aujourd’hui, s’il est relativement convenu de définir un seuil de pauvreté, aucun consensus ne s’est établi pour définir un seuil de richesse acceptable pour tous, au-delà duquel une redistribution serait sans doute nécessaire. Le produit intérieur brut mesure le volume annuel des valeurs ajoutées dans un État. La manière dont il est calculé ne reflète pas la qualité de vie des habitants. Il est accru par des catastrophes (ex : reconstruction d’un pays après un ouragan) et minoré par des actions profitables à tous mais non valorisées (ex : baisse du nombre d’accidents de la route, bénévolat).

La richesse ne fait pas le bonheur.

Afin de mesurer la qualité de vie de ses pays membres, l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) a créé un nouvel indice en 2011 : le Bonheur Intérieur Brut qui permet de nuancer les résultats froids des statistiques économiques.

Quelles sont nos richesses ?

Dans notre monde maçonnique, nous savons que la véritable richesse n’est pas matérielle. Dégagés dans nos réflexions de toute contingence profane, nous savons que la véritable richesse de l’Homme réside dans son savoir, l’accumulation de ses connaissances, la transmission de ce savoir, la prise en compte du passé pour mieux prévoir l’avenir. Le travail introspectif individuel qui anime le travail en L, les travaux soumis à la réflexion des Frères et Sœurs et des autres LL, la participation aux commissions de l’Obédience, la richesse de ce que sont tous les Frères et Sœurs permet de mettre en forme et de soumettre à la réflexion du monde profane ce que nous souhaitons influencer pour préparer la concorde universelle et donc améliorer à la fois l’Homme et la société.

Nous, Francs-Maçons, sommes riches de :

– notre fraternité,

– notre solidarité,

– notre diversité,

– notre désir de justice et de paix,

– notre sens de l’Universel,

– notre sens du devoir,

– notre esprit d’ouverture à la différence,

– notre volonté de combattre les extrémismes et les dogmatismes,

– notre humilité,

– nos doutes sur nous-mêmes et sur les autres,

– notre liberté d’opinions et leur confrontation sans passion,

– notre apprentissage du silence et du noir et du blanc,

– la restitution d’une vérité momentanée dans la nuance,

– notre capacité à penser, à réfléchir, à apprendre,

– nos capacités cognitives si elles servent à alimenter l’Amour entre les Hommes par des actes de bienveillance, d’attention et de générosité, à s’opposer à l’égoïsme et être conscient d’aimer.

Notre vraie richesse est dans le plaisir de nous retrouver pour travailler au sein de notre L pour y puiser force et énergie et répandre nos valeurs dans le monde profane.

Nos utopies

L’Homme continue inexorablement d’appauvrir sa planète, d’épuiser ses ressources, et ce en connaissance de cause. La population mondiale s’accroît de manière exponentielle. Nous avons acquis un savoir immense sur notre univers que nous avons été capables de modeler à notre profit …

Et pourtant, le réchauffement climatique, l’exploitation forcenée des ressources, la consommation de plus en plus folle, ont et auront des conséquences catastrophiques sur la Nature et les générations futures.

Loin de proposer un monde meilleur à nos descendants, nous leur laisserons le soin de s’adapter à un monde difficile et c’est une nouveauté dans notre histoire, pour la première fois, il devient en effet plausible d’envisager la fin de l’humanité dans le siècle à venir. Toutes nos réflexions et nos richesses pourraient devenir complètement obsolètes si, à l’échelle de notre planète, l’urgence climatique ne devenait pas la priorité absolue.

Mais qui est réellement disposé à remettre en cause ses comportements et à se mettre au service de la vie de notre planète ? Pensons-nous vraiment que nous changerons nos habitudes, que nous tenterons de modérer notre simple pillage de nos ressources, que nous serons suffisamment fermes pour dire STOP à certains pouvoirs financiers et économiques ?

Cependant, chaque pays, chaque être humain doit pouvoir contribuer à due proportion à l’effort collectif et universel, sans tomber dans ce qu’il est coutume d’appeler « l’écologie punitive ». Il faudra donc remettre l’Humain au centre des préoccupations, se poser systématiquement la question du Bonheur qui pourrait advenir avant d’envisager tout acte progressif ou investissement nouveau.

Nous, Francs-Maçons, devrions être moteurs pour un changement de paradigme de nos sociétés individualistes à l’extrême que nous avions cru Libérales mais qui en fait deviennent Liberticides et retrouver l’élan humaniste de nos Frères du passé à la recherche du fragile équilibre entre Liberté – Egalite – Fraternité, ainsi nous ne casserons pas la Chaîne d’Union qui nous vient du passé et tend vers l’avenir.

Mettre de l’humain au centre de nos préoccupations

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