Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Europe – Acte II : Vers un nouvel élan de civilisation

Respectable Loge, L’Etoile bleue, Orient de Toulon, Région 2 Alpes Côte d'Azur

Mots Clefs : CivilisationInstitutionsPolitiqueurope

Pour une Europe politique, sociale, économique et durable

Le constat

Si l’on porte un regard objectif sur l’Europe aujourd’hui, on peut dire qu’elle est abondement critiquée et attaquée, qu’elle est de ce fait en grand danger alors même qu’elle constitue une formidable réussite malgré ses insuffisances et un tout aussi formidable vecteur d’espérance pour ses peuples.

L’Europe constitue déjà en l’état, une formidable réussite et l’on oublie trop facilement ce qu’est l’Europe et ce que nous lui devons : L’Europe dispose déjà d’une organisation institutionnelle ; elle pèse à l’échelle mondiale 22% du PIB mondial en 2017 à comparer avec les 24% des USA et 15% de la Chine. L’Europe est par ailleurs un marché de 1re importance mondiale.

Une belle construction qui nous a prémunis de toute guerre interne depuis 60 ans ; les jeunes générations ne savent pas, il est vrai, le prix de la PAIX ! Une Europe qui a rapproché nos jeunes, réalisé une politique agricole commune, une monnaie commune puis une monnaie unique, bâti des solidarités entre les territoires, et réalisé bien d’autres belles choses encore….

L’Europe est critiquée et diversement appréciée, allant de la louange à la haine.

Elle est abondamment critiquée pour ses manquements, ses incapacités, sa technostructure, son opacité, son libéralisme débridé, le dumping fiscal et social de ses états membres. Son absence de projet global, prospectif, de civilisation l’ont détourné de l’esprit de ses pères fondateurs. Tandis que son marché unique reste ouvert à tous les vents. L’UE est considérée par certains comme un Mammouth bureaucratique, pour d’autres comme un supermarché aux subventions… Alors même que son budget n’excède pas 1% du PIB européen.

A défaut de politique industrielle commune, les européens ont collectivement échoué les révolutions technologiques des dernières décennies : moteur de recherche internet, smartphones, réseaux sociaux, cloud computing, photovoltaïque, batteries, véhicule électrique. L’Europe est absente de la course à l’ordinateur quantique. Échec de l’Europe aussi, sur la gestion des flux migratoires, dans la santé.

D’où une défiance généralisée qui menace de l’intérieur ; alors qu’en externe, elle demeure une alternative économique et sociale à l’hégémonie étatsunienne et une alternative politique aux démocratures[1] à ses frontières (Turquie, Russie, Turquie, Iran, Algérie…).

L’Europe est attaquée et se retrouve de ce fait aujourd’hui en grand danger imminent d’implosion ou/et d’explosion.

Les dangers d’implosion : cf. le Brexit pour la Grande Bretagne, l’euroscepticisme de certains pays membres (Hongrie, Pologne, …) lesquels recueillent volontiers les avantages de l’Europe mais en refusent les devoirs et obligations. Se développent également un peu partout, y compris en France, des mouvances politiques extrêmes prônant ouvertement euroscepticisme et repli nationaliste.

Les menaces externes : Guerre économique mais aussi désormais politique des États-Unis, de la Chine, de guerre cybernétique en provenance de Russie, mais pas que…

La problématique : analyse et réflexions

L’Union Européenne a obtenu l’assentiment des citoyens tant qu’elle constituait un espace de prospérité partagée et de projets d’envergure qui rivalisaient avec les autres grandes puissances : Ariane (ESA 1975) et Airbus. Elle doit reconquérir le cœur et le rêve des européens.

La Maison Europe, aujourd’hui le résultat de volontés additionnelles souvent égoïstes de ses états membres, est une construction inachevée. Alors que, hors de l’Europe, point de salut !

Les États membres dans une démarche autre que collective ne peuvent apporter une réponse aux défis de la mondialisation (migratoire, numérique, défense, …), à celui du changement climatique et de ses conséquences (évolution des températures, dioxyde de carbone, ozone, migratoire à nouveau).

Imaginons une Europe éclatée sous le joug de ses ennemis aussi bien intérieurs qu’extérieurs : Chaque État de cette ex Europe se retrouverait de facto seul, isolé, en confrontation directe avec des puissances telles que les USA ou la Chine qui imposeraient leur loi. La zone Euro éclatée, chaque pays serait réduit à des pratiques d’un autre temps : chacun sa monnaie, ses frontières, ses dévaluations compétitives. Nous pourrions dire adieu à nombre des bienfaits de l’Europe d’aujourd’hui qui nous paraissent aussi naturelles que l’air qu’on respire. Les acquis communautaires pourraient n’avoir été qu’une parenthèse de l’histoire. Les ex États membres seraient alors dans une incapacité accrue, à apporter de véritables réponses aux défis de la mondialisation (numérique, défense, …), à celui du changement climatique et de ses conséquences (évolution des températures, dioxyde de carbone, ozone, migrations).

Alors que l’Europe par sa configuration porte en elle un grand espoir de civilisation. Considérée souvent à tort comme étant source de problèmes, l’Europe pourrait s’avérer être LA SOLUTION.

Imaginons maintenant une Europe qui se donne un nouvel horizon, un nouvel élan de civilisation pour elle-même, pour le monde !

Propositions concrètes, opérationnelles, disruptives

Une Europe forte est une Europe dans laquelle les peuples partagent un même projet civilisationnel (Unis dans la diversité). Au sein d’une organisation dotée de politiques communes ou de convergence dans les domaines économique, social, budgétaire, fiscal, de défense, … Avec des projets industriels ambitieux et fédérateurs comme par ex. un vaste programme de transition écologique, numérique, assurant l’autonomie dans des secteurs stratégiques tels que la santé. Seuls les Européens y ont intérêt ; eux seuls peuvent s’atteler à la conquête d’une souveraineté commune. Les puissances étrangères ne verront que des objections à voir se concrétiser une telle Europe aboutie.

L’Europe est aujourd’hui au milieu du gué. Pour contrer les forces de délitement et de destruction de la construction européennes aujourd’hui largement engagées, un sursaut salvateur et une volonté politique forte de ses Etats membres et de ses peuples est impératif. Il s’agit de mettre en œuvre une dynamique courageuse mais vertueuse conduisant à une Europe souveraine, une Europe politique, sociale, économique et durable.

Probablement, et en un 1er temps tous les états membres ne seront pas partants pour une telle démarche. Une reconfiguration géographique d’avant-garde, regroupant à l’intérieur des 27, les seuls Etats volontaires, pourra alors être envisagée. Ce 1er cercle générera un effet vertueux qui donnera lieu par la suite une agrégation élargie aux autres Etats membres désormais convaincus par cette Europe enfin aboutie, désormais mature. 

Il nous échoie donc d’être les artisans de cette Europe aboutie, politiquement mature, protectrice de ses peuples et phare de civilisation.

En résumé, concrètement : Europe – Acte II

Par transformation de ses instances actuelles, l’Europe devra se doter d’un gouvernement et de ses ministères, de budgets dédiés et de lignes politiques définies, d’un parlement et d’une justice, dans le respect du principe démocratique de séparation de ces 3 pouvoirs. Mais également d’instances locales agissantes en courroies de transmission pour favoriser la proximité. En politique étrangère, un Président représentera les États-Unis d’Europe à l’occasion des sommets mondiaux.

Pour cela une nouvelle Constitution européenne sera nécessaire, bâtie sur un projet de civilisation accepté par les Ettats membres et leurs peuples respectifs. (Au préalable, auront été tirées toutes les leçons de l’expérience avortée du précédent projet de Traité constitutionnel). Cette nouvelle Constitution servira de socle à la construction d’une Europe fédérale qui prendra en charge les biens communs européens là où les états n’ont plus la main. Elle édictera les règles de subsidiarité entre LA FEDERATION DES ETATS-UNIS D’EUROPE et ses États membres.


[1]                                Néologisme formé de démocratie et dictature

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