Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Réflexions

Respectable Loge, La Maison d’Horus, Orient de Tergnier Chauny, Région 10 Nord - Pas de calais - Picardie et Loges d'Angleterre

Mots Clefs : Politique publique

Problématique, constat, contexte de la contribution

J’aime à penser, à chaque fois que je contemple le livre blanc, qu’il est une chance pour chaque Frère d’y voir un espoir pour l’humanité. Si en 2020, à l’heure de l’hyper-information, de la médiatisation à outrance, des réseaux sociaux, des fakes news; des hommes, Des Frères, peuvent se retrouver autour de ce symbole pour échanger, pour construire, pour fraterniser, je pense qu’il n’y a nul besoin d’y écrire le moindre mot.

Laissons le pur pour qu’il convienne à chacun d’y voir les liens forts qui nous unissent autour de ce symbole.

 Il est courant de confirmer ou d’infirmer l’action d’un gouvernement. Faut-il rappeler, qu’est-ce que la politique ? C’est la gestion non guerrière des conflits, des alliances et des rapports de force… non pas seulement entre individus mais de toute une société. Nous avons découvert quelque chose de très paradoxal. Nous sommes entrés de plain-pied dans l’ère du numérique qui permet de communiquer, de travailler, d’éduquer ses enfants tout en étant confiné et en même temps, cela nous a révélé que de nombreuses professions ne peuvent pas fonctionner sur une base digitale et numérique.

Ces professions sont de deux types. Il y a celles que nous pouvons appeler qualifiées – nous pensons à toutes les professions de santé – et d’autre part des professions et des catégories sociales qui le sont beaucoup moins mais qui sont vitales pour le pays. On a érigé la caissière de supermarché en superhéros. Donc le digital d’un côté et de l’autre ce qui ne le sera jamais. On a aussi pris conscience qu’il fallait mieux être riche et bien logé, sans trop d’enfants, que pauvre avec une famille nombreuse dans un habitat difficile. On constate donc des inégalités puissantes qui appellent des politiques nouvelles. Une des révélations de cette crise, c’est que l’idéologue libérale ne pourra plus se faire entendre. On a pris conscience de l’urgence qu’il y avait à ne pas tout attendre du marché, d’une gestion qui se croit rationnelle, budgétaire, comptable, managériale et qui passe en réalité à côté de toutes les réalités sociales.

Etat des réflexions déjà produites sur le sujet, Etat de l’art…

De nombreuse études existent, sur les problématiques énoncées, des enquêtes anthropologique, sociologique, politique. Cette pandémie, le confinement peuvent-ils conduire à une remise en question de notre modèle d’existence aujourd’hui ? Dans nos relations sociales, nos comportements, notre conscience collective, notre société et ses valeurs. Contrairement aux autres crises antérieures, c’est vraiment un moment historique où le temps de confinement va nous obliger à changer : « Cette crise sanitaire arrive dans un contexte particulier qui fait que la société française n’a jamais été aussi divisée qu’aujourd’hui et que cela constitue le grand enjeu politique ». D’après le sociologue Rémy Oudghiri. Le confinement incite, selon lui, à remettre en avant le collectif quand, depuis quelques années déjà en France, les gens allaient dans des directions très différentes. Là, il y a une opportunité historique majeure qui est de remettre au cœur une vision collective : ‘notre unité d’action, c’est l’interrogation’ disait Malraux. Tous, en ce moment, nous nous interrogeons à partir de situations extrêmement différentes mais c’est ce qui nous unit. Et il ne tient qu’à nous de faire en sorte que cette unité perdure après la crise. Cette expérience va nous changer en profondeur.

Cette remise en question de soi-même doit se faire en prenant conscience qu’il ne faut pas trop s’échapper vers la vie numérique à laquelle pourrait nous réduire trop facilement le confinement. C’est à travers les écrans que s’inscrit, d’après Laurence Devillairs, la véritable épreuve du réel et qu’il faut parvenir à dépasser pour évoluer par la suite dans beaucoup de domaines : 

Elle craint une trop grande envolée de la vie numérique durant le confinement… Soit on en profite pour faire un vrai retour sur soi-même et on affronte le sens virtuel des esprits, soit on demande encore plus à nos écrans et à société dématérialisée ce qu’il faut craindre…

Propositions concrètes

On va sortir dans une situation où l’on sera très différent psychologiquement, le confinement va laisser des traces. Socialement aussi, nous serons très différents, et sur le plan économique, il va falloir que l’on partage les pertes et pas les bénéfices. On va avoir de la dette, du chômage, et on va avoir une revendication de solidarité. Les gens les plus touchés vont dire : « on a été maltraités mais on a été indispensables ». Soit la situation sera analogue au climat qui a suivi la Seconde guerre mondiale où tout le monde s’était mis autour de la table pour renégocier une forme de contrat social et d’État-providence, soit tout le monde joue contre tout le monde. Cela dépendra de la politique. Car jusqu’à présent, la politique accompagnait le changement économique sur un mode libéral social ou social-libéral. Tandis que là, nous entrons dans une conjoncture totalement nouvelle. Il ne suffira pas d’accompagner la mondialisation, il faudra redéfinir un autre modèle. La solidarité c’est œuvrer en même temps même différemment vers un objectif validé par tous. Peu importe le chemin si on connait l’arrivée. Je trouve que cette idée d’être solidaire demande de l’initiative personnelle très forte, on ne demande pas de faire une action, on demande de réaliser une idée. L’Idéal maçonnique nous l’imaginons en essayant de nous améliorer pour améliorer par ricochet le monde extérieur. Pour accepter ce principe les grades les formations en loge et en extérieur nous aide à nous perfectionner, faire appel à la solidarité pour combattre le fléau demande un peu plus que d’énoncer le mot, il faudrait l’expliciter et le mode d’emploi qui l’accompagne. Je pense même que cela devrait être enseigné comme une valeur forte de la république, quand on nous demande « que peux-tu faire pour ton pays » « être solidaire » pourrait être une réponse. Faire face à l’ennemi il faut faire bloc comme le blé pour résister au vent. Nous avons construit une ou des sociétés qui occulte l’effort et les obligations, pour les plus anciens l’éducation était descendante et ferme, elle est aujourd’hui participative et collaborative sans crainte. Aujourd’hui demandons nous aurons, cherchons d’autres trouverons. L’armée a été supprimé, en son temps cela me plaisait bien, mais une fois la période terminée nous restions au service et mobilisable (tout en étant formés) si demain on mobilisait l’équipe serait prêtre et opérationnelle. Mobiliser un pays comme ce fut le cas, un choix responsable mais avec un doute sur la compréhension de l’objectif par tous et un staff (toubib, journaliste et politique) pas toujours à l’unisson. Je ne souhaite pas adhérer à un pays totalitaire mais pour ce type de situation ou l’ordre est nécessaire, cela a du bon. J’estime aussi que de dire qu’un jour son pays nous demandera peut-être un effort, cela peut aider à fédérer une unité nationale. C’est le retour du sentiment d’interdépendance qui va progressivement devenir un élément central d’une politique publique et collective qui naîtra après coup.

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