Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Le citoyen, l’état, le monde…

Respectable Loge, La Foi Maconnique, Orient de Castres, Région 17 Sud et Loges d'Espagne

Mots Clefs : FinanceTravail

Problématique

Le domaine proposé est si vaste que ce serait presque inconscient de vouloir ici embrasser tous les domaines dans une seule planche. Je ne m’attacherais donc ici qu’à une partie bien modeste mais néanmoins importante.

On attache souvent le mot crise au mot catastrophe, effondrement, collapsus. Mais crise, étymologiquement peut-être reliée au changement, à la transformation. Ce changement n’est toutefois possible que s’il y a prise de conscience d’une nécessité de transformation. Avant tout il est important de préciser que ce n’est pas le virus qui à provoqué la crise économique (récession, explosion du chômage, secteurs économiques à genoux et bientôt licenciements massifs) c’est e confinement. Cette nuance est primordiale car le confinement est une décision politique, précis dans la forme et le temps. Cela remet les responsabilités où elles doivent être, pour ne pas avoir à entendre encore : « nous n’avions pas le choix c’est la crise du virus ». Il y a des tas de formes de confinement, des tas de moyens de préventions et un temps pour cela.

Ce que le confinement a montré c’est que l’ensemble de notre économie est basé presque exclusivement sur la consommation (et non sur la production). Si les personnes sont confinées, elles ne peuvent plus consommer comme auparavant, même si d’autres moyens ont été mis en place, ils sont restés bien inférieurs). Or il faut rappeler que plus de 70% de notre économie est liée au service et un service, comme Thierry CHAMFRAULT le rappelle fort justement, n’existe que s’il est consommé. A y réfléchir, c’est aussi le cas pour la production de biens qui ne produisent de la valeur économique que s’ils sont achetés. Chute de la consommation effondrement de l’économies. Le modèle est donc à revoir. D’autant plus que le ce modèle consumériste se base sur une croissance infinie, ce qui est bien sûr une utopie dans un monde fini. Pour revoir ce modèle il est nécessaire que nous prenions conscience qu’il faut redéfinir la valeur économique et créer des modèles ou développer des modèles qui sortent du consumérisme (par exemple le modèle contributif qui existe déjà). On pourrait imaginer ou théoriser un modèle économique humaniste (et non humanisé car cela reviendrait à dire de se baser sur les modèles actuels et tenter de les rendre plus « humanistes » IL en va de l’avenir de notre pays et nos civilisations en général. Pour cela il faut redéfinir aussi le principe de la valeur économique. Dit autrement se poser la question : « qu’est-ce qui à de la valeur ? Auparavant, la valeur était liée à la rareté. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. La valeur est liée à la demande. Lorsque la demande s’effondre (comme ce fut le cas pendant le confinement) le reste suit.

État des réflexions déjà produites

Revenons sur un modèle économique humaniste et la notion de valeur économique. Bien sûr, la vie humaine, n’a pas de prix mais qu’en est-il de la liberté de conscience, de la liberté de pensée ?

Lorsque nous transmettons des informations sur internet, nous transmettons une forme de notre pensée, de ce qui nous constitue. Or ces informations sont négociées à prix d’or sur le web (il n’y a qu’à constater la puissance économique des GAFA). Mais cette économie de l’information que produit-elle réellement comme richesse ? A part pour quelques dirigeants de l’industrie du WEB, à qui profite-elle exactement ?

Autre point économique majeur que la crise a montré. En écoutant le détail des décisions prises de manière unilatérale et coercitive par le gouvernement (ce que l’on a appelé les « ordonnances covid »), je me suis posé la question : « mais où sont les investisseurs ? ». En effet depuis des dizaines d’années, les gouvernements successifs ont pris beaucoup de mesures pour « favoriser l’investissement ». En réalité il s’agit de facilité accorder à l’impôt pour inciter les grands propriétaires de capitaux financiers à investir cette épargne financière dans l’économie réelle pour accroitre la production de richesses. Or, au moment où le corps à plus que jamais besoin d’argent frais pour son économie, plus personne (gouvernement, médias) ne parle ni ne s’adresse à ceux qu’on a estimé́ porteurs de la croissance par la théorie du ruissellement si chère aux gouvernements libéraux.

Cette crise montre qu’en réalité il n’y a de valeur économique produite que par le travail. D’ailleurs le gouvernement actuel l’a parfaitement compris. Les ordonnances covid ne contiennent, concernant la relance économique, que des décisions concernant le travail (l’employeur décident des congés, augmentation de la durée etc.). Dit autrement le gouvernement agit sur le travail et non sur l’investissement. En façade, il reconnait la valeur du travail comme soutient du corps social mais non comme producteur. L’argent injecté, les primes aux personnels soignants etc., sont considérés comme de la dépense. Dépense qu’il va falloir combler probablement un jour, non de manière directe mais indirecte, en augmentant les taxes pour combler la « sur-dette » créée pour cela.

Propositions concrètes

Y-a-t-il un moyen d’action pour changer cela ? En premier lieu cesser de croire que les investisseurs investissent qu’ils sont les piliers de notre économie. Il existe la banque publique d’investissement, elle devrait se fournir en capital auprès des investisseurs (par les taxes par exemples) et investir elle- même (après tout c’est ça vocation première). Ensuite, revaloriser le travail. Applaudir les personnels soignants c’est très bien, leur fournir des plateaux repas de grands restaurants aussi. Faire en sorte qu’ils puissent travailler dans de bonnes conditions ? Il ne s’agit pas seulement de primes ou de moyens financiers qui leur serait accordé. Ne plus les agresser dans les urgences, faire preuve de patience et de fraternité́ envers eux et plus globalement ceux qui traversent des difficultés liées à cette crise. Chacun selon ses moyens et ses possibilités bien sûr. La fraternité́, un des piliers de la maçonnerie, mérite d’être diffusée.

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