Le partage, l’hospitalité, la solidarité, l’altruisme sont quelques unes des valeurs fondamentales d’un comportement maçonnique. Comment les renforcer et comment mieux les partager à l’échelle de notre société ?

Une claque

Nous avons pris une claque. Notre société a pris une claque. Le monde a pris une claque. Un tout petit virus a eu raison de notre bien-être depuis quelques mois. Un soir, nous nous sommes endormis en homme omnipotent, surpuissant, arrogant et au matin, nous nous sommes réveillés terrassés par un virus ou du moins par la peur de ce virus.

Le monde est un colosse aux pieds d’argiles qui à force de perdre de vue l’essentiel s’est réveillé fragilisé, apeuré, inorganisé, paniqué, courant en tout sens.

Quelle étrange situation de vivre désormais dans cette société où l’on essaie de nous priver de l’autre avec le plus fatal des arguments : l’autre c’est potentiellement la maladie et peut-être si vous n’êtes pas disciplinés : la mort.

Mais qu’en est-il vraiment ? Passée la panique générale que reste-t-il ? Des constats, nous ne pouvons faire que des constats, en voici quelques uns :

Un virus pas si mortel que ça même si malheureusement, il y a des victimes.

Des nations plus ou moins organisées pour lutter contre ce genre de fléau.

Un système de santé en berne à force d’économies

Un système éducatif en berne à force d’économies

La poursuite de l’ascension des obscurantismes de tout bord

Le réveil ou le sursaut écologique qui n’a pas lieu.

La privation des libertés.

La faillite de toute une partie de notre économie.

Et on ne connaît pas la date du retour à la normale…

Le réveil de valeurs qui ne sont pas les nôtres

Cette crise sanitaire qui ressemble à une crise sociale masquée a révélé des « bonnes actions » au service des plus démunis ou des plus fragiles. Elle a permis à des foyers de se retrouver, à des familles de se dire enfin « je t’aime ». Elle a démontré l’importance des courroies de transmission que sont le corps médical, le corps enseignant, les réseaux de distributions.

Néanmoins, un sentiment résonne comme un constat : l’individualisme et l’égoïsme demeurent la priorité de beaucoup. Les faibles mobilisations aux élections locales démontrent bien un désintérêt croissant pour la Cité et ceux qui nous gouvernent. L’augmentation de la violence aussi bien dans les cellules familiales que dans l’espace public à l’endroit notamment des femmes et des enfants reflète la cruauté extrême d’un égoïsme exacerbé. La croissance inexorable des fondamentalismes religieux et de la peur qu’elle engendre n’est pas à négliger dans nos réflexions. N’enterrons pas les sujets qui fâchent, certains les utilisent bien au point de nous priver, nous, Maçons de notre terrain de jeu préféré : la laïcité. Il y a danger.

Ainsi, l’humanisme et son pendant institutionnel, la Démocratie en ont pris un coup puisque chacun veut sauver sa peau sans pour autant agir. Nous Maçons quelles pourraient être les solutions à apporter à ce repli de nos valeurs dans la société ?

Si les actions collectives semblent être plus efficaces lorsque des synergies s’en emparent, il n’en demeure pas moins que le Maçon doit être acteur individuellement au sein de la Cité. Par sa conviction républicaine, il doit animer, revendiquer et s’exposer pour influencer le changement mais surtout oeuvrer à la finalisation des réformes stratégiques de la Cité. Marche après marche, puis projet après projet, inlassablement il doit s’inscrire.

La République au service de l’humain

La réaffirmation de l’idée républicaine

« Elle n’est pas une voie du juste milieu. Elle est un projet fondé sur le primat du politique, de la citoyenneté et de la solidarité. »

Fondée sur  une certaine idée de la liberté, celle qui consiste en outre à empêcher toute domination au sein d’une communauté civique qui a l’ambition d’unir des citoyens jouissant de la même liberté au sein d’un espace politique commun.

Cet idéal républicain de non-domination politique repose sur l’égalité, sur une réelle égalité des chances entre les individus….Les services publics constituent le cœur même du projet républicain.

La République enfin, est un projet universaliste d’élaboration du lien civique par-delà les assignations identitaires de chacun, dans la recherche et la préservation de ce qui est commun à tous.  La laïcité en est la garante mais aussi un principe d’organisation sociale. La puissance publique et la sphère qui lui est associée en vue de constituer, établir et garantir les droits et libertés dont bénéficiera l’universalité des citoyens sont tenus à une réserve absolue en matière d’options spirituelles. La sphère privée, celle des individus et des communautés, est entièrement libre dans le respect de la loi commune.

La Culture au cœur de l’Education

Privés de culture, nous ne pouvons pas nous élever et transmettre notre bien commun. Nous venons de le vivre. La culture ouvre les esprits et transcende la raison. Elle annihile les peurs en se référant à l’Histoire. Nous en avons besoin dans notre quête d’inter-générationnalité. L’école doit en être le promoteur et la terre de compréhension des droits et des devoirs.

Le vote obligatoire comme outil démocratique

Face à une crise majeure de représentativité, il est temps d’instaurer une mesure que d’autres systèmes démocratiques ont instaurée. Face à un péril, il faut savoir mobiliser l’ensemble des opinions. Les souhaits de la communauté nationale seront ainsi mieux entendus, notamment ceux de ceux qui n’ont que des droits et peu de devoirs, voir plus du tout de devoirs.

Le droit de mourir en toute dignité

Longtemps arlésienne de tous les gouvernements successifs, la crise sanitaire a montré encore d’autres lacunes sur le sujet. Mourir devrait être un droit du citoyen lorsque l’on est condamné pour la médecine. Un choix raisonnable, encadré pour protéger serait un progrès qui existe chez nos voisins.

Aider les gouvernants à clore les grandes réformes de notre temps (travail, santé)

Réaffirmer l’idée républicaine abondamment notamment à l’école et dans les médias

Remettre la culture au cœur de notre société

Instaurer le vote obligatoire pour tous les citoyens

Achever une loi sur la fin de vie avec un droit de mourir dignement