« Rien n’est permanent, sauf le changement. Seul le changement est éternel » disait Héraclite au VIe siècle avant Jésus-Christ.
Si l’on remplace le terme changement par le terme mouvement on peut être d’accord avec Héraclide en considérant que le mouvement des quarks est éternel. Mais à notre échelle il semblerait qu’il existe des choses qui paraissent perdurer et traverser le temps comme si elles étaient fondamentales (essentielles) et incontournables pour l’équilibre des systèmes. Pour que quelque chose existe un certain temps les éléments qui la composent peuvent varier, certes, mais en restant dans des limites précises. C’est vrai pour les sciences mais également pour l’art: le blanc le noir et la couleur pour la peinture, la consonance et la dissonance pour la musique. Concernant la culture, l’enseignement de la lecture, l’écriture et le comptage constituent les bases indispensables de l’apprentissage depuis toujours.
Le mot « art » vient du latin « ars / artis » et désigne l’habileté acquise par l’étude ou la pratique. En grec, le mot est « technè ». Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que l’art se distingue du mot « technique » (pour désigner alors les beaux-arts) et devient l’objet d’une approche et d’un discours esthétiques. On pourrait peut-être dire que l’art est la maîtrise d’une technique visant à créer des œuvres à vocation esthétique, le rationnel au service de l’émotion.
La situation sanitaire actuelle a suscité quelques réflexions en matière artistique :
La culture quant à elle évoque la maîtrise des connaissances générales propres à toute civilisation. Concernant la culture un certain nombre de propositions ont été présentées
Au niveau des politiques publiques, on a observé que l’action est depuis un certain temps tournée vers « la démocratisation culturelle ». Cette logique est portée en France par le Ministère de la Culture et fait, en théorie, volontiers référence à des valeurs sacrées : à l’intemporel, à l’universel. Mais dans les faits, cela s’est accompagné d’une volonté de se rapprocher du « terrain » en reconnaissant de plus en plus de pratiques comme relevant des pratiques « artistiques » : arts du cirque, arts de la rue, le cinéma est le 7e art et la bande-dessinée le 9e. La danse contemporaine a intégré le hip-hop et la peinture le graphisme.
Dans le contexte dans lequel nous vivons aujourd’hui, on est souvent dans l’exécution et non dans la réflexion. Il n’y a plus de temps pour penser sa relation à l’art et à la culture et l’universel et l’intemporel restent souvent sacrifiés à l’autel de la réussite médiatique et mercantile. Il semble plus que jamais impératif de redonner à l’art et à la culture la valeur propre qui leur est due.
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