Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Comment la philosophie de l’universalisme humaniste peut-elle contribuer à apporter des réponses à la situation de pandémie que nous avons traversée ?

Respectable Loge, Intersection, Orient de Paris, Région 12 Paris 2

Mots Clefs : Approche constructivisteDéconfiner les inégalités socialesÉcosystème planétaireFortifier la communication et la relianceInventer les villes solidaires à énergie positiveNouveau pacte mondialRéinventer l’homme pour redécouvrir la planète

   Le monde actuel se caractérise par l’altération de l’écosystème, laissant planer une menace sur notre avenir. Il faut réinventer l’homme et sa relation avec l’environnement naturel. Le « green-deal » que nous appelons de vos vœux, s’apparente à une nouvelle forme de citoyenneté.

L’universalisme humaniste

L’altération de l’écosystème planétaire – Exprimant une nouvelle philosophie possible de   l’évolution, ces deux termes associés précisent de manière évidente un concept d’universalité dont le « monde d’après » devrait s’approprier. Cette terminologie porte à considérer l’être humain, non plus comme le centre du monde, mais in fine comme une force attentive et responsable, capable de réaliser une interaction constructive avec son environnement, à travers un pacte indissoluble avec les multiples énergies de la planète. Il s’agit là d’un universalisme évolutif qui considère l’être humain comme l’un des éléments à respecter comme toute autre chose vivante.

L’universalisme planétaire regroupe un nombre infini d’énergies, toutes de différentes formes, toutes nécessaires et reliées dans une seule biosphère sensible à tout changements. Or ces derniers sont de plus en plus imprévisibles en termes climatiques, biologiques et énergétiques. Plus encore qu’une bombe atomique, les activités humaines de nature industrielles et agricoles se traduisent actuellement par l’exploitation intensive des ressources terrestres. Elles engendrent une altération impressionnante sur l’écosystème planétaire. Confrontée à cette violence, la planète invente de nouvelles formes de langages et de communications biologiques pour essayer de rétablir un fragile équilibre. Ces langages, souvent difficiles à interpréter, nous parvenons de mieux en mieux à les comprendre grâce aux progrès exponentiels accomplis par les sciences et la technologie. Pourtant, les hommes ne prennent quasiment jamais en considération ces signaux à bas bruit.

Un nouveau pacte mondial - Il est donc nécessaire d’établir un nouveau pacte mondial où la nature devrait pouvoir trouver une place de premier plan. Ce pacte associerait les différentes espèces vivantes de notre biosphère de telle sorte que le XXIe siècle deviendrait celui du contrat planétaire tandis que le XXVIIIe fut celui du contrat social. 
 

Problématique et enjeux ; aujourd’hui tout est bio sauf la ville…

Réinventer l’homme pour redécouvrir la planète – Nous nous construisons une fausse identité. Ainsi, la ville devient-elle le grand théâtre destiné à satisfaire nos désirs dans les multiples domaines de la santé, d’une alimentation sans risque, de la longévité et de la sécurité. Les processus qui en découlent, entament les ressources primaires. Elles s’éloignent en même temps d’une vision humaniste, en suivant un chemin incapable de maitriser le futur.Il convient par conséquent de réinventer l’homme pour redécouvrir la planète ; c’est là une utopie nécessaire.

Fortifier la communication et la « reliance » – En effet, dans ses différentes versions actuelles, la ville sépare souvent bien plus qu’elle ne relie. La séparation des hommes à travers l’injustice, le racisme, le confinement, est, à une échelle majeure, la séparation de la ville. Pour renverser cette tendance, il importe de fortifier la communication et la reliance qui passent nécessairement par des actions libératoires. Tolérance, liberté, respect, autant de valeurs qui permettent de bâtir une communauté exprimant la complexité des énergies d’un territoire. Celles-ci vont bien au-delà du simple concept de ville.

Relancer l’utopie constructive de la cité idéale – L’utopie de la cité idéale est présente dans le Jardin       d’Eden, dans plusieurs grands textes hérités du Moyen-Age et de la Renaissance et dans des œuvres plus contemporaines telles que les Cinq cents millions de la Bégum de Jules Verne. Feuilletonné à partir de 1879 dans le Magasin d’Education et de Récréation Populaire de l’éditeur Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), ce roman décrit le projet distinct de deux héritiers, l’un français, le Docteur Sarrazin, et le second allemand, Herr Schultz. Dans le contexte de la guerre de 1870-1871 où se renforce l’unité allemande et se développe l’esprit de revanche pour la reconquête de l’Alsace et de la Lorraine, chacun met en œuvre sa conception singulière de la cité idéale… Pour Herr Schultz, il s’agit de construire une ville de l’acier dotée d’un canon capable de terrasser l’humanité. Pour le Docteur Sarrazin, il est question au contraire de concevoir une ville capable de répondre aux aspirations de paix et de sérénité de ses habitants ; une ville agréable à vivre par l’harmonie de ses formes architecturales, une ville libre, prospère, où cafés et théâtres deviendront le creuset d’une nouvelle sociabilité, bref une vraie thébaïde. Il nous appartient donc de renouer avec cette vieille tradition de l’utopie urbanistique pour la mettre au service de la redéfinition des nouveaux équilibres entre la ville et les espaces naturels qui l’entourent et la pénètrent.

Propositions d’actions concrètes pour un nouveau modèle de citoyenneté

   « Déconfiner les inégalités sociales ! » – Nos ressources intellectuelles actuelles et nos manières    de voire – même les plus fortement connotées dans le domaine de la préservation de l’environnement – éprouveront des grandes difficultés dans l’application concrète de leurs principes si la ville ou le territoire demeurent incapables de se transformer dans des espaces libératoires. La garantie de démocratisation des ressources, l’équité et le partage doivent constituer un nouveau mode de conception de la citoyenneté. Face à la montée des eaux, à la désertification, à l’intensification des perturbations climatiques et aux agressions biologiques, les villes doivent urgemment se réinventer. Imaginons des villes à énergie positive qui peuvent bâtir ce nouveau contrat planétaire.

   Les villes à énergie positive – Elles pourraient s’incarner autour de six nouveaux « couloirs », concept pour aider à repenser l’action publique en profondeur en ce qui concerne les rapports entre les hommes, les solidarités nouvelles à inventer et la préservation de la biosphère grâce aux énergies alternatives et à la pénétration des espaces naturels et artificiels conçus par l’homme.

   Les couloirs de la solidarité. Face à cette crise ou à d’autres phénomènes imprévisibles d’ordre climatique, énergétique, informatique, de pollution de l’air ou de la multiplication des virus transmis par voie aériennes, les plateformes de la solidarité représentent des espaces de logistique de premier soutien et d’espoir de ce monde à venir.

   Les nouveaux couloirs biologiques. La construction d’une ville végétalisée, mais aussi une ville sur la ville, légère, connectée, reliant les friches urbaines dans une seule trame paysagère à travers un programme de déminéralisation progressive des superficies, est indispensable pour réduire la pollution et garantir la qualité de l’air pour tous.

   Les nouveaux couloirs de l’énergie. Les énergies renouvelables peuvent être produites sur place, grâce à la démocratisation, au partage des ressources et à la reconversion des friches industrielles.

   Les nouveaux couloirs de la sociabilité. L’avènement de la mixité de formes urbaines attractives, capables de réorganiser les forces du passé et du futur, participe en définitive d’un maillage favorisant la formation continue tout au long de la vie.

   Les nouveaux couloirs de la mobilité. Les transports offrent à l’homme la possibilité de se déplacer librement. Ils doivent accomplir sans retard leur mutation écologique. D’ici 2100, 11 milliards de personnes devront être transportées tous les jours, dont 80% concentrées dans les grandes mégalopoles au développement difficilement contrôlable. Les modes de déplacement devront nécessairement évoluer. A cet égard, la mixité des activités de proximité permettrait de réduire les déplacements autonomes en remplaçant les moteurs à énergie fossile par les moteurs électriques ou par la sustentation.

   Les nouveaux couloirs pour la biosphère. Ce sont des hauts lieux d’espoir qui représentent aujourd’hui la ville que nous ne connaissons pas encore. Ces réserves constituent seulement 13% de notre planète. C’est bien insuffisant pour 11 milliards d’habitants de la planète attendus d’ici 2100 ! Chaque grande agglomération doit prévoir dès à présent des territoires avoisinants finalisés à la sauvegarde des ressources planétaires. Inspirons-nous de deux citations : avec Victor Hugo « une ville finit par être une personne » et avec Jules Verne « rien ne s’est fait de grand qui ne soit une espérance exagérée ». Ainsi, l’utopie et le réel se donnent la main dans le creuset de l’utopie constructive. Tel est bien l’un des grands enjeux du XIXe siècle, et plus largement du Troisième Millénaire, si nous voulons éviter la destruction de l’écosystème et de la civilisation humaine. A vrai dire, notre posture est moins défensive que constructiviste car nous sommes à présent riches des enseignements de la pandémie et forts de notre approche humaniste adossé à un optimisme raisonné et raisonnable.

Proposition phare : création de villes à énergie positive au travers des six couloirs de solidarité, de sociabilité, de mobilité, de biologie, de biosphère et d’énergie.

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