Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Pour une École, républicaine, qui éveille et qui rend libre

Respectable Loge, Les 2 Terres, Orient de Cabestany, Région 8 Languedoc - Roussillon

Mots Clefs : AccessibilitéAutonomieÉcoleÉveilLiberté

Les constats et les problématiques de l’école d’aujourd’hui

L’École républicaine d’aujourd’hui n’est plus attractive et ne permet plus d’accompagner efficacement le développement des enfants. Que ce soient les enfants, les parents, les maîtres d’école ou les professeurs, c’est une voix presque unanime qui crie à l’insatisfaction du fonctionnement de l’éducation nationale et à l’impuissance de cette dernière à remplir son rôle émancipateur.

Les causes semblent multiples : politiques, contextuelles, structurelles et pédagogiques :

– La scolarité si elle est suivie d’un bout à l’autre sans accident de parcours dure 3 ans en maternelle, 5 ans en primaire et 7 ans dans le secondaire soit un total de 15 ans. Durant ces 15 années plusieurs ministres de l’éducation se succèdent et les politiques appliquées changent les repères des élèves, et parfois de façon radicale. Les méthodes changent et les objectifs également ce qui perturbe autant les enfants et les familles que le corps enseignant.

– Le contexte économique influe sur les objectifs donnés par les politiques à l’enseignement, le but affiché étant de préparer au mieux les élèves à trouver un travail, ou plutôt à ne pas venir grossir les statistiques du chômage, plus que de faire des êtres libres et de bonne mœurs. On éduque pour faire des travailleurs en délaissant la construction d’un futur fait d’individus meilleurs.

– La structure éducative publique, souvent affublée du terme de « mammouth » se rigidifie dans son fonctionnement pour tenter de palier à ses manques, dirigeant par circulaires et règlements en oubliant de former correctement ses enseignants en termes de pédagogie et en limitant les moyens d’action. L’école est de moins en moins attractive pour qui veut y travailler et celles et ceux qui s’y risquent, même les passionnés, en viennent à lâcher prise en constatant les incapacités et le carcan du système en place. Les familles qui en ont les moyens en viennent à choisir prioritairement les écoles privées, cultuelles ou alternatives, pour offrir de plus grandes chances à leurs enfants.

– La distinction des étapes éducatives ne se fait que par l’âge et de façon annuelle, l’enseignement est globalement le même pour tous et malgré les options et les filières proposées à mi-parcours l’individualisation révèle peu les talents et l’orientation hors des filières générales est souvent synonyme d’une scolarité défaillante plus que de la mise en valeur de capacités. La compétition, source d’échec sauf pour le vainqueur, est toujours la règle et la sacro-sainte note sanctionne plutôt que de faire office de baromètre.

Les textes, les chiffres

Les chiffres montrent une progression exponentielle du nombre de nouveaux établissements privés hors contrat, c’est à dire avec un contenu qui, mis à part le socle des fondamentaux, n’est pas dicté par l’État. Cela semble signifier que les principes proclamés dans les textes ne sont pas respectés et que l’École publique et républicaine n’est plus un modèle et n’a pas su se renouveler.

Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, Article 26 :

1. Toute personne a droit à l’éducation. L’éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental.

L’enseignement élémentaire est obligatoire.

L’enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l’accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite. 

2. L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix. 

3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants.

Nos propositions pour un renouveau de l’école républicaine

En préambule, tout ce que nous proposons ci-dessous suppose un engagement fort de l’État, que ce soit dans les moyens financiers, les formations mises en œuvre, la démarche sociale accolée nécessaire.

– Nous attendons de l’éducation qu’elle amène tout d’abord de l’instruction : les connaissances nécessaires à l’élaboration d’un raisonnement construit et documenté, la curiosité nécessaire à des connaissances qui s’approfondissent et qui évoluent au cours du temps, la tolérance qui permet d’affiner son jugement à l’aide de l’apport des autres ; nous attendons également qu’elle apporte une part éducative : un apprentissage d’une vie en société contenant le respect et l’entraide, l’épanouissement et la complémentarité des individus.

– La pédagogie devrait être basée sur l’éveil, il faudrait ouvrir regrouper au sein de l’école un éventail de possibilités et y intégrer une multitude de chemins différents pour les parcourir. Toutes les matières et toutes les étapes seraient présentes mais l’on pourrait y circuler librement, en commençant par les plus attirantes et en induisant par un accompagnement des enseignants vers les complémentaires nécessaires pour évoluer ses aptitudes premières. L’attention des enseignants à l’individualité de chaque enfant serait la première volonté et elle permettrait d’inventer le meilleur parcours pour chacun sans induire de notion d’échec en cours de parcours. Les aptitudes et attirances seraient détectées rapidement et le jeu d’orientation au sein de ce grand ensemble s’adapterait à chaque enfant. Cela suppose une découpe plus souple en tranches d’âge plutôt qu’en classes, comme on peut le retrouver dans les écoles alternatives Montessori. Cela supposerait également que les matières soient étudiées en transversalité, un parcours initiatique aux indispensables connaissances qui ne connaitrait pas la frontière des matières.

– Cette école doit être pour tous et doit donc être publique et républicaine. Laisser la possibilité à des écoles privées d’exister c’est déjà créer une ségrégation sociale ou religieuse. Pour endiguer ces chemins de traverse l’école républicaine doit être irréprochable, attractive et novatrice. Elle doit cultiver et proposer les supports à la culture sans cesse, elle doit passer par le jeu ou la narration pour être attirante. Elle doit être un endroit où l’on se sent bien, où on trouve attention et compréhension, où on trouve de l’aide quelques soient les difficultés rencontrées. Elle doit rassembler dans le respect des individualités et, par ses valeurs de tolérance, construire un groupe fort et solidaire.

– Il faut que les enseignants soient passionnants et donc passionnés, l’implication de ces derniers doit se situer autant au niveau de l’humanisme que de l’instruction et du savoir partagé. Les projets de l’école doivent regrouper et mettre en valeur toutes les compétences en direction de réalisations collectives. Une formation adéquate doit être donnée à chaque enseignant en amont de sa mise en situation professionnelle qui doit elle aussi être progressive afin que les responsables d’établissement puissent déceler les aptitudes et points forts de chaque membre de son équipe et construire un projet cohérent avec les savoirs disponibles. Les métiers concernés doivent tous être valorisés financièrement pour les rendre plus attirants et une sélection doit être opérée sur la capacité pédagogique. À l’instar du maître d’école dans les années glorieuses il pourrait être intéressant de placer au maximum les membres des équipes enseignantes dans leur berceau géographique natal afin de renforcer le lien existant avec les familles.

En renouvelant positivement le système éducatif public nous arriverions à des jeunes adultes libres et de bonnes mœurs, instruits, ouverts, tolérants et à même de faire évoluer notre société dans des dimensions plus solidaires, plus tolérantes, plus collaboratives, plus vertueuses, en un mot, un Après plus humaniste.

A lire aussi

De quoi sommes-nous riches ?

L’aspiration au vivre ensemble dans le respect de nos différences Animaux sociaux… Nous sommes à la fois des Hommes[1] inquiets, curieux, insatisfaits et aussi animés par le désir de comprendre. Avec Aristote, nous sommes des...

Lire la suite
De quoi sommes nous riches ?

Redonner goût à l’École républicaine

Un passé glorieux et après ? Tout le monde s’accorde sur l’excellence du modèle de l’école républicaine de la Troisième République avec une nostalgie plus ou moins prononcée pour les uns ou pour les autres. Pourquoi...

Lire la suite
Ecole

Pour recréer du lien entre les jeunes et la nation. Renouer et avoir confiance en l’avenir

La période du confinement a créé quel que soit l’âge ou le milieu dans lequel on évolue un isolement. Il fut aussi un révélateur des difficultés latentes et psychologiques de la société et des Hommes....

Lire la suite
Ecole