Quelle société souhaitons-nous pour demain ?

Constat et contexte

Même si la question est posée dans le cadre d’un après pandémie, le premier constat prend racine bien avant celle-ci.

Il s’agit de la dominance d’un modèle capitaliste dont l’inertie freine une société qui souhaite largement l’évolution vers une société plus raisonnée et raisonnable, où les valeurs humaines et environnementales trouvent une place centrale.

Le modèle néolibéral n’est pas un moyen de développement humain, d’augmentation de son bien-être et de ses connaissances. Le cadre qu’il pose pousse de toute part vers une réflexion à court terme, verrouille et corromps les initiatives d’explorations de pistes alternatives.

Dans la continuité du modèle industriel et de son séquençage des actions, le travailleur n’est plus en capacité de comprendre le but de son travail, sa plus-value, son sens.

Si l’histoire montre à quel point le communisme a pu sombrer dans la déviance, elle nous prouve (une fois de plus) qu’il en est de même pour le néolibéralisme. Le constat d’un système de société anthropophage est aujourd’hui inéluctable pour l’Homme de bonne foi.

État des réflexions déjà produites

Pourtant si le constat de défaillance est là, partagé par les acteurs et scientifiques de toutes disciplines aussi bien que par le simple citoyen, les actions manquent encore et toujours.

Chacun comprend que la société doit évoluer, sans savoir quelle piste suivre. Personne ne sait encore ce que nous allons devoir abandonner de la vie d’hier, tout en comprenant que bon gré, mal gré, les concessions sont inéluctables. « On s’adaptera bien » semble être le crédo.

La COVID a permis à l’humanité tout entière et particulièrement les nations industrialisées de retrouver un peu d’humilité vis-à-vis de leur capacité à dominer l’environnement, l’inconnue et la nature.

Par la même occasion, elle nous a renvoyé à des notions fondamentales et simples, d’attention à autrui, de partage, d’entraide, de fraternité. Au cœur de la noirceur de cette épreuve, les notions d’humanisme et de fraternité, notions si chères aux francs-maçons, qui dominaient bien souvent.

Proposition concrète, opérationnelles, disruptives

• Mettre la finance et le profit au service d’un partage, d’une solidarité

• Engager une réflexion sur l’appartenance de l’entreprise : répartition des rôles, des choix vitaux de l’entreprise, de la création de richesse. Peut-être faut-il envisager une législation plus encadrée à ce sujet ?

• Des projets pilotes d’entreprises/laboratoires proposant de nouvelles organisations, soutenus par l’état de manière attractive, dont l’évolution seraient étudiée par des chercheurs, pourraient voir le jour. Quoi qu’il en soit, il est temps de repenser la catégorisation de salarié, de patron, d’indépendant, de fonctionnaires, de retraités.

• Renverser totalement la vapeur vis à vis de la notion de travail aujourd’hui discréditée et particulièrement le travail manuel : à l’heure où tout s’automatise, plus déconsidéré que jamais, le travail manuel doit être non plus l’épouvantail, la voie de garage, mais une capacité de base apprise à l’école au même titre que les sciences, les langues, l’art ou le sport. Il s’agit d’en faire une matière à part entière, tous au long des cursus, entrant dans un agenda scolaire plus équilibré entre activités intellectuelles et manuelles.

• Réorganiser la production et la gestion des ressources essentielles. Travailler et mettre en valeur l’autonomie et la résilience des territoires à toutes les échelles. Mettre en place un réseaux de circuits ultracourt, courts et plus large ne se concurrençant pas, mais rentrant en complémentarité. Sur une grande partie du territoire français, les ressources énergétique et alimentaire peuvent-être envisagées à l’échelle des quartiers, des communes ou des intercommunalités.

• Même si le télétravail ouvre la porte à une dérégulation encore plus intense du travail, cette expérience menée durant plusieurs mois à l’échelle mondiale ne peut être balayée du revers de la main : la quasi-totalité des professions tertiaire se sont retrouvées du jour au lendemain à devoir exercer en télétravail sans aucune préparation. Et cela a marché. Certes, avec de l’aide, avec des concessions, avec de la casse. Mais le monde a continué à tourner. Cet outil ouvre la porte à une réorganisation de la notion de travail qui peut être aussi bien salvatrice que catastrophique. Le télétravail doit être manié avec grande prudence, mais ne peut plus être ignorée. Tout le monde n’est pas adapté au télétravail, cela doit pouvoir être une alternative sans devenir un nouveau crédo aveugle. La dématérialisation totale du milieu professionnel entrainerait une suppression des relations sociales qui lui sont inhérentes et qu’ils seraient dangereux de supprimer.

• Le plafonnement du ratio plus gros / plus petit salaire au sein d’une entreprise, au sein d’une nation est-elle envisageable ? sujet évoqué par Michel mais non marqué dans la mindmap à creuser. Notion déjà présente dans La République : Platon conseille un ratio de 1/12 pour une société saine. (de mémoire à vérifier)