Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Les enjeux à venir

Respectable Loge, La Gauloise, Orient de Châteauroux, Région 5 Centre

Mots Clefs : Généralités

Beaucoup de français sont rentrés dans le doute suite à la crise sanitaire. Nous espérons qu’elle va passer, mais tout redeviendra-t-il comme avant ? Beaucoup en doutent et à juste raison. Cette crise devra nous servir de leçon. Nos gouvernants doivent en tenir compte, faire preuve de vigilance et agir en conséquence, que ce soit d’un point de vue social et économique. Prévenir c’est guérir.

Les enseignements de cette crise du COVID 19 seront longs à venir. Le temps et le recul seront nécessaires pour les analyser en profondeur. Ces enseignements vont au fur et à mesure devenir considérables. Leurs nombres risquent de noyer les plus essentiels, dans les différents courants de l’océan de solutions qui seront avancés par autant de spécialistes compétents, aux interprétations fondées et souvent indiscutables. Pourtant il ne faut pas se leurrer, seuls les domaines essentiels pourront (devront ?) être revus, remaniés, réorganisés. Il faudra déterminer les plus incontournables.

Pour cela nous proposons de remettre en question cinq composantes de notre organisation sociétale et d’en définir les objectifs fondamentaux.

Le rôle de l’état dans notre société.

C’est l’enjeu numéro un sur lequel s’appuieront toutes les options choisies. Il doit, comme toutes évolutions de notre société, être visible et compréhensible le plus simplement possible, sans ambiguïté, ni options. L’un de ces changements fondamentaux dans notre organisation sera de développer la régionalisation du pays, pour être au plus près de la population. Nous constatons l’échec d’organisations sociales trop complexes, basées sur des pouvoirs nébuleux aux hiérarchies kafkaïennes. Cet enjeu concerne les idées développées dans les quatre chapitres suivants : la santé, l’éducation, l’économie et la culture.

La santé et la protection sociale.

Il s’agit de remettre en perspective l’organisation de la santé dans notre pays quelles qu’en soient les priorités. Cette réorganisation doit se faire avec un corpus de spécialistes et de politiques de tous bords. Si nous ne développons pas plus cette section, c’est que celle-ci sera nettement mieux prise en compte que les suivantes par nos dirigeants.

L’éducation.

On doit faire de l’éducation une priorité ; l’avenir de notre pays, de notre société, des capacités de chacun à s’adapter au monde futur en dépend. « Il vaut mieux des têtes bien faites que bien pleines » disait Montaigne. Il s’agit de faire des citoyens capables de comprendre et réfléchir sur le monde dans lequel nous vivons (vivrons) en tenant compte de notre histoire. Il s’agit de retrouver une base solide de connaissances que l’on a perdues au fil du temps, en particulier l’héritage des Lumières. Ce n’est pas faire de chacun un philosophe mais que nos manières de penser s’appuient sur des fondations solides et indiscutables, pour que tous, nous ayons une réelle ouverture d’esprit. L’enseignement laïc doit totalement remplacer ce qui était tenu autrefois par l’enseignement de la République et des églises. Celles-ci, outre l’enseignement religieux, diffusaient un enseignement moral : le pardon, l’amour de l’autre, le bien et le mal… Cet enseignement, principalement catholique, était l’un des fondements de notre société, quoi qu’on en pense. Aujourd’hui, l’influence positive des églises est devenue négligeable. La nature ayant horreur du vide, les extrémistes prennent cette place vacante, qu’il serait impératif d’occuper, sous peine d’une déstabilisation (irrémédiable ?) de notre société. Ce vide doit être comblé par un enseignement laïc fondé sur la connaissance des idées qui ont été à la base de notre République, seul socle commun à chaque français. Ce qui nous rassemble ne doit pas être uniquement laissé aux grands événements sportifs ou au consumérisme dominant.

L’économie et l’industrie.

Si la libre entreprise est fondamentale, elle ne peut se réaliser au détriment de ceux qui la produisent. La place centrale de l’individu ne peut être oubliée au profit des intérêts financiers. Comme le dit un jour Charles de Gaulle : « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille. » Il s’agit là d’équilibres à trouver. Le mot « éthique » doit appartenir aussi au monde de la finance. Le rôle du politique est essentiel pour mettre en place les garde-fous indispensables, afin d’éviter les déséquilibres trop importants, entre les revenus du travail et ceux du capital. Notre capacité industrielle, on le voit aujourd’hui à propos des masques et des médicaments, ne peut être abandonnée au bon vouloir d’autres nations. Les importations doivent également prendre en compte les conditions sociales, environnementales et démocratiques des pays d’où elles proviennent. Très peu d’industries françaises n’ont pu lutter contre les concurrences déloyales des productions de ces pays. Seuls y gagnent les investisseurs internationaux, très éloignés des préoccupations des populations. A terme, nous aurons un peuple sans emplois qui produit de moins en moins de richesses par son travail. Nous serons ainsi condamnés à la dépendance d’autres nations ou groupements économiques qui auront tous pouvoirs sur ces choix de vie et de notre société.

La culture.

Dans le contexte actuel, la culture est le dernier rempart spirituel de nos sociétés. La culture doit être une discipline de notre éducation comme doit l’être le français, les mathématiques, l’histoire, les sciences ou le sport… Le spectre de la culture est large, immense. L’histoire de l’art doit être connue à travers la connaissance des grandes œuvres et des courants qui jalonnent l’histoire du monde. Chacun doit pouvoir connaître les caractéristiques des œuvres qu’il va croiser au cours de sa vie ; savoir d’où l’on vient, pour comprendre où l’on va. Enfin l’audiovisuel est un enjeu majeur des connaissances et de leurs diffusions. Cette crise en est une preuve éclatante ; les informations assenées à longueur de journées sans aucun regard critique, sans vérification des sources sont un élément essentiel du malaise ambiant. Nous passons chacun plusieurs heures devant nos écrans sans jamais avoir appris à décrypter et analyser ce que nous voyons. Il y a toujours une intention de la part des « faiseurs d’images » et de programmes. Certains ont dévoilé leur métier : fabriquer de l’espace de cerveau disponible pour accueillir les spots publicitaires insérés dans les programmes ! L’étude et la connaissance des méthodes de création de ces « programmes » et donc des manipulations possibles est un enjeu important.

Conclusion

Certains fondements de notre société sont à réviser pour améliorer notre monde, maintenant si difficile à vivre pour beaucoup. Cette crise nous montre la vacuité de certaines valeurs d’hier qui nous paraissent tellement superficielles aujourd’hui. Nous croyons qu’il faudrait, devant ce qui nous attend, retrouver la raison, le raisonnable, l’équilibre, le bon sens ; que chacun dans ses décisions, dans ses choix, tienne compte de l’autre, de celui qui est en face de lui ; qu’il pense différemment. Réfléchissons à notre intérêt commun et nous réussirons à continuer le chemin ensemble, dans la sérénité et pour longtemps. Ceci est notre rôle et celui de nos élus qui doivent passer outre le politiquement et économiquement convenus si nous ne voulons pas que les populismes aux solutions catastrophiques parviennent à la tête de l’état. Faisons en sorte que l’épreuve que nous vivons aujourd’hui nous serve de leçon pour la venir.

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