Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Comment améliorer la prise de conscience de la dimension citoyenne de chacun dans une dimension plus globale pour construire une humanité plus juste et plus éclairée ?

Respectable Loge, Fraternité Normande, Orient de Evreux, Région 9 Ouest

Mots Clefs : ÉducationEntraideMobilisationPrise de conscience

L’Homme se révèle dans les difficultés, mais trop souvent en sa qualité d’individu plutôt que de citoyen

Lorsque quelques séquences d’ARN ont envahi la planète en ce début d’année 2020, les sociétés se sont retrouvées de jour au lendemain totalement impuissantes. Les guerres économiques, militaires, les risques d’attaques bactériologiques étaient connus, presque vulgarisés, mais personne n’aurait pu croire qu’un virus de type grippal stoppe totalement l’activité humaine, économique et financière du monde entier. Et pourtant… Ce qui était vécu durant les pires épreuves de la guerre, s’est reproduit à cette occasion. L’adaptation de l’être humain à cette menace a été particulièrement instructive car de manière aléatoire et souvent extrême, l’homme a fait resurgir qui de sa nature égoïste première, qui de son indifférence sociétale, qui de sa proactivité et heureusement parfois qui de sa solidarité sans faille envers ses frères et sœurs. Malheureusement, le COVID a fortement aggravé la situation sociale en France notamment, avec notamment une fréquentation du Secours populaire en hausse de 42%, confirmant bien cette nécessité d’entraide. D’où notre réflexion pour comprendre comment l’homme peut améliorer sa conscience globale, de l’importance de ses actes envers les autres, et de la nécessité d’être naturellement solidaire. 

Si l’origine de ce mal en est connue, elle en reste difficile à faire disparaitre.

Nous savons qu’à l’heure de la mondialisation, il est important de prendre du recul pour sortir du prisme de l’individualisme, pour aller vers le mieux vivre ensemble, le collectif, élargir notre spectre de réflexion en passant par un filtre éthique qui recentre le moi autour du nous, de l’inter-espèce, de l’inter-peuple. Car lorsque nous parlons de citoyenneté, nous faisons référence à la cité, à la nation, et donc à une communauté, qu’elle soit locale, nationale ou tribale. En tant que citoyen du monde, nous devons donc penser collectif, mais surtout interdépendance entre les groupes qui peuplent la Terre, nous amenant naturellement au concept d’entraide, de Fraternité et d’assistance. Et ces valeurs que nous avons intrinsèquement en nous, comme la statue dans la pierre non dégrossie, nous le savons viennent irrémédiablement par l’éducation, familiale puis nationale. C’est de l’apprentissage de ces valeurs dès le plus jeune âge que vient notre conscience de citoyen. La famille en pose la première pierre, l’éducation nationale, initialement appelée « l’instruction publique » doit en consolider l’ouvrage au travers d’une éducation civique complète, concrète et se recentrant sur l’entraide citoyenne plutôt que sur les organisations territoriales, les activités extra-scolaires et la vie associative en solidifiant enfin l’édifice. Cet état des lieux n’est pas nouveau, mais est pourtant la clef de voûte d’une société et d’une humanité plus juste et éclairée. Nous devrons toujours lutter inlassablement contre les dirigeants, entreprises, ou individus plaçant l’individu et le profit au-dessus des valeurs citoyennes, mais au moins, les jeunes connaitront les besoins essentiels de cette humanité éclairée : respirer, boire, se nourrir pour survivre, procréer, travailler et sauvegarder toutes les espèces vivantes. Comment donc lutter contre ce phénomène sociétal, dont l’origine, bien que connu en semble diffus et généralisé ? eh bien, comme toute difficulté : pas à pas, en allant de l’avant, chaque pas étant important. En mettant des petites actions devant ces constats généraux. 

Un éveil citoyen par la pratique de la solidarité, de l’éducation à la sanction utile

Vivant dans une société, nos actions ont un impact sur notre environnement. Ainsi, le citoyen doit comprendre que ses actes, et donc son comportement individuel impacte la responsabilité collective. Lorsqu’un individu ne respecte pas une règle telle que le port du masque, il met en danger ses comparses. Il s’agit bien là de faire passer la nécessité devant tout le reste, faire passer l’intérêt général devant l’individu. Pour améliorer la prise de conscience de cette dimension citoyenne, nous voyons 4 grands domaines sur lesquels nous pouvons agir : l’apprentissage dès le plus jeune âge de la pratique de la solidarité, la participation volontaire ou aidée en cas de crise, la sanction utile, l’adaptation de nos institutions.

C’est tout d’abord par l’apprentissage dès le plus jeune âge, par l’éducation que nous pouvons ancrer l’humanisme et la pratique de la solidarité. L’éducation ne remplit pas son rôle la majorité du temps. Les programmes doivent évoluer pour rester totalement adaptés à notre société. L’éducation civique, beaucoup trop ponctuelle, abstraite ou anecdotique, doit être ré-axée sur la solidarité citoyenne, la pratique de l’entraide, les valeurs morales du citoyen. L’école ne pourrait-elle pas organiser des créneaux où les enfants ou adolescents participent aux restos du cœur, aident les sdf en hiver, nettoient la nature, à l’instar des « cœurs vaillants » ou des scouts ? Cette participation à l’entraide au travers de l’éducation donne à la conscience citoyenne une dimension naturelle et collective. L’apprentissage de la laïcité, au sens large, dès le plus jeune âge apporte également aux enfants l’ouverture d’esprit, les sensibilise à l’importance du respect des autres, des croyances, et de la tolérance.

En complément, lorsqu’une crise se déclare, il parait important que la population se mobilise pour soutenir le pays, soutenir son fonctionnement en mode dégradé, soutenir ceux qui sont dans la détresse. Un appel régulier à la participation volontaire permet de systématiser l’entraide citoyenne, de la banaliser, de la faire rentrer dans les habitudes de chacun. Cette participation, qui pourrait revêtir en parallèle une forme de mobilisation, ou participation forcée, permettrait d’apporter de la main d’œuvre aux hôpitaux, aux services de secours, apporterait de l’aide dans la distribution de denrées, vaccins, prospectus pour informer la population, sécurité…

Malheureusement, notre société aura toujours en son sein des personnes, considérant leur intérêt plus important que celui de la collectivité. Nous aurons toujours des personnes pour ignorer les règles, ou leur donner une toute autre interprétation. Il nous parait important que les sanctions soient exemplaires de manière générale, mais encore plus dans des domaines pour lesquels le non-respect des consignes met en danger la collectivité. Mais plus encore que l’exemplarité des sanctions, ce sont leur utilité qui nous parait être essentiel dans la prise de conscience citoyenne. Mettre en place les Travaux d’Intérêt Public, au travers de participation aux associations d’entraide, aux services de soins, mais également pourquoi pas dans les EHPAD. L’environnement que les intéressés découvriront, la misère humaine, la détresse apporteront à minima de la main d’œuvre utile et au mieux une prise de conscience sur ce qu’on se masque bien trop souvent.

Bien que le citoyen soit au cœur de ce sujet, les institutions ont un rôle également à jouer. Celles-ci doivent s’adapter aux défis que nous rencontrons et doit véhiculer les valeurs morales et citoyennes. Elles doivent être motrices et fédératrices, exploiter les évènements passés pour en tirer des leçons, qui doivent se décliner ensuite en réforme. Nous avons évoqué l’éducation nationale, mais de manière générale, la crise COVID nous a montré que lorsque tout s’arrête, la nation ne tient qu’à l’énergie de quelques corps de métier, quelques initiatives. Et ces organismes qui assurent la survie de la nation en temps de crise, sont majoritairement ceux qui n’apportent pas d’argent à l’état et qui, de ce fait, sont les moins bien lotis en termes de subvention, matériels, salaires, retraite… Repenser la résilience de notre pays, redéfinir nos priorités, redonneront de la logique à notre organisation.

Proposition ou idée issue de la réflexion à mettre en exergue

La recherche d’une humanité plus juste et plus éclairée nous est chère, et est souvent mise à mal par des individus, plaçant leur individualisme personnel au-dessus de l’importance de la citoyenneté et de l’intérêt collectif. Si nous voulons améliorer la prise de conscience citoyenne avec des actions concrètes et applicables sans trop d’impact, il nous semble que l’amélioration de l’éducation, au travers notamment de l’apprentissage pratique de la solidarité, la participation volontaire ou aidée du citoyen en cas de crise, ainsi que la mise en place de sanctions utiles et solidaires seraient des actions qui amèneraient des résultats probants à court terme.

A lire aussi

Nos travaux ne doivent-ils pas entrer dans l’ère de l’humanisme écologique ?

Vous avez dit pandémie ? « Je suis tout petit, si petit que l’on ne me voit pas. Je suis discret, si discret que l’on ne m’entend pas, que l’on ne me suspecte pas. Mais...

Lire la suite
Ecologie

Être citoyen dans une société plus solidaire

Citoyen ou client ? Comment améliorer la prise de conscience de la dimension citoyenne de chacun dans une dimension plus globale pour construire une humanité plus juste et plus éclairée ? (Question N°3 du thème L’individu...

Lire la suite
Citoyenneté

Le RUI et le travail

’ La Franc-Maçonnerie considère le travail comme un des devoirs essentiels de l’homme. Elle honore également le travail manuel et le travail intellectuel’’. Cette phrase extraite de notre constitution est-elle encore totalement adaptée au travail...

Lire la suite
RUI