Quelle société souhaitons-nous pour demain ?

Nous ne sommes pas Après

La pandémie est toujours existante et le sera certainement encore durant de nombreux mois.

L’Humanité est à la fois fragile et résiliente. Les épreuves de la vie jalonnent son histoire. A la pandémie actuelle succéderont de futures crises ou catastrophes de toutes origines, sanitaires, écologiques, politiques ou économiques que nous ne pouvons que tenter d’imaginer pour nous y préparer et anticiper les moyens qui permettront aux Hommes d’y faire face.

Nous ne sommes pas Après, mais Avant la prochaine crise mondiale majeure.

Les Constats :

Les crises majeures sont mondiales, ainsi nos réflexions doivent prendre cette dimension en considération. Imaginer le monde d’Après et ne proposer des voies de progrès qu’en considérant notre hexagone serait un travail incomplet en regard de notre idéal maçonnique. Imaginer la société demain et tendre à la rendre meilleure ne doit pas se résumer à nos interrogations occidentales.

La crise sanitaire actuelle est un catalyseur des maux de nos sociétés, qui met en évidence les inégalités sociales préexistantes ainsi que les individualismes. Montre les méfaits écologiques et la fragilité humaine consécutive à une mondialisation à outrance du commerce.

La solidarité entre les hommes se révèle mise à mal par l’individualisme dès lors que la communauté concernée est plus large, de la famille aux continents, du village aux mégapoles, d’un Etat à un autre, d’une couleur de peau à une autre.

La crise sanitaire confronte à la mort l’ensemble des sociétés en ajoutant de la peur pour soi et ses proches au pessimisme déjà préexistant, lui même alimenté par la pauvreté, les difficultés d’accès aux besoins vitaux, aux soins, à l’éducation et au travail.

Le confinement qui en a découlé a favorisé la réflexion sur le sens de la vie pour ceux qui n’avaient pas déjà été confrontés intimement à la mort.

Les systèmes d’informations sont discordants et surabondants. Ils répandent de ce fait un climat anxiogène qui se trouve être à la fois cause et conséquence de la remise en cause de leur propre fiabilité et celle des représentations démocratiques.

Que restera-t-il de ces constats lorsque la vie aura repris son court normal ?

Les comportements enregistrés lors de la deuxième vague épidémique ont de quoi nous rendre pessimistes. A chasser le naturel, ne reviendra-t-il pas au galop ?

De l’idéal à la réalité, l’implication.

L’article 1^er de la Constitution du Grand Orient De France nous montre la voie ; « Nous travaillons à l’avènement d’une humanité meilleure et plus éclairée ».

Ainsi le premier devoir de chacun d’entre-nous est de s’améliorer lui-même pour pouvoir réfléchir et anticiper par ses analyses philosophiques et maçonniques, puis agir personnellement par ses actions à l’extérieur de nos Temples.

Créer une société où la Solidarité serait privilégiée par rapport aux individualismes de tous niveaux, s’avère une tâche colossale, voire impossible à atteindre sans l’implication de chacun d’entre nous.

Je suis, tu es, il est, chacun est porteur d’une lumière différente de celle des autres tant en intensité et qu’en longueur d’onde.

Nous nous enrichissons les uns des autres et c’est de ce mélange de couleurs que peut naître une vraie lumière d’un blanc éclatant.

La Franc-maçonnerie a aidé par sa méthode d’Illustres Frères à façonner leurs convictions et leurs actions. Nous ne sommes malheureusement pas tous des Léon Bourgeois, des Victor Schœlcher ou des Frédéric Desmons, mais nous pouvons et avons le devoir de porter la lumière qui éclaire le Temple au travers de tout l’Univers, même si cette lumière peut être ressentie comme infiniment faible.

C’est à cette condition, en fonction de nos compétences, de nos savoirs et de nos convictions que nous pouvons agir sur « Après » et « Après Après ».

C’est à cette condition que nous pouvons espérer participer et donner l’exemple pour l’avènement d’une humanité meilleure et plus éclairée.  

Entre idéal et réalité, implication de chaque frère.