Respectable Loge, Les Zélés, Orient de Blanzy, Région 6 Est et Loges de Suisse
Mots Clefs : BibliothèquesCultureÉducation artistiqueMuséesThéâtreLe livre blanc soumis à notre réflexion comporte une trentaine de questions, concernant la santé, l’économie, le travail, l’école, la société, mais aucune n’était axée directement sur la culture… ce qui nous a fortement étonnés. Nous, c’est-à-dire un groupe de neuf FF et SS directement intéressés et impliqués dans la culture, soit par nos métiers (peintre, comédien, architecte, bibliothécaire, photographe, etc.), soit par nos pratiques (musique, écriture, concerts, lecture, expositions, musées, etc.). Nous savons que la culture est un élément primordial de la vie, individuelle ou sociale : la meilleure preuve en est la réaction des dictatures vis-à-vis de la culture. Nous avons tous en tête le quand j’entends le mot culture, je sors mon révolver attribué à Hermann Goering, la censure et l’oppression des artistes et des médias dans toutes les dictatures, de tous temps, et l’interdiction de pratiques culturelles ou de modes de vie refusées par les djihadistes (prenons comme exemple le film Timbuktu ou les attentats du Bataclan).
La culture nous permet de dépasser notre condition animale en ce qu’elle nous relie aux autres, mais aussi en ce qu’elle nous invite à l’introspection et à la réflexion. La culture en somme s’adresse, non pas seulement à nos émotions et à notre animalité, mais aussi à notre conscience et à notre humanité. En cela, elle n’est pas indispensable à la vie, certes, mais elle est indispensable à l’existence.
Nous avons puisé des pistes de réflexion dans la lecture d’articles ou d’études et notre propre expérience lors du confinement, dont, entre autres :
Les 20 propositions de Télérama.
La tribune d’Olivier Py, directeur du festival d’Avignon en juillet.
Il pointe l’étendue du désastre, symbolique, politique et financier avec l’annulation historique de tous les festivals, le déficit abyssal de grandes institutions, les inquiétudes sur le dialogue avec les publics. Le Président de la République n’a pas dessiné les lignes d’un projet culturel pour la France. Il est nécessaire de défendre le ministère de la Culture. Il envisage quatre axes : définir la culture comme un service public, faire de la démocratisation culturelle, décentraliser, rayonner à l’étranger. Pour lui « la démocratie sans la culture risque de devenir un mot vide de sens. Sans culture, la liberté devient un asservissement aux valeurs marchandes. Sans culture, la politique est le chemin le plus court vers les populismes. Enfin, sans culture, la France deviendrait un pays sans âme et indigne de son histoire ». L’étude sur les pratiques culturelles des français, publiée en juillet.
Premier constat : les Français n’ont jamais autant consommé de culture. Mais cette consommation révèle une fracture entre culture patrimoniale (la lecture, les musées ou les sorties au théâtre et au cinéma) et culture numérique liée à Internet. Ceux qui restent fidèles à la culture classique sont vieillissants, plutôt urbains, et appartiennent à des milieux aisés ou diplômés. À l’inverse, dans le monde de la culture numérique, le public est jeune, plutôt masculin, issu de tous les milieux sociaux, et autant urbain que rural. Ces jeunes qui écoutent de la musique en ligne ou consomment des séries sur les plateformes lisent beaucoup moins que leurs aînés et vont beaucoup moins au spectacle.
L’article de Françoise Benhamou (économiste, professeur à Sciences Po, spécialiste de l’économie culturelle et des médias, dans la revue Esprit de septembre.
Le confinement a dévasté le monde de la culture, de façon différenciée, en amplifiant les mouvements de mondialisation, de montée de l’événementiel et de numérisation. Le secteur culturel représente 2,3 % du PIB, et les consommations de biens et services culturels 1,59 % de la consommation totale. Quant à l’emploi culturel, il représente 2,3 % de la population active, soit 635 700 emplois. Le ministère de la Culture a fait une évaluation des pertes : en 2020, la baisse d’activité est estimée à près de 25 % du chiffre d’affaires pour l’ensemble des secteurs culturels. Elle critique l’empilement des aides et le manque de politique publique.
Nous avons été frappés par la multiplication subite des offres culturelles en ligne, les institutions publiques ayant pour le coup souvent été à la tête du mouvement. Mise en ligne gratuite de centaines de programmes culturels et éducatifs sur les chaînes ARTE et France 5, accès étendu pour les abonnés Canal+, promotion échevelée par Orange de ses mooc culturels gratuits, accès gratuits à d’inépuisables archives de lectures, de films, de conférences, de pièces de théâtre, d’opéras et de concerts…
Comment, avec la mise en ligne de vidéos, du télétravail et des visioconférences, la culture du vivant (spectacle, travail sur le terrain, tenue en loge) peut résister au tout-numérique ?
Toute circonstance historique, comme la période épidémique et le confinement que nous venons de vivre, porte en elle des contraintes particulières qui génèrent des besoins et la recherche de solutions. L’ensemble induit des comportements. Récemment,...
Lire la suiteL’individu et la société
État des lieux La compétition est le moteur de notre société. La coopération est considérée comme relevant de l’idéologie ou de la morale. Nous savons maintenant que notre société construite sur le libéralisme conduit dans...
Lire la suitePlaidoyer pour une Culture de l’Après
Au moment du confinement, on a pu constater l’impact des besoins culturels d’une société redécouvrant ses racines humaines. Que l’effet ait été consolateur ou constructeur importe peu ; seule compte l’empreinte laissée. Il apparaît qu’une réflexion...
Lire la suite