Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Comment améliorer la prise de conscience de la dimension citoyenne de chacun dans une dimension plus globale pour construire une humanité plus juste et plus éclairée ?

Respectable Loge, Union des Rites, Orient de Marseille, Région 15 Provence- Alpes - Corse et Loges de Sardaigne et d'Italie

Mots Clefs : Esprit critique

Problématique

L’émancipation des hommes et des femmes est un des enjeux de la méthode maçonnique. Cette émancipation passe, aussi, par une prise de conscience de la dimension citoyenne de chacun et de sa juste place dans la société. Cette place, une fois trouvée et bien ajustée, permettrait de progresser dans la construction de cette humanité plus juste et plus éclairée. Le recherche de cette juste place pourrait se faire à l’aide de 2 outils : la pratique de la solidarité et le développement de l’esprit critique.

Analyse de la situation et ce qu’elle est devenue en ces temps de crise

Arrivé au XXIe siècle, nous nous sentions fort et presque intouchable. Envoyer des engins dans l’espace, marcher sur la lune, atteindre Mars, voyager en tous sens sur la planète, guérir de très nombreuses maladie, nourrir des millions de personnes, nous protéger des risques habituels, partager une quantité monumentale d’information. Les accidents de la vie, les évènement naturels (tempêtes et ouragans) ne touchaient qu’une partie, malheureuse, de la population, et pris en charge par la collectivité. Finalement, en résumant au maximum, la mauvaise répartition des richesses (avec les conséquences parfois dramatiques au niveau mondial (guerres, famines, épidémies locales) était alors la seule tache. Depuis quelque temps, la montée des obscurantismes, dans de nombreuses région nous inquiétait déjà.

Avec cette nouvelle maladie, force est de constater que nous ne sommes pas en capacité de faire face à une pandémie. Nous nous sommes retrouvés comme au moyen âge démunie face à une maladie nouvelle, utilisant le confinement pour freiner sa propagation. Cependant, nous avons renforcé les liens entre citoyens, la solidarité s’est exercée plus fortement. En effet, Au cours de la crise, certains citoyens ce sont investis dans des actions sans ménager leur peine. Soit dans le cadre professionnel (métiers indispensables), soit dans le cadre associatifs ou personnel (distribution de repas, aides diverses, simple coup de téléphone à des personnes fragiles…). Un symbole de cette esprit est le « prend soin de toi » qui ponctuait souvent les conversations. Mais avec la fin du confinement, cet esprit collectif semble avoir été gommé.

L’autre élément marquant ce cette situation de crise, est la violence des échanges, qui se construit sur un manque d’esprit critique. Aujourd’hui, les connaissances sont accessibles d’un simple clic. Bien plus, les opinions se propagent, librement. La liberté d’opinion est un élément essentiel de la démocratie. Mais asséner une opinion avec violence sort du cadre démocratique. Nous le vivons bien au cours des tenues, où les prises de paroles se fondent sur une réflexion et une argumentation, avec pour objectif de construire ensemble. Au cours de cette crise, ce débat argumenté, sans violence, fait défaut, faisant place trop souvent au jeu des égos. Nous voyons même apparaitre des fractures supplémentaires dans notre société.

Proposition d’actions concrètes

Les propositions possibles s’appuient sur la méthode maçonnique. Tout d’abord, l’approche maçonnique est une structuration individuelle et collective, à long terme. Il semble donc indispensable de différentier l’urgence, du temps long permettant à des actions concrètes de structurer une société solidaire et éclairée. Dans la pratique de la Franc-Maçonnerie nous essayons de reproduire notre comportement en loge dans notre vie sociale. Au-delà des Francs-Maçons n’est-ce pas ici le moment de discuter de la place de la solidarité et de l’esprit critique dans l’éducation ?

L’école est le lieu des apprentissages et de l’éducation. L’école, pensée comme lieu de socialisation, a probablement perdue cette dimension, au moins en partie. La pratique de la solidarité y est absente ou réservée à des initiatives individuelles, très locale. Or, La solidarité doit retrouver sa place dans le triptyque républicain Liberté, Egalité, Fraternité. L’école doit pouvoir être ce lieu d’apprentissage de la solidarité. Le tissu associatif est très fort en France, grâce aux lois du 1er juillet 1901 relatives aux associations. C’est une chance que l’on peut saisir pour que la pratique de la solidarité s’exerce très tôt dans la vie des citoyens, par l’exemple et l’action. Faciliter l’entrée des associations de solidarité dans les lieux d’enseignement (collèges, lycées, universités) est un minimum que l’on peut attendre. Des interventions régulières (conférences, tables rondes, échanges) devraient être inscrites dans le calendrier. Dans les universités, il existe déjà des « points bonus » pour des activités extra-universitaires : ne serait-il pas possible de les réserver aux activités de solidarités et, également, de l’étendre aux lycées et collèges ?

Par ailleurs, de mon point de vue, l’école d’aujourd’hui, comme celle d’hier, ce concentre sur la connaissance, de façon normative, sans développer cet esprit critique, sans tendre à l’émancipation. La construction d’une humanité plus éclairée passe par le développement de l’esprit critique. Cet esprit critique passe par l’exigence de faits. Le dénie de la réalité des faits, la mauvaise foi, fait obstacle à la citoyenneté. Il est de notre devoir, en tant que Franc-Maçon de le refuser. La citoyenneté éclairée se construit, dès le plus jeune âge (des expériences en maternelle existent déjà), par l’apprentissage du partage des différences, du débat contradictoire argumenté. Nous l’avions déjà évoqué dans des travaux précédents, mais l’enseignement de l’esprit critique (démarche scientifique et politique) semble insuffisamment développé. L’enseignement de l’esprit critique, du débat d’idées, respectueux et argumenté me semble indispensable pour l’émancipation du citoyen de demain.

Renforcer l’enseignement de l’esprit critique à l’école, dès le plus jeune âge.

Faciliter l’entrée des associations de solidarités dans les écoles, lycée, universités. Favoriser, soutenir, motiver la pratique de la solidarité, par les élèves et étudiants.

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