Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Ancrer nos utopies dans l’action

Respectable Loge, La Reconnaissance, Orient de Le Havre, Région 9 Ouest

Mots Clefs : AgirCommuniquerProposerRéfléchirRendre compte

Dubitativement !

Alors quoi (?), il aura suffi d’un minuscule virus pour que la terre se recroqueville et que l’on découvre la nécessité de repenser d’un coup nos comportements, nos idéologies, notre économie, nos relations aux autres et à l’environnement ?

Pourquoi cet emballement ? Pourquoi aujourd’hui plus qu’hier ? Et de quel virus parle-t-on ?

On ne découvre quand même pas en 2020 que le premier grand virus de notre planète est bien d’abord l’humain, avec un niveau de prédation qu’aucune autre espèce animale ne peut sur terre revendiquer. Même pas besoin de coronavirus pour ça !

Car enfin… : ce sont bien des humains qui exterminent aujourd’hui les abeilles pour faire plus de profit à court terme, au risque de notre extinction.  Un humain encore qui implante une puce électronique dans le cerveau d’un cochon, au prétexte fallacieux de lutter contre la maladie d’Alzheimer mais en souhaitant « qu’un jour on puisse rendre possible le stockage de souvenirs sous forme numérisée pour les télécharger dans un autre corps ou dans un robot » ?

Pourquoi, tenant compte de ce contexte, faire appel aux loges du Grand Orient de France pour « ré-enchanter le monde » au moment de la Covid 19 ? Depuis plus de deux siècles nous nous y attelons, certes modestement, discrètement mais avec quelques succès (abolition de l’esclavage, loi de séparation des églises et de l’Etat, instruction publique gratuite et obligatoire…) et quelques déceptions aussi, c’est vrai. Mais en tout cas toujours portés par ces valeurs chevillées au cœur de nos engagements de liberté, d’égalité et de fraternité universelle.

Nous n’avons pas changé. Nos convictions n’ont pas changé. Elles restent bien le socle de nos interventions : améliorer l’humain et la société.

Alors, sans doute, faut-il revisiter nos chantiers, pour plus de lisibilité (laïcité, par exemple) dans un monde qui évolue et qui ne s’arrange pas. Les priorités d’aujourd’hui ont changé. Elles ne sont plus exactement celles d’hier même si beaucoup d’entre elles sont toujours d’une criante actualité, au niveau social en particulier.

Nous devons certainement tenir compte de la nécessité d’une communication qui soit plus adaptée aux nouveaux outils à notre disposition.

Alors, Oui, mieux communiquer sur nos thèmes de recherche et de réflexion, quitte à suggérer parfois de prendre le risque d’une plus grande exposition dans le monde profane. Oui, encore, pour le faire en nous appuyant sur un engagement du GO et des loges dans des actions concrètes d’utopie maçonnique qui pourraient contribuer à rendre le monde meilleur, celui que nous lèguerons aux générations futures, celui de notre porte, à notre porte, et celui des nations.

Oui, enfin, pour investir les champs de la réflexion et de l’action…

MAIS faut-il pour autant attendre que nous proposions (c’est la commande), je cite : « une déconstruction, la plus rationnelle possible, pour en faire une poésie existentielle, la reconstruction du monde d’après », quand dans le même temps nos libertés individuelles se rétrécissent doucement : le conte de la grenouille nageant dans l’eau tiède prend ainsi tout son sens. Un préfet tente d’interdire de transporter des instruments de musique dans sa voiture pour éviter les rassemblements, un autre invente une nouvelle restriction et la planète se cloître dans son chez soi, suspicieuse de son voisin et prête à le dénoncer s’il fait une petite fête entre amis. 

Modestement !

En termes d’utopies, les sujets, les thèmes ne manquent pas, tous reliés dans ce triangle « économie – société – environnement ». Plusieurs d’entre eux ont été identifiés par notre groupe pour servir de repères prioritaires aux actions que nous souhaitons engager.

– la préservation de la biodiversité et la protection de l’environnement, qui sont autant de d’exigences cardinales pour la survie des espèces animales dont nous sommes partie intégrante. C’est notre thème prioritaire.

– la protection et le renforcement des valeurs de notre obédience et de la République : Liberté, Egalité, Fraternité et leurs prolongements en termes de solidarité, locale ou internationale ou de laïcité.

– la lutte contre la grande précarité et la solidarité vis-à-vis des personnes démunies. Avec l’ambition de contribuer à la mise en place du Revenu Minimum Universel objet actuellement de réflexions et d’expérimentations au-delà de l’Hexagone.

– L’universalisme humaniste qui a vu, en des temps troublés de sortie de guerres mondiales au 20ème siècle, des peuples et des nations se réunir pour mettre en place des organisations internationales afin de préserver la paix. Le multilatéralisme est aujourd’hui décrié, voire tourné en ridicule, pour revenir aux affrontements bilatéraux de ces grandes nations qui privilégient la confrontation à la négociation ou le contrat bilatéral aux traités internationaux.

– la réduction de notre consommation en général et celle de la viande en particulier, en privilégiant en outre les produits locaux et de saison.

Concrètement !

Ainsi identifiés (complétés, si besoin) et présentés au niveau régional et de l’obédience, ces thèmes pourront être déclinés par chacune des loges selon leur sensibilité, leur histoire, leurs réseaux de relations pour être transcrites en actions. Portées par la structure juridique associative de la loge au niveau local (par souci de discrétion), celles-ci seront partagées au plan régional et relayées au niveau du GO dans le cadre de la mise en place d’un « observatoire national des utopies pratiquées ». A ce titre, elles seront alors soutenues et valorisées (cf. présentation des actions de solidarité internationale de la Fondation du GODF).

Chaque année, en juin, les loges pourront ainsi balayer l’évolution des actions qui auront été retenues par l’atelier, en faire le bilan et au besoin les modifier ou les compléter.

Zone de Texte: (Proposition ou idée issue de la réflexion, à mettre en exergue) :
Mettre en place, sous la responsabilité du GODF, et animé par lui, un Observatoire national des utopies pratiquées, qui serait décliné au niveau des régions et de chacune des loges pour recenser, analyser, soutenir, confronter et diffuser les expériences et actions utopiques qui sont conduites par chacune des loges (seule ou en partenariat), pour contribuer à l’amélioration de l’Homme et de la société.

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