Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Construire un monde viable, vivable et équitable

Respectable Loge, Scola Sapientae, Orient de Brignoles, Région 2 Alpes Côte d'Azur

Mots Clefs : DisruptionRepenserSolidaritéUniversalismeValeur

Face à la menace d’effondrement dû au productivisme systémique consumériste.

Le système néolibéral, qui a enfanté la globalisation, veut faire de la quête infinie de « l’avoir » l’aspiration de l’Homme. Ce système en fait sa vérité, la révèle et l’assène. Les seules règles, les seules lois sont celles du marché qui n’a de cesse de faire croître la production, afin que des temples, réels ou virtuels se peuplent de marchands pour assurer la distribution. Ce système consumériste, addictif par nature, assoit le dogme du marché dont le but est que l’offre satisfasse la demande et la génère continûment. La courroie de transmission est la finance qui crée et contrôle le crédit donc la masse monétaire. Par la puissance que lui donne son monopole de création monétaire elle a tout pouvoir, en particulier sur les médias et la communication, mais aussi sur les gouvernements.

Ce contexte (Cf. Fabian Scheidler « La Fin de la mégamachine : sur les traces d’une civilisation en voie d’effondrement ») assure le développement du productivisme systémique, aberration écologique, avec ses effets mortifères à terme. Ils représentent une grave menace, pour l’agriculture notamment, à travers la dilapidation, jusqu’à épuisement, des ressources de la planète par la dégradation avancée des sols et des sous-sols, en même temps que par la production exponentielle de déchets, de pollution et d’énergie dégradée. Il nous faut également affronter les conséquences du réchauffement climatique dû à l’accumulation de gaz à effet de serre et celles de la destruction de milieux naturels régulateurs de vie. Il faut citer :

– La mise en péril de la biodiversité qui est en train de s’effondrer,

– La multiplication des scandales alimentaires

– La fonte des glaces, qui entraîne la montée du niveau des mers,

– La fonte du permafrost (ou pergélisol) libérant du méthane et, peut-être, des nouveaux virus

– L’avancée de la désertification en zones chaudes, mais aussi de dérèglements climatiques générant sécheresse et pénurie d’eau dans certaines zones tempérées, susceptible d’entraîner des migrations climatiques.

Le réveil des consciences

Si les Francs-Maçons parviennent, par leur travail incessant à caractères utopique (dans un autre lieu), uchronique (dans un autre temps) et uglossique (recours à un autre langage) à activer en permanence leur conscience dont ils jouissent en totale liberté, il leur revient de rayonner sans relâche dans le monde pour participer à l’éveil de consciences qui seraient embrumées par le dogme consumériste. Il s’agit, pour les citoyens, de s’emparer de la nécessité d’imaginer un nouveau paradigme fondé sur les Valeurs Humanistes, en substitution du système globalisé dogmatique qui régit notre organisation sociale.

L’humanité, subissant le choc des sévères contraintes sanitaires anxiogènes, imposées par la pandémie COVID, se trouve brusquement en situation de reconsidérer l’essentiel, conscientisant ainsi le désir d’un bien vivre ensemble, de bonheur partagé apporté par la vie de famille et par l’échange avec les autres, d’engagement solidaire de son « soi » et de retour à la nature. Elle reprend peu à peu conscience que la solidarité prévaut sur l’individualisme et réalise que le modèle civilisationnel actuel est à bout de souffle et conduit à l’effondrement. Elle se trouve ainsi face à ses devoirs :

– Celui imposé par l’écologie, garante de la viabilité du monde, qui est de préserver et de respecter notre environnement dans l’intégralité de nos attitudes, comportements et actes, mus par la constante prise en considération que la Terre est l’instance souveraine dont nous dépendons et que les lois de la Nature sont immanentes (Cf. Hubert Reeves – « Un appel pour l’Humanité »).

– Celui de mener solidairement un travail incessant et fécond pour le progrès humain et social, appuyé sur le socle des valeurs humanistes issues des Lumières, en quête d’utopie républicaine universaliste.

– Celui de reconsidérer l’économie comme étant le fruit du travail émancipateur de l’Homme et de la maintenir au service de l’humanité, par conséquent celui d’extraire l’Homme du « système » qui a fait de lui une ressource comme une autre (Cf. la dénomination « Ressources humaines ») en considérant le travail comme une marchandise (Cf. Déclaration de Philadelphie du 10 mai 1944).

La récente crise de 2008 a révélé la vulnérabilité d’un système financier, devenu pilier idéologique de la société, et la crise sanitaire de 2020, a renvoyé l’Homme au déterminisme de la Nature.

De nombreuses analyses et perspectives ont été alors exposées par différents penseurs dans le monde, démontrant la nécessité de changer de paradigme face à la transformation civilisationnelle qui se produit. De leur côté, malgré un contexte sanitaire pénalisant leurs travaux, les Francs-Maçons s’efforcent de les poursuivre avec méthode, zèle et acharnement.

Mobilisons nos outils avec force et vigueur pour construire les « communs »

La disruption que nous affrontons doit être une destruction créative. Il nous faut nous emparer solidairement de cette situation pour concevoir l’avenir et le créer en construisant un monde solidaire, « en commun », rétablissant prioritairement les services publics garants d’Egalité Républicaine.

La privatisation « catastrophique » de la ressource naturelle, du travail et de la monnaie, imposée par le « système », nous a conduits au bord de la falaise (Cf. Karl Polanyi). Pourtant, par nature, les trois sont des « communs » qui structurent l’intérêt général. Ils doivent le redevenir :

– En faisant un « commun » de la ressource naturelle avec une gouvernance démocratique participative et coopérative (Cf. Elinor Ostrom « Governing the Commons »).

– En glorifiant le travail et en lui rendant sa juste valeur de bien commun, de ressource rare dont il faut prendre soin et dont une communauté entière doit se saisir car il s’agit de travail décent, émancipateur, respectueux de la planète, d’activité sociale source de bonheur grâce au progrès humain et social qu’il construit.

– En restituant la création et la régulation monétaire à la Puissance Publique pour que la monnaie retrouve sa place de « commun » par excellence dont la fonction est d’assurer le pilotage démocratique.

Mais veiller sur l’environnement « bien commun » en assurant un développement durable dans l’ère de l’humanisme écologique, notamment en changeant radicalement de modèle agricole (Cf. Pierre Rhabi, Association Colibri), fait partie du devoir pour chacun de nous d’adopter des attitudes responsables :

Alors, s’il y a une figure géométrique définissant un espace à réintégrer dans notre géographie terrienne, c’est le cercle : une multitude de cercles dans lesquels les valeurs, dont nous ne sommes pas dépositaires mais qu’il faudrait réactiver, peuvent retrouver tous leurs sens. Celles dites maçonniques en font partie.

Nous proposons de revenir à un ancrage relié à la Terre et de recourir à la méditation au Soi et à l’Univers. Travailler là-dessus est important afin de redonner de la noblesse et porter du respect à Dame Terre et à la Nature et de redécouvrir l’Homme, qui a été abandonné aux forces des économies avides.

Le point central du cercle c’est chacun. Que peut ce « chacun » pour engendrer, dans son propre cercle, l’Amour et l’universalité des choses ? Qui peut-il toucher, du producteur de biens au consommateur, et selon quel niveau de mobilisation quant à son implication et son engagement ?

Les réponses résident dans la décision de chacun de la qualité de son propre environnement qui est le cercle dont il est centre.

« Il est l’heure de bâtir un nouveau contrat social, fondement d’un humanisme renouvelé, durable »

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