Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Le monde d’après sera-t-il le même que celui d’avant ?

Respectable Loge, Saint Exupéry – Terre des Hommes, Orient de Andernos les Bains, Région 16 Sud-Ouest

Mots Clefs : SolutionsUtopie

Notre insouciant pays ignorait l’impact de la pandémie. Or des pandémies ont sévi dans le passé, mais nous ignorons l’histoire préceptrice de leçons : la peste noire de 1347 d’origine asiatique tua en 4 ans 30% de la population européenne. La peste de 1700, le choléra, la variole, la grippe espagnole de 1917 à 1919 qui fit 50 millions de victimes, soit bien plus que la guerre de 1914-1918. D’autres fléaux ravageurs : grippe de Hong Kong de 1968 aux très nombreuses victimes en France, oubliée suite aux événements de mai 1968. Sida, vache folle, SRAS, etc…

Le monde d’avant

Durant la pandémie, le système français, faible et dépendant, a montré son vrai visage, comme un secret de famille honteux révélé par cet épisode douloureux. Comme le fut la débâcle de 1940. Nous pensions avoir la meilleure armée du monde comme nous pensions encore récemment avoir le meilleur système de santé. Illusions perdues.

Le monde d’après

Toute catastrophe peut renfermer un trésor. Le confinement est l’occasion de se retrouver et de réfléchir à un monde meilleur. » Si on ne profite pas de cette situation incroyable pour changer, c’est gâcher une crise » (Bruno LATOUR – sociologue). Il faut mettre l’humain au centre de nos préoccupations au lieu d’une mondialisation anarchique au service de la finance. Il faut prendre en compte la pollution, la gestion de l’eau et des ressources naturelles. Revenir à une agriculture raisonnée, construire une Europe plus humaine, solidaire, où la dignité de l’Homme est respectée. Il faudra identifier de nouveaux objectifs sociétaux et provoquer les changements nécessaires pour construire un modèle de vie plus juste et plus solidaire, plus fraternel et durable, permettant de faire face aux défis de notre temps. Nos gouvernants devront étudier de nouvelles pistes pour :

  • Les services publics et la santé
  • L’économie
  • L’écologie
  • L’Europe

Nous allions droit dans le mur. Provisoirement, le mur a reculé du fait de la pandémie.

*Soit, nous continuons la même trajectoire et le crash est inévitable,

*Soit nous dévions la trajectoire mais le mur restera entier et nous finirons par un crash plus tardif mais inexorable,

 C’est la seule solution pour que le monde d’après ne reste pas comme avant. Ce doit être l’objectif.

 Est-il réalisable ?

Moins de gaspillage, moins de frénésie économique, plus de solidarité. Apprendre à donner du temps au temps.  Porter de l’intérêt aux autres et non plus seulement à soi. Se libérer des contraintes économiques en privilégiant les commerces de proximité et les produits du terroir. Oublier Amazon et le « made in China ». Changer les modèles nocifs dont l’obsolescence programmée est la bannière.

Beaucoup pensent que l’économie devrait produire des biens nécessaires et non pas superflus. Et aussi agir pour que l’école traite les vrais enjeux sur lequel le citoyen doit être formé : civisme, santé, alimentation. L’enseignement devrait aborder la contraception, le réchauffement climatique, les systèmes immunitaires.

 Face à ce choc nous avons assisté à de forts mouvements de solidarité. Espérons qu’ils ne retomberont pas après le confinement comme un simple soufflé (ex : je suis Charlie). La créativité dont nous sommes capables a joué : modification des chaines de production car est venu le temps de réfléchir à une problématique dépassant notre quotidien. Dans l’après cela devra continuer sinon demain sera comme hier avec sans doute d’autres virus encore plus meurtriers. Cette crise a mis en avant la nécessité d’une stratégie européenne sanitaire préventive. Les soignants et d’autres personnes dont le travail était dévalorisé : éboueurs, chauffeurs de camions, caissières, facteurs, livreurs ont montré leur importance. Le faible d’hier peut devenir le fort d’aujourd’hui comme l’a écrit Jean de la Fontaine dans le Chêne et le Roseau.

Si notre pays devient enfin autosuffisant pour l’essentiel et que l’Europe devient enfin une vraie nation plutôt que le conglomérat actuel technocratique d’intérêts opposés, l’amélioration sera possible.

Il est évident que le système du profit effréné résistera, encouragé par notre côté jouisseur et inconscient, ses meilleurs alliés, aidé aussi par ses comparses, les idéologies anesthésiantes et consuméristes.

Utopie que tout cela ou bien possibilité ?

Encore faut -il commencer par changer soi- même, se battre pour un monde d’après acceptable. Le monde d’après doit mettre fin aux erreurs du monde d’avant afin d’être meilleur et de pouvoir survivre.

Aujourd’hui alors que des humains meurent de ce virus, quelle que soit leur contrée, âge ou fonction sociale, il devient impérieux que l’Humanité se remette en question.

Et nous ?

Nous Francs- Maçons, n’avons-nous pas un rôle à jouer après la crise et ne devons-nous pas faire remonter nos idées au niveau régional ou national. Au cours de l’histoire nos interventions ont fait avancer la Société : pourquoi ne pourrait- on pas agir dans le contexte social actuel de crise? Agir vite, c’est maintenant, car l’attente est forte.

Nous pourrions rêver de la création de cellules d’urgences composées d’experts francs- maçons dans tous les domaines afin de proposer des ouvertures.

Comme précisé à l’article 1er de notre constitution : « institution essentiellement philanthropique, philosophique et progressiste qui travaille à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’humanité… ». La Franc maçonnerie devrait être une force de propositions novatrices et une source d’idées réformatrices pour donner une nouvelle inflexion plus humaniste à la nouvelle Société qui devrait émerger de cette crise et susciter une prise de conscience. Seule une prise de conscience collective de la population mondiale pourrait avoir un effet pour concrétiser une révolution pacifique mais réaliste.

Nous, Francs- Maçons, devons avoir le courage d’apparaitre ouvertement. Ne nous contentons plus de ronronner gentiment dans nos ateliers. Ayons la volonté par des actions fortes d’agir dans l’intérêt de l’humanité pour devenir une réelle force de propositions. Ainsi le G.O.D.F retrouvera la place qui fut la sienne.

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