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Mariane
Livre blanc

Nos travaux philanthropiques ne doivent-ils pas entrer dans l’ère de l’humanisme écologique ?

Respectable Loge, Etoile des Mascareignes, Orient de Saint-Pierre, Région 3 Afrique-Asie-Amériques-Pacifique-Océanie dite le Monde

Mots Clefs : ChangementHumanisme écologiquePhilanthropieSolidarité

L’invasion du covid 19 et surtout la période du confinement ont soudainement provoqué une remise en question de nos structures de vie, beaucoup de questionnements, de grands rêves de changements et peu de réponses. Cette rupture dans nos conditions de vie, nous a permis d’ouvrir les yeux encore plus grands sur la gravité de la situation de notre environnement, notre maison commune, celle de l’Humanité.

Depuis comme sous le coup de la fatalité nos élans de réaction se sont affaiblis, nous somme résignés à être manipulés.

L’humaniste écologique

L’humaniste écologique s’est développé depuis les années 1970, de part la nécessité de mieux comprendre et situer la place et le destin de l’humanité dans son environnement en évolution permanente. Pour l’inciter à se développer rationnellement dans l’environnement universel. tant physiquement que culturellement, et dans une dimension métaphysique, celle de l’essence de l’être humain. La philanthropie, littéralement amour de l’Humanité, guide avec force nos travaux voués à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’Humanité.

À l’heure où les dégradations irréversibles des écosystèmes ne cessent de croître, la domination de la nature par l’homme est aujourd’hui remise en cause, car elle se révèle être un facteur de destruction majeure, qui met en danger l’avenir de la planète, de l’Humanité, du devenir, voire de la disparition de la civilisation !

Ces menaces nous obligent aujourd’hui à devoir réagir, en tentant d’être prospectif, acteur et non spectateur.

L’Humanisme écologique en est l’expression, et vient ainsi questionner les valeurs de notre Ordre : Liberté, Égalité, Fraternité et leurs applications dans l’usage des sciences, de la technique, de la technologie, de l’économie et de la démocratie.

Les progrès scientifiques et techniques ont permis à l’homme de réaliser des choses inimaginables, mais infligent des dommages irréparables, épuisant les ressources essentielles à la survie et celle de son environnement. Le poids démesuré qu’on leur accorde a engagé une fuite en avant, rendant l’impossibilité de tout contrôle.

Le défi est d’intérêt général à l’échelle mondiale et concerne davantage encore les générations futures.

Jared Diamond, professeur de géographie et biologiste évolutionniste à l’UCLA de Los Angeles, dans son essai « Effondrement » (2005), s’est penché sur les civilisations qui se sont écroulées, se demandant si la nôtre serait menacée. En s’appuyant sur les conséquences de la destruction de l’environnement à l’île de Pâques, les îles d’Henderson et de Pitcairn, celle des Amérindiens Anasazi du sud-ouest des Etats-Unis, des Vikings du Grand Nord et surtout la disparition de la civilisation Maya, il en a dégagé quatre causes majeures : le changement climatique, la dégradation de l’environnement, l’hostilité des voisins (plus généralement les rapports de compétition), et des rapports de dépendance avec des partenaires commerciaux.

La solidarité comme moyen d’action

L’impératif de solidarité de l’ensemble de l’espèce humaine pour préserver son environnement met chacun face à sa conscience. Il appelle à la responsabilisation de tous sur la nécessité d’adopter une éthique humaine pour vivre en symbiose dans le biotope, et de fait, agir pour la préservation de la planète. Nous évoluons dans un monde en constant changement soumis à de perpétuelles incertitudes et remises en question. L’adaptation de l’homme à l’environnement et non l’inverse, s’avère incontournable pour sa survie, Une attitude qui exige des changements de pensée, d’appréhension du monde. Malgré tous les moyens mis en œuvre, les recherches et les progrès accomplis, nous ne possédons pas le don d’anticipation, mais nous pouvons prévenir ce qui déjà, donne des signes évidents de calamités annoncées.

Aujourd’hui l’humanité est dominée par le pouvoir économique mondial, le productivisme, le capitalisme, qui nous ont conduit à l’exploitation de la nature par l’homme, et de l’homme par l’homme, détruisant au passage la planète et apportant davantage de contraintes que de libertés. Les progrès des techniques et de la technologie sont une des causes majeures des ravages de l’environnement. Il faut donc être lucide, avoir la maîtrise de leur influence galopante et de l’addiction qu’elles provoquent inconsciemment. Il faut distinguer celles qui servent l’homme, la société, l’équilibre planétaire et celles qui forcent les êtres humains à les adopter en connaissance de leurs effets pervers.

« APRÈS », vers quels changements ?

Comment réagir de façon à ce que les effets de nos actes soient en accord avec la conservation de la vie sur terre, et ralentir sinon cesser la programmation de sa destruction ?

Alors que la mondialisation économique s’oppose aux défis écologiques, l’aspiration à plus d’implication, de liberté d’action, de solidarité et de participation à la société civile fait naître des projets en adéquation avec les besoins existentiels, respectueux des spécificités des régions, de leurs potentiels de production et de préservation de l’environnement, dans un intérêt général élargi aux générations futures.

La constitution de communautés de petites tailles, organisées en structures (confédérations) dans un souci de complémentarité et de décentralisation d’un pouvoir central pourrait redonner son sens à la démocratie et aux principes de Liberté, d’Égalité, de Fraternité.

Mais l’implication de la société civile dans les institutions est rarement prise en compte, à moins que ces avis soient en adéquation avec les projets institutionnels.

Notre maison commune, celle de l’Humanité et de ses valeurs est en danger ! Comment nous, Francs-Maçons, qui sommes guidés par la raison, la pensée symbolique, la philosophie, la pratique de la fraternité, de la solidarité, pouvons-nous agir, travailler au progrès de l’Humanité ?

Nous pouvons cultiver l’utopie qui est une « construction mentale à partir de laquelle se définit le projet et sur laquelle il s’appuie », bâtir une utopie qui aurait du sens et respecterait des critères à la fois scientifiques, sociaux, culturels, philosophiques et humanistes et se situerait dans le temps.

Mettre en pratique l’humanisme écologique nécessite des changements profonds dans l’esprit et le mode de vie de l’homme occidental, asservi à la consommation perpétuelle. La conception que la seule finalité de la vie est de produire et consommer toujours davantage doit être abandonnée.

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