Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

ONG et solidarité internationale

Respectable Loge, Demain, Orient de Paris, Région 11 Paris 1

Mots Clefs : DiplomatieGéopolitiqueSolidarité internationale

Le modèle des ONG a-dogmatiques de solidarité universelle, c’est d’aider les états faibles à assurer un service social minimum auprès de leurs populations en précarité. Le but est de démontrer par des exemples locaux que, avec des moyens limités, l’état pourra prendre en charge dans tous les recoins de son territoire des besoins élémentaires comme l’éducation, la santé primaire et reproductive, l’assainissement de l’eau, la lutte contre la malnutrition. Ce, avec transfert de ces missions, à terme plus ou moins long, aux structures étatiques.

Les ONG qui opèrent à l’international sont des enjeux et des outils géopolitiques.

Même quand elles sont elles-mêmes « internationales », comme MSF ou MDM, avec des «filiales» dans divers pays développés, elles contribuent à la politique étrangère de ces différents pays.

Par exemple, ECHO, l’organisme européen qui est le plus gros bailleur des ONG, finance des programmes proposés, mais surtout, offre des budgets à destination de telle ou telle cause, de tel ou tel pays. Les ONG ne savaient plus comment dépenser les sommes allouées pour le Tsunami en Asie, pour le tremblement de terre en Haïti ou, plus récemment, pour le conflit syrien. S’ajoutent les budgets des ministères des affaires étrangères des pays européens.

Autre gros bailleur, l’USAID étasunienne intervient également dans des programmes conformes aux directives du Département d’État américain. Le développement des ONG confessionnelles, qu’elles soient chrétiennes ou islamiques marque l’intrusion de considérations communautaristes et de prosélytisme, en particulier des monarchies du Golfe, mais aussi de pays s’appuyant sur des partis chrétiens, les USA ou la Pologne.

Cela permet d’officialiser une présence « amicale », une contribution « désintéressée » au développement. Ce à moindre coût, car un fonctionnaire expatrié coûte 10 à 40 fois le coût d’un volontaire ou d’un salarié d’une ONG, avec beaucoup plus de dévouement et de souplesse pour ce dernier.

L’autre intérêt géopolitique de cette « solidarité », c’est de pouvoir « couvrir » des honorables correspondants, de les envoyer dans des zones reculées de conflit. Cela est tellement évident que les protagonistes locaux savent qu’en les capturant, ils sont sûrs d’en tirer des subsides qui alimentent leurs guerres. De petites ONG sont même créées avec pour seul but d’offrir une couverture à des agents de puissances étrangères qui protègent leurs intérêts localement.

Les ONG démocratiques sont conscientes de ces enjeux diplomatiques.

Elles peuvent, à l’occasion, s’en affranchir et mener des missions sur les fonds des donateurs individuels. Elles tentent de prévenir la collusion politique de leurs volontaires avec leurs pays d’origine, en général en vain : opérer dans des pays à l’état défaillant comporte toujours un risque sécuritaire et les attachés militaires des ambassades savent rappeler qu’en cas de séquestration (légale ou illégale), c’est lui qui « sauvera » l’expatrié.

Il faut souligner le développement bureaucratique des grosses ONG, obligées de se plier aux nombreuses normes multilingues de présentation de dossiers de subventions, de contrôle de gestion, de rapports d’étapes, de rapports tout courts. Ces coûts administratifs ne sont pas ou peu pris en charge par les bailleurs. Ce sont donc les donateurs individuels qui les assument, en s’étonnant de l’ampleur de ces frais généraux, structurellement en hausse avec la l’augmentation des exigences des bailleurs institutionnels et des états bénéficiaires.

Renforcer et soutenir les ONG a-dogmatiques

Il faut renforcer et développer l’œuvre accomplie par ces ONG a-dogmatiques. Elles tiennent à bout de bras l’appui social de nombreuses régions oubliées, quelles que soient les ethnies ou religions, dans le plus grand respect des populations locales, au plus près de leurs besoins.

Elles témoignent aussi des éventuelles exactions de forces armées et, par là même, réduisent les tensions. Ces associations se fournissent localement, font travailler des locaux, les forment et les encadrent. Parfois, elles payent des primes aux fonctionnaires pour qu’ils accomplissent effectivement leur travail: des médecins hospitaliers n’y font que des diagnostiques et ne soignent que dans leurs cabinets privés, certains infirmiers ne viennent à l’hôpital qu’à mi-temps, certains enseignants donnent des cours particuliers aux enfants de «riches» plutôt que d’assurer les cours, certains ingénieurs désertent leur administration pour accomplir des «ménages» dans des entreprises privées, des fonctionnaires s’approprient les aides alimentaires et les revendent…

Elles respectent à la lettre les lois sociales, payent très bien les travailleurs locaux qui eux-mêmes font vivre sur un salaire jusqu’à 30 personnes de la famille.

Une fois formés, ces travailleurs locaux peuvent à leur tour être envoyés dans d’autres pays comme volontaires, ou faire carrière dans des organisations gouvernementales.

Un slogan de MDM définit bien l’apport des ONG : « MDM soigne toutes les maladies, même l’injustice ».

Proposition phare

Renforcer, soutenir et développer à l’international les ONG a-dogmatiques, former les travailleurs locaux, contribuer au développement local.

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