Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Santé et solidarité, la crise révèle, les cœurs proposent.

Respectable Loge, Les 2 Terres, Orient de Cabestany, Région 8 Languedoc - Roussillon

Mots Clefs : CivilisationNatureSantéSolidaritéValeur

La crise, quels constats ?

Le virus du COVID-19 a occasionné une crise mondiale dans les différents secteurs de notre société. Sur le plan sanitaire, de nombreux dysfonctionnements ont été mis en lumière, et il serait sage de les considérer dans leur ensemble comme les symptômes d’un mal plus profondément ancré. Mais cette situation de crise aura été aussi le terreau fertile de magnifiques démonstrations de solidarité, incarnées par les actions altruistes de quelques hommes et femmes œuvrant pour aider les démunis face aux dangers et risques de la situation. Malheureusement il ne s’agira alors que de quelques élans marginaux.

Parmi les constats de ces dysfonctionnements, nous pouvons noter :

  • Un secteur hospitalier français amputé de précieux moyens financiers par le poids de l’administration (soit 40% du budget), de plus ce dernier représente un réel frein à la fluidité des soins. Il en résulte un épuisement du personnel soignant, auquel s’ajoute un cruel manque d’effectif soignant et des soins de qualité diminué dans lesquels seul la technique prime, au détriment du respect et de la dignité de l’humain.
  • Un secteur pharmaceutique européen qui est totalement dépendant du continent asiatique concernant la production du médicament ainsi que la recherche et développement. Comprenant le poids des lobbies pharmaceutiques dans la géopolitique mondiale, l’Europe peut-elle se permettre de ne pas acquérir son autonomie ? Vu sous un autre angle, est-il juste et saint pour la civilisation de dépendre autant du médicament ?
  • Un secteur médical touché par une répartition hétérogène de l’offre de soin sur le territoire français.

Réflexions sur la santé en France

Ces quelques constats non exhaustifs laissent supposer la nécessité de réflexions plus précises sur l’état de la santé en France, ses déterminants, mais aussi ses enjeux.

La santé représente à la fois un business, un argument politique et de pouvoir, ainsi que d’immenses enjeux économiques à l’échelle industrielle.

Cependant quand est-il de la notion de l’état de santé réelle des hommes et femmes ? La conception actuelle de la prise en charge de la santé, très symptomatique, sauve des vies, mais en détruit également. La fragmentation et l’hyperspécialisation permettent de tendre vers l’excellence dans certains domaines très précis, mais cela survient systématiquement à la fin de la chaîne des causes et conséquences. On cherche aujourd’hui à intervenir toujours mieux et toujours plus en fin de processus, proche du symptôme, mais trop détaché de ses causes. Pour illustrer nos propos, examinons la place du médicament symptomatique dans la consultation médicale. Une consultation se sanctionne systématiquement par une prescription ayant pour but de cacher le symptôme, déplaçant alors le problème sous-jacent vers un autre système biologique. Pour une douleur, voici l’antalgique, pour l’inflammation, voici l’anti-inflammatoire, pour des vomissements, voici l’antiémétique, mais le « pourquoi » n’est-il pas plus important pour la SANTE ? Dans les pensées communes on peut trouver la croyance qu’un bon médecin prescrit beaucoup. Outre ceci, notons que lors de la consultation médicale, le médecin ne prescrit plus les examens complémentaires que sur le seul appui des anamnèses et trop rarement sans effectuer de réels tests diagnostiques ; la technique technologique des examens complémentaires (coûteux) prédomine sur l’examen clinique. Mais toujours dans le but symptomatique d’apporter le mieux immédiat au détriment du bien à long terme.

Revenons aux bases : que faut-il pour demeurer en santé ? L’homme détient en lui tout le nécessaire pour demeurer en santé lorsqu’il trouve sa place naturelle dans l’environnement (Homéostasie de Claude BERNARD). Il est équipé pour métaboliser ce qu’il ingère (lorsque ceci n’est que nature), transformant alors cette nourriture en énergie chimique, éléments constitutifs structurels et fonctionnels. Il remplit alors ses rôles internes multiples (immunité, catabolisme, anabolisme etc.) dont la finalité est la reproduction des individus et populations les plus aptes. Il trouve également avec ses congénères l’équilibre social qui justifie son existence. Mais cette symbiose Homme-Société-Environnement est basée sur un socle de valeurs fondamentales que nous avons oubliés au profit des valeurs matérielles et illusoires.

L’Homme a besoin de nourriture sans élément artificiel et non naturel, rien qu’il ne puisse métaboliser avec pour but précis d’accomplir une fonction biologique. Il a besoin de se dépenser, d’utiliser son organisme de manière physiologique, son environnement ne doit comporter aucun polluant, boire une eau faiblement minéralisée, dormir selon les cycles circadiens (solaires), et interagir avec ses semblables pour justifier et légitimer sa place au sein du groupe. La société actuelle ne permet complètement aucun de ces principes vitaux indispensables, comment espérer une vie en santé optimale ?

Une charpente de valeurs nouvelles mais naturelles

Pour reprendre une idée qui nous semble fondamentale, un socle de valeurs basées sur la Nature devrait être le support qui porterait la mutation imminente. Notre civilisation suit une accélération vertigineuse, nous l’avons vu. L’état actuel des choses cache un système de valeurs déviantes par rapport à ce que cela pourrait être pour une civilisation prospère.

Imaginons une Utopie dans laquelle la civilisation serait basée sur un mode d’existence naturel sans argent, chacun produirait ses propres moyens basiques de subsistance : potagers partagés, et familiaux en permaculture, artisanat pour les produits et outils de base, une autonomie énergétique permise par les moyens technologiques simples actuels sans les pressions de la consommation (solaire, éolien…) … le groupe produit la subsistance pour la communauté. Chacun serait propriétaire et responsable de la Terre entière (la notion de propriété irait de pair avec celle de responsabilité) Chacun aurait accès à une vie simple et chacun trouverait la gratification dans le service rendu à la cité, et il y aurait des relations d’interdépendance… bref, la Solidarité de tous, pour tous. La santé serait à l’image de la nature, c’est-à-dire que la médecine consisterait en priorité à équilibrer les terrains de telle sorte que les traitements symptomatiques naturels seraient suffisants. La maladie serait alors perçue comme un dérèglement du terrain ! L’esprit d’unité primerait sur les intérêts individuels. Concernant l’élévation de la civilisation, l’excellence serait un objectif commun, au service de l’Homme et de ses valeurs. Ce système pourrait alors utiliser l’outil monétaire, l’argent, pour l’ingénierie, la recherche, les sciences fondamentales, et il dépendrait des choix et capacités de chacun de participer à élever la civilisation ou /et de consolider ses fondements élémentaires.

Pour résumer cette Utopie, il faudrait un socle de valeurs naturelles dans lequel la solidarité, l’unité, le désir d’élévation de la civilisation en accord avec les lois naturelles seraient une condition indispensable à tous pour vivre en santé et en harmonie.

Pour commencer ce virage, la première chose à mettre en place serait de modifier la répartition des pouvoirs et de les accorder aux plus sages qui n’auraient aucun intérêt individuel à retirer contrairement aux politiques. En parallèle, il s’agirait d’instaurer une sensibilisation et une promotion de ces valeurs.

Pour terminer nous aimerions citer la parabole du Colibri pour illustrer la sagesse de la nature : aucune action valeureuse n’est vaine, si petite soit-elle.

Poursuivre l’accélération de notre société par la promotion de valeurs naturelles, une remise en question de la place de l’outil monétaire dans les fondements organisationnels, et réorienter les flux de pouvoirs pour les confier à ceux qui n’auront pas d’intérêts personnels dans leur jouissance et qui possèdent une réelle sagesse au service de l’homme dans sa nature et avec ses valeurs.

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