Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Après cette crise, le citoyen doit-il repenser son éthique personnelle, à savoir : la combinaison subtile de ce qu’il peut faire ? doit faire ? veut faire ? « 

Respectable Loge, L’Esprit Critique, Orient de Avignon, Région 15 Provence- Alpes - Corse et Loges de Sardaigne et d'Italie

Mots Clefs : Développement humain

A la sortie de cette pandémie, comment redonner chair et substance à l’utopie de la « fraternité universelle » dont les Francs-Maçons sont porteurs depuis leur origine, comment repenser la place de l’homme et le sens de son engagement au cœur de nouvelles dynamiques capables de relier autrement économie, société et environnement afin de dessiner un nouveau « commun », plus juste, plus humaniste et plus vivable qui nous permette de faire Nation.

Le constat du monde d’avant est assez clair. L’individu est passé d’un besoin primaire (se nourrir, se loger, etc. Selon la théorie de Maslow) à une notion d’envie effrénée qui devient le véritable moteur de la consommation et de la hausse du PIB des nations. Privé de cette frénétique envie consumériste, la modernité marchande vacille dans ses fondements, s’affole, mobilise à grande hâte les politiques et les médias.

En quelques mois les Français ont économisé près de 100Mds d’€ en ne consommant que le nécessaire c’est dire l’ampleur du superflu….et la seule réponse du gouvernement est « reprenez vite votre consommation si vous voulez éviter le chômage et la chute de l’économie »

Que faut-il faire pour avancer dans le monde d’après ?

Et bien cela s’appelle peut être le travail sur soi ! C’est notre volonté qui prend alors le dessus. De passifs nous devenons actifs et, pour parler comme Spinoza, nous augmentons notre puissance d’agir. 

Il y a  d’ailleurs une certaine analogie entre la recherche maçonnique de notre pierre cachée et la démarche consistant à orienter notre striatum vers des choix allant dans le sens de l’intérêt de notre santé, de notre espèce et de sa survie : une sobriété heureuse, tout simplement !

D’ailleurs Spinoza,  ne disait-il pas que la véritable révolution est intérieure et que la transformation du monde passe d’abord par notre propre transformation ? Ainsi, tous les espoirs restent permis ! L’optimiste doit rester de mise, dans l’union des forces et la recherche du consensus, Les  esprit -chagrins parleront d’Utopie mais pourquoi pas.

Ce travail sur soi est intéressant (amélioration de nos relations avec les autres) mais ce ne sera pas suffisant.

« Après cette crise » dit la question mais de laquelle parlons-nous ?

Nous en voyons tellement depuis tant d’années :

  • Crise démographique avec augmentation de la population et de l’allongement de la durée de vie ? Notre terre sera-t-elle en capacité de nourrir 10 milliards d’habitants ?
  • Crise économique et financière qui se manifeste à intervalles de plus en plus rapprochés et avec toujours plus d’intensité ? 2000 bulle internet, 2007 subprime, 2020 Covid L’OFCE estime à 19% la contraction du PIB mondial et ce en avril 2020 A combien à fin décembre ?
  • Crise agricole ? Faut-il rappeler que la Chine lutte contre la peste porcine depuis 2 ans sans arriver à l’éradiquer,  17 millions de visons d’élevage vont être abattus au Danemark.
  • Crise environnementale ? La plus dure qui va arriver et qui sera mondiale et qui pourrait anéantir l’humanité ?

Comment expliquer que l’Homme a été capable d’évolutions depuis tant de siècles, de découvrir l’origine de l’univers, d’explorer le système solaire, de maitriser l’atome et soit incapable de se mobiliser pour empêcher sa propre élimination.

Sur toute la planète il y a à petite échelle des expérimentations de voies nouvelles mais il faut voir plus grand.

Surtout il faut penser notre futur. Comment le rêver, comment le rendre réaliste.

Sans futur collectif il ne peut plus y avoir de solidarité, ni de politique acceptée. La seule accumulation marchande, financière et technologique n’est pas un projet d’avenir mais uniquement une fuite en avant.

Il faut créer une finance solidaire et un commerce équitable serait un premier pas assortis de placements financiers écoresponsables suivant l’exemple de Maria Nowak qui a transposé en France, avec son ADIE* le modèle de micro-crédit inventé par le prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus. La Commission Européenne vient de l’intégrer dans sa stratégie de croissance.

Il faut créer un dialogue mondial pour inventer  les alternatives au chaos qui nous guette. Une sorte de Nations Unies mais tourné vers le futur et non pour gérer les conflits actuels. Cela pourrait passer par l’écoconception de tous les produits, l’usage de l’énergie, les migrations, la santé, la culture ….

Il faut créer une justice humaniste : la justice a un caractère universel car aucune civilisation n’en est dépourvue. L’injustice actuellement est partout, les riches toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres, discrimination raciale, fracture sociale etc…Toutes les révolutions ont eu pour moteur un idéal de justice mais aussi le partage et la mise en commun des richesses de la terre et celle créé par la collectivité. Il serait nécessaire de créer un droit mondial adopté par une majorité de nations.

Education : ne faudrait-il pas utiliser les nouvelles technologies pour diffuser le savoir vers tous les pays du monde. Pas un savoir technologique mais plutôt philosophique. La majeure partie des étudiants Ethiopiens sont connectés aux MOOC de Harvard par exemple. La philosophie et le questionnement devrait être enseigné dès le plus jeune âge dans toutes les écoles du monde.

Il y a 5 ans, 193 Etats membres des Nations Unies (ONU) adoptaient 17 objectifs de développement durable (ODD) visant à mettre fin à la pauvreté, protéger la planète et garantir à tous la paix et la prospérité à l’horizon 2030. Les objectifs de développement durable sont un appel à l’action de tous les pays – pauvres, riches et à revenu intermédiaire – afin de promouvoir la prospérité tout en protégeant la planète. Ils reconnaissent que mettre fin à la pauvreté doit aller de pair avec des stratégies qui développent la croissance économique et répondent à une série de besoins sociaux, notamment l’éducation, la santé, la protection sociale et les possibilités d’emploi, tout en luttant contre le changement climatique et la protection de l’environnement. Soyons les acteurs de ce changement

La prochaine planète ne sera pas notre héritage mais notre création ; Le monde qui nous attend  n’est plus à conquérir mais à refonder.

«  Soyez le changement que vous voulez dans le  monde  » Gandhi

*A.D.I.E Association pour le Droit à l’initiative Economique

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